L’HEURE DE VÉRITÉ
par EDOUARD BASSIL |
Ehud Barak l’a dit avant de prendre l’avion pour
Washington, à l’effet de participer au sommet de camp David: “L’heure
de vérité approche et je suis prêt à l’affronter”.
Le Premier ministre israélien paraissait libéré du complexe dont il était affligé depuis qu’il s’était laissé prendre à l’engrenage des partis extrémistes et, surtout, de leurs “faucons”. Ceux-ci l’avaient dévié de la voie qu’il s’était tracée en entamant sa bataille électorale il y a un peu plus d’un an: s’engageant à reprendre le flambeau à partir du point où l’avait laissé Rabin, il avait promis d’œuvrer en faveur de la paix. Malheureusement, il s’était fourvoyé par la suite dans les labyrinthes de la politique intérieure. Mais en dépit de la réticence de ses généraux, il a retiré “Tsahal” du Sud et de la Békaa ouest plusieurs semaines avant la date (le 7 juillet), initialement prévue. Pour avoir tergiversé et renoncé à son plan d’action, Barak a beaucoup perdu de ses atouts au niveau de la classe politique. Mais le peuple soutient toujours son option de paix et il l’a prouvé dans le dernier sondage d’opinion. Fort de cet appui, le Premier ministre israélien qui a failli être mis en minorité à la Knesset, ces derniers jours, a la possibilité de parvenir avec l’Autorité palestinienne à un accord qu’il fera approuver par un référendum. “La paix est possible a déclaré le président Clinton, quand on est résolu à l’instaurer”. Aussi, a-t-il été bien inspiré en tentant, une fois de plus, de sortir son processus de l’impasse, car dans le cas du Proche-Orient, l’immobilisme peut être fatal... ... “L’inaction ne différant pas, sensiblement, du repos de la tombe”. |