“NOTRE ROI EST BÈGUE...”
Démocratie veut dire liberté et, en premier lieu, liberté
d’expression.
Mais dans le monde arabe en général et au Liban, en particulier,
on a adopté la maxime “qu’aucune vérité n’est bonne
à dire”, soi-disant dans l’intérêt supérieur
de l’Etat, qui se confond souvent avec l’intérêt privé
et souvent très privé.
Les responsables orientaux, pour éviter le mot potentats, devraient
tous se rendre incognito à Londres et écouter les orateurs
qui se succèdent au “Hyde Park Speaker’s Corner”, où l’immunité
leur est assurée et où ils peuvent débiter tout ce
qu’ils ont sur le cœur.
Alain Peyrefitte raconte dans son livre: “Le Mal Français” ce
qui suit: A Hyde Park, le public était moins curieux d’entendre
la harangue d’un orateur que la réplique apportée par un
auditeur. Pas une idée n’était exclue d’avance.
“Notre roi est bègue (Georges VI) il doit abdiquer”, clamait
un jour, un tribun improvisé, juché sur une chaise. Un des
spectateurs parut s’indigner de ce propos. L’agent de ville qui surveillait
placidement la scène, lui tapota l’épaule: “Keep Quiet” (tenez-vous
tranquille). Et Alain Peyrefitte de commenter: Un citoyen attaquait Sa
Majesté sous la protection de Sa police et celle-ci ne s’en prenait
qu’au citoyen qui perdait son calme. La police de Sa Majesté britannique
“faisait confiance”: une hérésie tolérée se
désamorçait d’elle-même.
C’est ce qu’on appelle une “société de confiance”.
Une société qui existe toujours en Grande-Bretagne, où
on critique les tenues vestimentaires de la reine, où on se moque
des goûts de la famille royale, où on continue à se
défouler au “Hyde Park Speaker’s Corner”, selon la tradition bien
établie et le pouvoir ne songe même pas une minute, à
museler ses détracteurs.
DROITS D’AUTEUR?
- Existe-t-il des droits d’auteur pour les blagues politiques? Cela dépend de la qualité de l’histoire et cela varie entre un an et la perpétuité. |
LE MAL LIBANAIS
Ce qui suit a été dit ou écrit par des écrivains
français au sujet de la France.
C’est tout un. Il suffit de changer le mot “France” par “Liban” et
“Français” par “Libanais”.
- “Se croire un personnage est fort commun au Liban.
On y fait l’homme d’importance.
C’est proprement le mal libanais.
La sotte vanité nous est particulière”.
Jean de La Fontaine
“Le rat et l’éléphant”
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Q: Quel est le jour de votre anniversaire?
R: Le 15 juillet.
Q: Quelle année?
R: Chaque année.
Q: Cette maladie affecte-t-elle réellement votre mémoire?
R: Oui.
Q: Et de quelle manière cela affecte-t-il votre mémoire?
R: J’ai oublié.
Q: Vous avez oublié. Pouvez-vous donner un exemple de ce que
vous avez oublié?
Q: Et à quel endroit a eu lieu l’accident?
R: Approximativement au kilomètre 499.
Q: Et où se trouve le kilomètre 499?
R: Probablement entre les kilomètres 498 et 500.
Q: Le plus jeune fils, celui de 20 ans, quel âge a-t-il?
Q: Etiez-vous présent quand votre photo a été
prise?
Q: Etait-ce vous ou votre plus jeune frère qui a été
tué pendant la guerre?
Q: Vous a-t-il tué?
Q: Combien de fois vous êtes-vous suicidé?
Q: Docteur, combien d’autopsies avez-vous pratiqué sur des morts?
R: Toutes mes autopsies ont été effectuées sur
des morts.
Q: Docteur, avant de faire votre autopsie, avez-vous vérifié
le pouls?
R: Non.
Q: Avez-vous vérifié la pression sanguine?
R: Non.
Q: Avez-vous vérifié s’il respirait?
R: Non.
Q: Alors, il est possible que le patient ait été vivant
quand vous avez commencé l’autopsie?
R: Non.
Q: Comment pouvez-vous en être certain Docteur?
R: Parce que son cerveau était sur mon bureau dans un bocal.
Q: Mais le patient ne pouvait-il pas quand même avoir été
encore en vie?
R: Il est possible qu’il ait été encore en vie, en train
d’exercer son métier d’avocat quelque part.
SAÏD AKL - ALAIN BIFANI
Nés un quatre juillet: 1908 et 1968 Normal pour une récipiendaire du Prix Saïd Akl, de se rappeler sa date de naissance un 4 juillet, un jour pas comme les autres pour la Nation américaine. Au grand poète, Saïd Akl, nos meilleurs souhaits de bonheur, santé, prospérité et longue vie. Un autre 4 juillet à célébrer, celui du plus jeune directeur général du ministère des Finances, (jamais vu ni au Liban, ni dans le monde arabe): Alain Antoine Bifani qui a été présenté dans “La Revue du Liban” (NÞ3737 du 22 avril 2000 p.56). A lui aussi très longue vie, bonheur, santé et prospérité. |