Une vision synthétique.
Il a parcouru le Liban en quête du motif pittoresque. Aucun paysagiste
n’a observé et rendu avec autant de justesse la beauté de
la campagne sous le bleu du ciel libanais.
Sa vision est moins analytique que synthétique. Il a si longtemps
et si sincèrement étudié la nature que le souvenir,
que son cerveau garde des choses, joue dans son œuvre un rôle très
important. L’hiver, aussi bien que l’été offre à l’artiste
des motifs nombreux. Ces multiples images du Liban sont exprimées
avec poésie et tendresse et l’ampleur de l’expression plastique
n’est jamais rompue par quelque détail superflu.
Henri Eid ne s’est pas contenté de reproduire la nature intégralement.
Il s’est rendu compte qu’un tableau est autre chose qu’une épreuve
photographique et qu’il ne peut pas se passer du “style”; aussi, a-t-il
recherché le “style” par la ligne, par la combinaison des volumes,
par la couleur. A l’instar des impressionnistes, il peint le frémissement
de la lumière, la transparence de l’atmosphère, le scintillement
de l’eau. Sa notion de l’instantané ne concerne pas les formes en
mouvement, mais l’immobilisation du temps. Il peint le soleil, le froid,
le vent, la brume et le bleu éclatant de notre ciel. Dans toutes
ses œuvres, les formes et les couleurs sont si étroitement liées,
si bien combinées que les compositions ne présentent aucune
arythmie et s’imposent par leur équilibre.
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L’art de cet artiste est plein de fraîcheur et de jeunesse, il
est lumineux comme un chant de bonheur. Henri Eid a découvert d’instinct
ses méthodes et le moyen de resserrer son inspiration sur une petite
surface et d’en intensifier les pouvoirs.
Il est parvenu à un accord heureux entre l’inspiration et la
technique, entre l’intelligence et la sensibilité atteignant une
grande richesse dans l’expression.