Contrairement
à la promesse faite par M. Kofi Annan, secrétaire général
de l’ONU au chef de l’Etat, les experts internationaux n’ont pas fini dé
régler le problème des empiètements israélien.
Aussi, a-t-il dépêché son émissaire spécial,
M. Terjé Roed Larsen, afin de tenter de résoudre les “malentendus”
autour du tracé frontalier. L’ONU a reconnu douze violations de
la “ligne bleue” de la part de “Tsahal’.
Au cours d’un entretien téléphonique qu’il a eu la semaine
dernière avec le chef de l’Etat, M. Kofi Annan, secrétaire
général des Nations Unies, avait promis de régler,
en trois jours, le problème des empiètements. Et ce, afin
de pouvoir présenter son nouveau rapport au Conseil de Sécurité,
sur la base duquel il sera procédé au renouvellement du mandat
de la FINUL pour un autre semestre.
Rien de cela ne s’est produit et M. Annan a dû dépêcher
une fois de plus, son émissaire spécial, M. Terjé
Roed Larsen, à l’effet de traiter la question des violations israéliennes
à la frontière internationale. Celui-ci est attendu vendredi
(aujourd’hui) à Beyrouth, dans le cadre d’un périple qui
doit le conduire, également, à Tel-Aviv.
Le secrétaire général de l’ONU s’abstient, semble-t-il,
pour des raisons qui nous échappent, de dénoncer l’Etat hébreu
et de lui faire assumer la responsabilité du retard mis par les
experts onusiens à trancher l’affaire de la ligne bleue et à
mettre fin aux emplètements par “Tsahal” sur le tracé frontalier.
Aussi, a-t-il chargé M. Larsen de tenter de convaincre Tel-Aviv
d’achever son retrait du Liban-Sud et, aussi, de renoncer aux violations
de l’espace aérien du Liban et de ses eaux territoriales.
Il a envoyé son émissaire spécial, parce qu’il
désespère d’obtenir une réponse positive d’Israël
et veut éviter de créer une situation conflictuelle avec
Ehud Barak.
Tout en appréciant la position officielle du Liban et sa disposition
à coopérer sans réserve avec l’ONU, M. Annan ne comprend
pas le refus des Israéliens d’évacuer certaines positions
militaires, après avoir retiré leurs forces d’une superficie
de 800 kilomètres carrés.
Le Liban ne s’explique pas, quant à lui, l’attitude pour le
moins étrange du Conseil de Sécurité: il hésite
à condamner les violations israéliennes et à contraindre
l’Etat hébreu à respecter la “ligne bleue” confirmée
par les experts onusiens, sur la base de documents authentifiés,
dont l’un remonte à 1923.
Car comme l’a précisé le président de la République
dans le message qu’il a adressé au forum des hommes d’affaires siégeant
en Suisse, “l’instauration de la paix au Proche-orient est tributaire de
l’attitude d’Israël vis-à-vis des questions suivantes: mettre
fin à ses empiètements à la frontière avec
le Liban, admettre une solution équitable au problème des
réfugiés palestiniens leur reconnaissant le droit au retour
et se retirer du Golan syrien jusqu’à la ligne du 4 juin 1967.
Enfin, aucun arrangement sécuritaire ou de toute autre nature,
ne peut se substituer à une paix juste et globale. Il s’agit de
savoir si Isiraël veut la paix et, partant, souscrire à une
solution restituant tous les territoires occupés et tous les droits
spoliés à ses voisins.
Aux dernières nouvelles, le gouvernement a présenté
une protestation officielle à l’ONU, relative à six nouveaux
empiètements israéliens sur la frontière. Le Liban
exige le règlement de ces violations, avant le déploiement
d’une FINUL renforcée dans les secteurs évacués par
“Tsahal” le 24 mai dernier. |