Evénements de la semaine
BOYCOTTAGE, PARTICIPATION ET REPRÉSENTATIVITÉ
A quelques semaines des élections, une partie de l’électorat est perplexe, d’autant que les listes tardent à être formées et les candidats à se manifester... A l’issue de leur dernière réunion tenue sous la présidence du cardinal Sfeir, les prélats maronites ont diffusé un manifeste où il est dit que “les prochaines législatives ne produiront pas, à l’ombre de la nouvelle loi électorale, une vraie représentation populaire”....
Ce qui pose un dilemme à l’électorat: faut-il participer au scrutin ou le boycotter?
 

La campagne électorale tarde à démarrer, bien que quelques semaines nous séparent des législatives.
A l’exception de deux ou trois circonscriptions, les listes ne sont pas encore formées, on ne sait pour quels motifs. Les chefs de listes attendent-ils “l’inspiration” ou le mot de passe des décideurs?
Les citoyens se désintéressent du scrutin, parce qu’ils sont persuadés qu’on ne tient pas compte de leur avis, leurs représentants au parlement étant choisis d’après des critères n’ayant rien à voir avec la compétence, ni avec la probité et encore moins avec la représentativité.
Aussi, refusent-ils d’être conduits aux urnes comme les moutons à l’abattoir, “d’être manipulés par des “mercenaires” qui exploitent leurs sentiments, afin de les amener à se comporter contrairement à leurs tendances et à leurs convictions”, ainsi que l’a observé dimanche dernier l’émir Talal Arslan.
De son côté, le cardinal Sfeir a soulevé à Dimane, la question des élections générales dans sa dernière homélie dominicale. “Dans les pays démocratiques, a dit l’éminent prélat, il est permis aux citoyens de s’associer au changement... Mais ceux-ci doivent prendre conscience de leur responsabilité nationale et l’assumer entièrement”.
Et d’ajouter: “Il ne faut plus que les choses se passent et les décisions se prennent loin de la volonté du citoyen ou à son insu, car ceci le portera, en définitive, à désespérer de son pays et à rechercher une autre patrie”.
Il importe, justement, d’éviter que les Libanais soient gagnés par le désespoir; autrement dit, de ne pouvoir faire accéder aux postes de commande des éléments probes, compétents et représentatifs.
Or, ils sont déroutés de voir émerger sur la scène politique des “intrus” et des candidats à la députation n’ayant pas les qualités requises pour représenter la nation sous l’hémicycle.
En effet, parmi les prétendants à la charge de député, on voit la binette de nombreux personnages (collée sur les façades des immeubles ou les murs de la capitale) qui n’inspirent pas confiance et ne méritent pas d’assumer des charges aussi délicates.
Si beaucoup de ces candidats sont inconnus des électeurs, le passé de plusieurs autres et leur back-ground ne plaident nullement en leur faveur. Aussi, devraient-ils aspirer à une mission moins représentative que la députation et laisser les personnes plus qualifiées y prétendre.
L’électeur n’est pas encouragé à se rendre aux urnes, lorsque ceux qui sollicitent son suffrage n’ont rien de charismatique; il préfère, dans ce cas, passer du bon temps à la plage ou en montagne...
Le problème pour l’écrasante majorité des Libanais n’est donc pas de décider s’ils doivent boycotter la consultation populaire de l’été ou y prendre part, mais d’être mis en état de choisir des candidats, dont le premier atout est leur représenta-tivité.
Quand de tels éléments se présenteront, le citoyen ne boycottera pas le scrutin, surtout s’il est sûr que l’opération électorale se déroulera avec la régularité requise.
Et cette fois, on peut être certain que tout sera parfait quant au mécanisme conformément auquel elle sera organisée. Le chef de l’Etat en a donné l’assurance; on peut lui faire confiance. 


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