L’examen
par les commissions parlementaires qualifiées du projet de loi portant
fusion de certains départements ministériels et organismes
étatiques, a donné lieu à un débat politico-électoral
dont l’une des vedettes a été le président Rafic Hariri.
Celui-ci a qualifié “d’hérésie constitutionnelle”
le projet gouvernemental... Le ministre de l’Intérieur a rappelé
que l’ancien Premier ministre avait lui-même réclamé
le rattachement du CEGPB au ministère des Travaux publics.
Le débat institué cette semaine par les commissions parlemen-taires
autour du projet de fusion de certains ministères et orga-nismes
étatiques, a donné lieu à une controverse où
apparaissait en filligrane la campagne élec-torale; ce qui est normal
à quel-ques semaines des législatives.
Certains chefs de file de l’Assemblée, le président Rafic
Hariri notamment, n’ont pas manqué de s’en prendre au gouvernement
et à son chef, les blâmant d’envisager de fusionner des départements
ministériels et de regrouper au sein du Conseil supérieur
de la Planification, trois organismes jouant un rôle déterminant
dans la reconstruction du centre-ville et des régions dévastées
par la guerre: le Conseil exécutif des grands projets de Beyrouth
(CEGPB), le Conseil du développement et de la reconstruction et
le Conseil des projets de développement.
Les protestataires ont souligné les avantages que la capitale
et le pays peuvent tirer du maintien de ces organismes et exigé
la préservation de leur autonomie.
M. Hariri a même qualifié le projet gouvernemental d’hérésie
constitutionnelle. Mais le vice-président du Conseil qui représentait
le “Cabinet des 16” à la réunion des commissions parlementaires,
a répondu que l’ancien Premier ministre ne pouvait avoir à
tel point la mémoire courte. De fait, il a fait état d’un
projet élaboré au temps où celui-ci assumait les charges
de chef du gouvernement, prévoyant le rattachement du Conseil exécutif
des grands projets de Beyrouth au CDR. “L’idée, soutient-il, est
celle de M. Hariri et non du Cabinet Hoss”.
Ceci n’a pas empêché M. Hariri de donner des instructions
à ses bureaux médiatique et électoral de mener une
campagne inten-sive contre le projet de fusion de certains ministères
et, surtout, la suppression du CEGPB, cette opération causant, à
son avis, un grand préjudice à la capitale.
On apprenait, par la suite, que le président Hariri avait conféré
longuement à Koraytem à ce sujet avec le vice-président
du Conseil, mais rien n’a transpiré de leur tête-à-tête.
L’ancien chef du gouverne-ment serait d’avis de rattacher le CEGPB
au ministère des Travaux publics et de maintenir le minis-tère
de la Jeunesse et des sports, ce dernier devant avoir un porte-feuille
à part, étant donné les multiples charges qui en relèvent.
Il va sans dire que le dernier mot sera à la Chambre siégeant
en séance plénière. Et si, comme le prétend
M. Hariri, le projet gouvernemental en cours de discussion, constitue une
“hérésie constitutionnelle”, dix députés devront
présenter une requête au Conseil constitutionnel seul habi-lité
à se prononcer sur la question.
Mais on n’en arrivera pas là et, comme d’habitude, le projet
contesté subira des modifications et fera l’objet d’un compromis
“à la libanaise” entre les “loyalistes” et les “opposante”.
Tout compte fait, la fusion de certains départements ministé-riels
et organismes étatiques qui font double emploi, se traduira, sans
nul doute, par des économies substantielles dont le Trésor
fera son profit. Ceci contribuera, en définitive, à
alléger le montant de la dette publique qui suit une courbe ascendante
et à réduire le déficit budgétaire. |