Pour
reconstruire le Sud après sa libération, le gouvernement
s’est adressé aux pays du G7 qu’il a invités à une
conférence des Etats donateurs prévue fin juillet. Au Caire,
le président Nabih Berri (ici au cours de sa rencontre avec le président
Hosni Moubarak) a réclamé la réactivation de la commission
tripartite formée par les ministres arabes des A.E. au mois de mars
à Beyrouth et jugé préférable, dans l’étape
actuelle, de demander l’aide des Etats membres de la Ligue.
Moins de vingt-quatre après que le chef du gouvernement, eut
informé les ambassadeurs de France d’Allemagne, des Etats-Unis,
de Grande-Bretagne, d’Italie, du Canada et du Japon d’une conférence
des Etats donateurs en faveur de la reconstruction du Sud avant fin juillet
M. Kofi Annan, secrétaire général des Nations Unies,
informait le président Lahoud, à la faveur d’un entretien
téléphonique, de la tenue d’une réunion préliminaire
des pays donateurs, dans le courant de ce même mois, “pour
décider des travaux à entreprendre dans les régions
sudistes libérées et de la nature des aides d’urgence à
leur accorder”. Cette réunion sera suivie d’une autre en septembre,
“afin de décider de l’aide, à moyen et long terme, à
allouer au Liban-Sud”.
Cependant, on apprenait à l’issue des entrevues que le président
Salim Hoss a eues avec les diplomates du G7, qu’à l’exception de
l’ambassadeur d’Italie les autres ont exprimé des réserves.
De fait, ils ont insisté sur “la nécessité de
bien préparer la réunion de Beyrouth et insinué “qu’on
ne peut envisager aucune assistance concrète avant la stabilisation
définitive du pays, surtout au Sud”.
Le représentant du gouvernement de Rome s’est montré
franchement coopératif en déclarant que son gouvernement
appuyait la tenue d’une conférence des pays donateurs dans la capitale
libanaise.
Les réserves manifestées par les représentants
des pays du G7 et les conditions qu’ils ont, d’ores et déjà,
posées pour accepter de participer à la réunion des
Etats donateurs à Beyrouth, ne laissent pas augurer d’une réponse
enthousiaste, ni favorable, de leurs gouvernements respectifs.
En exigeant une ‘planification préalable” de ces assises et
la “stabilisation définitive” du Sud, ils ont, posé des conditions
rédhibitoires rendant difficile, voire impossible. l’aboutissement
des délibérations à des décisions positives.
Il va sans dire que les réunions annoncées par M. Annan,
sous l’égide de l’ONU, n’amèneront pas la communauté
internationale à assumer les obligations à l’égard
d’un pays, le nôtre, ayant tant pâti de l’occupation israélienne.
N’est-ce pas à cause de leur inertie, de leur indifférence
et certains de leur complicité, que les résolutions de la
légalité internationale relatives au P.O. ont été
ignorées pendant tout ce temps par l’Etat hébreu?.
“Aide-toi et le ciel t’aidera”, dit le proverbe. Le Liban avait annoncé,
le 22 juin, un plan quinquennal de 1,2 milliard de dollars pour réhabiliter
le Liban-Sud après sa libération. Maleureusement, l’Etat
ne dispose dans l’immédiat que de 45 millions de dollars, alors
que les dons ou prêts destinés au Sud et promis par des fonds
de développement arabes et internationaux, n’excèdent pas
pour le moment, 177 millions de dollars.
Et ce ne sont, en général, que des déclarations
d’intentions, les promesses d’aides de la part des sommets successifs arabes
n’ayant pas été concrétisées, à quelques
exceptions près...
Tout compte fait, il y a lieu de craindre que les conférences
(de Beyrouth et de New York) si elles venaient à se tenir, débouchent
sur des recommandations (restées lettre morte) - pareilles à
celles précédement adoptées par le “forum des amis
du Liban” ayant tenu ses assises, il y a près de trois ans, aux
Etats-Unis. |