M.
Bahaëddine Itani, député de Beyrouth, confirme qu’il
posera sa candidature aux prochaines législatives dans la troisième
circonscription de la capitale, sans révéler pour le moment,
les noms de ses colistiers.
Quant à l’ordre de priorité du futur gouvernement, il devrait, à son avis, prévoir un plan destiné à surmonter la crise socio-économique, réaliser la réforme administrative qui a été arrêtée à son début et relancer l’œuvre de la reconstruction, en évitant les erreurs d’appréciation ayant entaché, précédemment, l’action des responsables. |
Analysant les développements de la conjoncture régionale,
M. Itani constate que l’Etat hébreu qui avait prolongé son
occupation de vastes portions du Liban-Sud et de la Békaa-ouest,
sous prétexte de préserver la sécurité de ses
frontières-nord, a été contraint de retirer ses troupes
sous les coups de la Résistance. Il n’a pu utiliser non plus le
Sud en tant que carte de pression sur la Syrie.
Il faut dire que la concomitance des volets libanais et syrien et la
solidarité entre le Liban et la Syrie ont déjoué les
plans d’Israël qui a été forcé d’appliquer la
résolution 425 après l’avoir ignorée pendant près
d’un quart de siècle.
L’absence du président Hafez Assad peut-elle ne pas influer
sur le cours des événements dans la future étape?
Les grands de ce monde et les chefs historiques ne finissent pas avec
leur mort. Ils font perpétuer leurs principes et leurs idées,
car leur présence morale ne prend pas fin avec leur disparition
physique.
Le président Hafez Assad a édifié un Etat et des
institutions, tout en unifiant un peuple autour d’une vision nationale
unique. Il a formé de nouvelles générations qui ont
partagé ses rêves, ses aspirations et ses espoirs. C’est pourquoi,
la stabilité, la réforme, le processus du développement
et de la reconstruction se poursuivront, son successeur devant traiter
avec les développements de la conjoncture avec la logique de l’ère
présente.
Il n’y aura donc pas de déviation des principes fondamentaux
et des constantes définis par le président disparu, ni de
renonciation aux valeurs nationales qu’il a prônées. Naturellement,
la Syrie de demain ne sera pas pareille à la Syrie d’hier, en raison
des évolutions régionales et internationales de la conjoncture.
Puis, la renaissance lancée par le président Assad a besoin
d’être achevée et, peut-être révisée,
à la lumière des résultats obtenus afin d’éviter
les erreurs et, éventuellement, de les rectifier.
Il est vrai que les options ne sont pas nombreuses, que ce soit par
rapport au conflit avec Israël ou au plan socio-économique.
La paix demeure une option stratégique et l’économie a besoin
de plus d’ouverture, du renforcement du secteur privé. Je prédis
donc plus de stabilité et de prospérité pour la Syrie
et plus de solidarité entre la Syrie et le Liban dans le cadre de
la solidarité interarabe.
Il va sans dire que le Dr Bachar Assad apportera à son peuple
le changement auquel il aspire, mais le changement en ce qui concerne le
pays voisin, ne sera pas une renonciation à son passé et
à ses acquis.
Les Syriens reconnaissent, unanimement, la justesse de la politique
suivie par le président Hafez Assad et la Syrie a besoin de sang
nouveau pour faire face, avantageusement, aux impératifs de la phase
historique dans laquelle la région est engagée.
CANDIDAT DANS BEYROUTH III
Etes-vous candidat aux prochaines élections législatives
et qui seront vos colistiers?
J’ai décidé de me présenter dans la troisième
circonscription de Beyrouth, fort de l’appui et de la confiance de mes
concitoyens qui m’avaient élu précédemment pour les
représenter sous l’hémicycle.
Bien qu’étant inscrit à Ras-Beyrouth, je me considère
comme le représentant de toute la capitale, toutes communautés
confondues.
Tous les candidats ont élaboré un programme de travail;
avez-vous établi le vôtre et quels sont ses principaux points?
D’habitude, un candidat présente un programme sur la base duquel
il sollicite l’appui des électeurs, mais jusqu’à quel point
a-t-il pu le réaliser après avoir accédé à
la Chambre des députés?
La réponse à cette question est connue, car au Liban
la vie politique ne repose pas sur les partis. De ce fait, le parlement
constitue des blocs parlementaires, chaque député ayant ses
circonstances, ses préoccupations et son électorat.
Je dis cela afin de ne pas bercer les électeurs d’illusions,
d’autant que je m’interdis de faire de la surenchère et des promesses
que je ne pourrai pas tenir.
Mon programme est donc celui-là même que j’ai présenté
lors des législatives de 96, en y ajoutant un chapitre en rapport
avec la libération du Sud et du plan de réhabilitation à
exécuter dans cette région du pays.
Il importe dans la prochaine étape d’appliquer les principes
et engagements proclamés par le chef de l’Etat dans son discours
d’investiture, en mettant l’accent sur le développement équilibré,
la reconstruction, le règlement de la crise économique, la
relance de la réforme administrative et l’achèvement des
infrastructures, afin de pouvoir faire face à l’étape future.