La Revue du Liban consacre régulièrement des pages illustrées aux pays du maghreb arabe. Cette rubrique hebdomadaire couvre les événements politiques, économiques, sociaux et culturels de la tunisie, du maroc, de l’algérie, de la libye et de la mauritanie.
TUNISIE - ALGÉRIE

MESSAGE DE BOUTEFLIKA À BEN ALI:
LES RELATIONS TUNISO-ALGÉRIENNES,
UN MODÈLE D’ENTENTE ET DE BON VOISINAGE

A l’issue de la visite d’Etat qu’il a effectuée, dernièrement, en Tunisie, le président algérien Abdelaziz Bouteflika a adressé au président Zein El-Abidine Ben Ali un message de remerciements et de considération, dans lequel il se déclare touché par la chaleur de l’accueil et la générosité de l’hospitalité qui lui ont été réservés ainsi qu’à la délégation qui l’accompagnait et qualifie les relations tuniso-algériennes de “modèle de stabilité, d’entente et de bon voisinage”.


Les présidents tunisien Zein El-Abidine
Ben Ali et algérien Abdelaziz Bouteflika.

“Alors que je quitte votre beau pays, la Tunisie et tandis que le souvenir que j’en garde reste vivace en moi, il me plaît de vous adresser mes salutations, ma considération et mon estime, ainsi que mes vœux personnels de santé, de bonheur et de longue vie. Je souhaite au vaillant peuple tunisien davantage de progrès, de quiétude et de prospérité, sous votre sage conduite”, écrit le président Bouteflika dans son message, ajoutant: “En mon nom personnel et en celui du peuple algérien, je vous exprime, Excellence, ainsi qu’au peuple tunisien frère, les meilleurs sentiments de respect et ma plus sincère affection pour l’accueil particulièrement chaleureux, l’hospitalité généreuse, les conditions de séjour agréable et réconfortant qui nous ont été réservés et tirent leur source de la plus pure tradition arabe.
“Tout en étant particulièrement touché par une si bienveillante sollicitude, je n’oublie pas que, dans les pires circonstances, nous avons trouvé en Tunisie la verte, auprès de ses dirigeants et de son peuple, sympathie, soutien, solidarité, respect des règles de bon voisinage et attachement aux liens de sang. Des sentiments aussi nobles ne sont guère étrangers à un peuple dont les valeurs reposent sur le bien”.

ADMIRATION ET FIERTÉ POUR LES RÉALISATIONS GIGANTESQUES ACCOMPLIES PAR LA TUNISIE
Le chef de l’Etat algérien poursuit dans son message à l’adresse du président Ben Ali:
“Nous suivons avec beaucoup de fierté et d’admiration les réalisations gigantesques que la Tunisie sœur a accomplies dans tous les domaines sous votre conduite éclairée.
“Je voudrais vous exprimer nos plus chaleureuses félicitations pour ces performances et notre appui à vos efforts tendant à asseoir les fondements d’un développement intégral, afin d’élever la Tunisie au rang des pays avancés aux plans scientifique, technologique et culturel.
“De tels progrès confortent notre fierté, nous stimulent et nous incitent à plus d’efforts communs pour la promotion de notre Maghreb arabe, de notre nation et de notre continent.
“Si les relations entre nos deux pays, ajoute le président algérien, ont été et demeurent encore un modèle de stabilité, d’entente et de bon voisinage, la coopération bilatérale a connu, quant à elle, une évolution remarquable à travers les quelques projets communs dont le suivi est assuré par les commissions sectorielles spécialisées.
“Cependant et compte tenu des ambitions de nos peuples et des aspirations de nos jeunes générations à un avenir meilleur et dans le but de s’adapter aux mutations mondiales formidables, l’on ne peut que constater que les réalisations accomplies jusqu’ici en matière de coopération à tous les niveaux, demeurent en deçà de nos aspirations.
“J’espère que ma visite de fraternité et de travail dans votre pays, aura fourni l’occasion de développer, de dynamiser et de promouvoir les perspectives de la coopération entre nos deux pays et nous aura permis d’œuvrer, en toute clarté, transparence et réalisme, à la mise en place de mécanismes de travail et de coopération équilibrée et efficace au service des intérêts des deux Etats et des deux pays”.
Pour M. Bouteflika, “cette approche doit transcender toutes les considérations conjoncturelles, de manière à garantir à nos relations, stabilité, développement et prospérité, à l’instar des relations établies entre les pays industrialisés en Europe, en Asie et en Amérique.
“Nous sommes convaincus, assure-t-il, que les conditions de succès sont réunies, si nous parvenons à inscrire nos rapports dans un projet global et cohérent basé sur l’efficacité, la réglementation rationnelle, la rigueur dans l’exécution, le contrôle, le suivi et la constance dans la promotion et l’évaluation”.
Après avoir rappelé les sacrifices consentis par le peuple algérien pour la liberté de sa patrie, son indépendance et sa souveraineté, à la faveur d’une “grande révolution”, le président algérien souligne que “le grand peuple tunisien frère a eu le mérite de soutenir cette révolution en ouvrant son cœur, ses foyers et ses terres à ses frères réfugiés algériens qui fuyaient l’enfer de la guerre et les campagnes d’extermination collective.
“Le peuple tunisien s’est exposé, pour cela, à plusieurs reprises, aux agressions sauvages des forces coloniales dont la boucherie de Sakiet Sidi Youssef, le 8 février 1958, qui a administré la preuve autant de la barbarie de l’occupant, que de la solidarité agissante du peuple tunisien avec son frère, le peuple algérien et sa ferme volonté de consentir les sacrifices qu’il faut”, a encore rappelé le président Bouteflika.

“IL EST INADMISSIBLE QUE NOTRE MAGHREB DEMEURE DIVISÉ”
Evoquant le processus d’édification maghrébine, le chef de l’Etat algérien affirme que “le projet de l’Union du Maghreb arabe (UMA), ce rêve éternel qui a tant caressé les esprits de générations successives et a été un fervent du mouvement de libération nationale, constitue, aujourd’hui, un impératif urgent, voire une nécessité historique inéluctable au vu de l’interdépendance et de l’imbrication de nos intérêts communs, de l’unité géographique et historique entre nos peuples et de leur communauté de destin.
“Il est inadmissible, s’insurge M. Bouteflika, qu’à l’heure des grands regroupements supranationaux à l’échelle régionale, continentale et universelle, notre Maghreb arabe demeure divisé, chacun de ses membres vivant replié sur lui-même ou cherchant à se lier à des ensembles en dehors de son environnement vital.
“Il importe à notre avis, suggère-t-il, de nous réconcilier, d’être francs avec nous-mêmes et de procéder à une évaluation objective de notre expérience dans le cadre de l’UMA. Nous nous devons d’examiner, dans un esprit d’objectivité et de responsabilité les causes et les effets, les données et les résultats, de manière à diagnostiquer le mal sans feinte ni mensonge et à rechercher le remède approprié sans complaisance, à travers l’adoption d’une nouvelle approche et d’une vision moderne caractérisée par la transparence, le réalisme et la clarté, assurant l’égalité en droits et en devoirs à tous, les mêmes chances et l’équilibre indispensable dans le cadre d’un rassemblement économique maghrébin harmonieux, cohérent, régi par les lois et les règles de l’époque, à l’abri des influences conjoncturelles, des aléas et des sautes d’humeur politiques. Notre objectif doit être un rassemblement où l’efficacité, la rentabilité et la concurrence loyale jouent le rôle principal. Aussi, pour réaliser et garantir la pérennité de cet acquis, estimons-nous nécessaire de responsabiliser la société civile dans nos pays en la sensibilisant à l’importance de cette mission et à l’inéluctabilité de ce destin commun, afin de jeter les ponts de la coopération et de la complémentarité, de renforcer et diversifier les relations de partenariat, de simplifier les méthodes et les procédures d’investissement et de commercialisation, de multiplier les zones de libre-échange pour impulser la concurrence et assurer la qualité.
“Nous, Algériens, affirme le président Bouteflika, n’avons ménagé aucun effort pour assainir le climat entre frères, rapprocher les points de vue et œuvrer, en toute transparence et objectivité, en vue d’édifier l’union de notre Maghreb et l’élever au niveau des paris et enjeux de la mondialisation, afin d’en faire un partenaire de plein droit, aussi bien avec l’Union européenne qu’avec les autres groupements (…)”.
“Sur le plan arabe, l’Algérie est engagée par toutes les résolutions des sommets arabes, fidèle en cela à sa ligne de conduite appelant à l’assainissement du climat et à la réalisation d’une réconciliation entre tous les frères arabes sans exclusive ou sectarisme. Elle appuie la position de la Palestine, de la Syrie et du Liban pour le recouvrement de leurs droits légitimes, conformément aux résolutions internationales. L’Algérie exige, également, la levée de l’embargo injustifié imposé aux peuples frères d’Irak et de Libye et le rétablissement des liens interarabes, à travers la dynamisation de l’action arabe commune et la création de mécanismes de partenariat hissant les relations fraternelles au-dessus des considérations conjoncturelles et de complaisance vers celui du pragmatisme, du sens des responsabilités et du respect des intérêts communs (…)”.
“Frère président,
Vous avez gagné ma sympathie, remporté mon affection et mon estime tant était profonde la chaleur de l’accueil, tant était sincère la générosité de l’hospitalité dont vous avez comblé la délégation m’accompagnant et moi-même et tant vos jugements portent la marque de la sagesse”, conclut le président algérien son message adressé à son homologue tunisien.


LÉGER RECUL DE L’ÉCONOMIE   À CAUSE DE LA SÉCHERESSE
EVOLUTION POSITIVE DE PLUSIEURS SECTEURS

Le gouverneur de la Bank Al Maghrib (banque centrale du Maroc), M. Mohamed Seqat, a déclaré que l’économie du royaume a enregistré un léger recul suite à la régression de la production agricole à cause de conditions climatiques défavorables, alors que les autres secteurs ont connu une évolution positive. C’est ainsi que plusieurs indicateurs économiques ont enregistré une amélioration notable, notamment les exportations de biens et services (+8%), le tourisme (avec des recettes en hausse de 11,9%) et des transferts extérieurs qui ont atteint 21,4 milliards de dirhams marocains/DHS (près de 2 milliards de dollars/ 1 USD = environ 11 DHS). Selon le rapport de l’Institut d’émission marocain pour l’exercice financier 1999/2000, présenté par M. Seqat au roi Mohamed VI, le niveau record des rentrées nettes de capitaux extérieurs a été réalisé, notamment, grâce à l’attribution de la deuxième ligne du GSM. Ces rentrées ont atteint cette année un montant sans précédent de 15,4 milliards DHS (près de 1,5 milliards USD). Malgré ces résultats positifs, le revenu national, après s’être amélioré de 8,3% en 1998, a connu en 1999 une quasi stagnation ayant résulté, essentiellement, de la chute de 12,8% de la production agricole. Le gouverneur de la banque centrale du Maroc a ajouté que les équilibres fondamentaux ont été néanmoins préservés. Ainsi, le rythme de la hausse des prix a connu une décélération notable et le déficit de la trésorerie a été contenu à un niveau bas. De même, les réserves en devises ont été renforcées pour atteindre un taux jamais égalé auparavant à cause de flux de capitaux étrangers. Toutefois, a-t-il ajouté et d’après les premières données de l’an 2000, il apparaît clairement que l’économie marocaine souffre encore des répercussions de la sécheresse. Il a relevé, dans ce contexte, que les efforts inlassables que le roi ne cesse de déployer pour la lutte contre les effets de ce phénomène, sont à même d’alléger son impact, notamment sur les populations du monde rural. Les résultats réalisés dans le domaine économique durant ces dernières années, quoique satisfaisants dans leur globalité, a-t-il noté, demeurent en-deçà du niveau escompté pour la création de suffisamment d’opportunités de travail en vue de résorber le chômage et rehausser le niveau de vie des citoyens.


TUNISIE

LA SAISON DES FESTIVALS EN TUNISIE:
 AUTHENTICITÉ ET OUVERTURE CULTURELLE

A près une saison pleine de labeur pour les uns et studieuse pour les autres, la Tunisie vit depuis fin juin à l’heure des festivals. Chaque région, chaque ville, voire chaque village a, désormais, son propre festival qui offre à tout un chacun autant de moments de détente et d’épanouissement culturel et artistique en cette période estivale de vacances.
De Carthage avec son célèbre festival international qu’abrite annuellement le théâtre antique où tout artiste rêve de se produire, à Hammamet, la non moins célèbre station balnéaire où convergent les plus grands noms du monde des arts et de la chanson, en passant par Sousse, Bizerte, Monastir, Gabès et autres, les festivaliers n’ont que l’embarras du choix avec des programmes et des affiches aussi riches que variées, de quoi satisfaire tous les goûts: à côté de l’art pur tunisien et de l’omniprésente musique orientale, les amateurs de jazz ont leur festival à Tabarka et ceux de musique symphonique à El Jem…
L’étoile de la chanson sénégalaise 
Youssou N’Dour a subjugué le public du 
festival international de Tabarka (Tunisie).
Le petit virtuose tunisien Nawfel 
(14 ans), une maîtrise précoce de la 
guitare éléctrique et un talent inné.

Il y a, d’abord, le “plat de résistance” national qui puise dans le patrimoine artistique et culturel du terroir et attire la grande foule avide de se ressourcer dans les airs immortels qui ont fait bercer tant de générations et, aussi, assoiffée de nouvelles découvertes et créations pour être dans l’air du temps. Cet aspect a été illustré cette année par l’hommage rendu au monument de la chanson tunisienne Ali Riahi, en ouverture du festival de Carthage, en commémoration du 30ème anniversaire de sa mort.
Fidèle à son ouverture sur les autres cultures, la Tunisie accueille, par ailleurs, à travers ces festivals, des artistes venus de divers horizons. Il en est même qui se sont donné un cachet spécifiquement maghrébin, tels le festival de Boukornine, à Hammam-Lif et, à Sfax, capitale du sud tunisien, le “festival maghrébin de Gremda”. Celui de La Goulette s’est voulu quant à lui méditerranéen. Du 12 juillet au 13 août, cette sympathique banlieue de Tunis, réputée pour son aspect cosmopolite où se mêlent dans une ambiance bon enfant toutes les catégories sociales, du cireur au peintre, de l’homme d’affaires au diplomate, ouvrira les bras à une pléiade de chanteurs tunisiens et étrangers, dont Lotfi Bouchnak, les Libanais Waël Jassar et Micheline Khalifé, les Egyptiens Hakim et Hani Chaker, le ballet chinois “Hanani”. Il y aura aussi sur le plateau des hommes de théâtre dans des pièces divertissantes et de l’humour avec “Smain”.
Appartenance culturelle oblige, les plus prisés sont évidemment les chanteurs et musiciens arabes, qu’ils soient maghrébins, moyen-orientaux ou du Golfe. Chanteurs et groupes marocains, du “Rai” avec l’Algérien Cheb Mami, l’étoile libanaise Najoua Karam, l’Irakien Kazem Essaher et les Egyptiens Medhet Salah et Angham, entre autres, sillonneront la Tunisie d’Est en Ouest, du Nord au Sud, pour communier avec le public aussi bien tunisien qu’étranger en cette pleine saison touristique. A Carthage, l’une des principales vedettes n’est autre que le fameux Joe Cocker …
C’est le festival international de jazz de Tabarka qui a ouvert le bal. Placée sous le signe de l’afro-jazz, la 5ème édition de cette rencontre musicale qui a acquis une notoriété mondiale à la faveur de son slogan “on ne bronze pas idiot” à Tabarka, a vu défiler dans cette station balnéaire du nord-ouest tunisien (du 30 juin au 8 juillet) des artistes tunisiens, africains, européens et américains qui ont fait vibrer les fans de ce genre musical inventé par les Noirs américains en puisant dans les rythmes séculaires africains. Dotée ces dernières années d’une infrastructure hôtelière, routière et aéroportuaire qui en a fait un pôle touristique de plus en plus convoité, Tabarka a ainsi offert au public l’opportunité de découvrir, en ouverture, le talentueux chanteur sénégalais Youssou N’dour qui, à lui seul, a tenu la scène et fait danser les festivaliers plusieurs heures durant.
“Nous avons dû à contrecœur refouler beaucoup de monde”, a déclaré une responsable de l’office tunisien du Tourisme, promoteur de cette manifestation, regrettant que l’espace de la basilique de Tabarka ne soit pas plus grand pour abriter plus de trois mille spectateurs. “Toujours est-il que le public qui a eu la chance d’être présent, a été subjugué par le show de Youssou N’dour qui a donné le ton en transmettant le premier message de l’Afrique et plus particulièrement du Sénégal. Il a réussi à imprégner une chaleur tout à fait africaine à cette première soirée du festival de Tabarka”, a-t-elle ajouté.
Après la vedette sénégalaise qui, après ce “franc succès”, a quitté Tunis samedi pour une tournée en Europe, c’est un jeune Tunisien Nawfel, considéré à 14 ans déjà comme un “virtuose de la guitare” qui, à la manière époustouflante de Jimmy Hendrix, a animé avec brio la deuxième soirée du festival de Tabarka où se sont produits, également, une panoplie de jazzmen de différentes nationalités et tendances dont l’Autrichien Joe Zawinul et son groupe “Syndicate”, le mentor congolais Rido Bayonne (afro-jazz funk), le Jamaïcain Monty Alexander (ex-pianniste de Bob Marley) et le Malien Cheikh Tidiane Seck. A l’affiche, il y avait aussi la chanteuse de Gospel, David Murray Fontella, Susan Weinert Band Paco Severy et The Blues Brothers Band pour la clôture.


ALGÉRIE

BOUTEFLIKA:
LES JOURNALISTES ALGÉRIENS QUI SE
SONT RENDUS EN ISRAËL SONT DES “TRAÎTRES”

Le président Abdelaziz Bouteflika a qualifié de “traîtres” les journalistes algériens qui se sont rendus dernièrement en Israël.
Dans un discours prononcé devant la Chambre des députés (parlement tunisien) au terme d’une visite officielle de trois jours en Tunisie, M. Bouteflika a affirmé que l’initiative des journalistes algériens était “contraire aux valeurs chères au peuple algérien” et “impardonnable” vis-à-vis des peuples libanais, syrien et palestinien. Elle “n’engage en rien l’Algérie”, a-t-il ajouté.
Tout en se déclarant favorable à la paix et aux “efforts honnêtes menés pour faire avancer le processus de paix” (au Proche-Orient), le chef de l’Etat algérien a indiqué que la politique de son pays restait inchangée par rapport à Israël.
 
LE PRÉSIDENT ALGÉRIEN SALUE L’ATTITUDE “SOLIDAIRE” DE LA TUNISIE
Lors d’une rencontre qu’il a eue, ensuite, avec la colonie algérienne établie en Tunisie, M. Bouteflika a, par ailleurs, déploré que l’Algérie n’ait trouvé “aucune manifestation concrète de solidarité lors de la décennie noire qu’elle vient de traverser”.
“Le peuple algérien a fait face seul à cette terrible épreuve. Il n’a trouvé à ses côtés ni les pays frères, ni les pays amis. Bien au contraire, certains attendaient la dégradation de l’Etat algérien et y étaient favorables”, a-t-il encore dit. Il a, en revanche, salué l’attitude “solidaire” de la Tunisie. Qualifiant les relations tuniso-algériennes d’“exemple de bon voisinage”, M. Bouteflika a relevé qu’au cours de cette période, “nous n’avons été atteints par aucun mal venant de nos frontières avec la Tunisie, tout comme de celles que nous avons avec la Libye. Ces deux pays voisins ont été à nos côtés aux pires plus qu’aux meilleurs moments”, a-t-il souligné.
“Aujourd’hui, l’Algérie se porte bien et se refait progressivement une santé après s’être sortie de son épreuve”, a assuré le chef de l’Etat algérien.
Le président algérien a, par ailleurs, exprimé son “admiration” pour les “réalisations gigantesques” accomplies par la Tunisie et pour l’action qu’elle mène afin “d’asseoir les fondements de la démocratie et du pluralisme”.
Avec un PIB de 6%, un revenu par tête d’habitant le plus élevé parmi les pays du Maghreb, un taux de scolarisation de plus de 90% et des acquis importants en matière d’émancipation de la femme, la Tunisie constitue, désormais, un “pays d’avant-garde dans les domaines du développement économique et social sur la foi de tous, y compris ceux qui s’acharnent contre elle”, a-t-il ajouté.
“Est-ce que le modèle tunisien dérange? Est-ce que le fait que le peuple algérien ait pu faire face aux dangers qui le menaçaient et aux manœuvres fomentées contre lui offusque?”, s’est-il interrogé.
Pour le chef de l’Etat algérien qui affirme “partager avec toutes les nations le concept des droits de l’homme”, “le contenu de ces droits et leur application doit cependant prendre en compte la situation de chaque pays, ses traditions, ses préoccupations et ses priorités”, de manière à assurer “l’équilibre” entre ceux-ci et ceux-là.

POUR UN MAGHREB BASÉ SUR LA RATIONALITÉ ET LA MATURITÉ POLITIQUE
S’agissant du processus d’édification du Maghreb, le président Bouteflika s’est déclaré en faveur de la “mise en place d’un cadre d’action maghrébine en matière de partenariat et de libre-échange entre opérateurs et citoyens, qui bannit le conjoncturel et les calculs politiciens et ne lèse le droit de personne, tout en n’étant pas tributaire des problèmes intérieurs, bilatéraux, voire collectifs des partenaires”. “Nous voulons un minimum de rationalité et de maturité politique commune”, a-t-il dit en suggérant de prendre exemple sur l’Europe qui “est à nos portes” et qui, en signant la charte de Rome portant constitution de la communauté européenne, “n’a pas fait de sentimentalisme, mais a plutôt fondé son œuvre sur des facteurs objectifs et durables”.


TUNISIE -  MAROC

COOPÉRATION DANS LE DOMAINE DE LA PÊCHE

La coopération entre la Tunisie et le Maroc dans le domaine de la pêche a été à l’ordre du jour à Tunis.
Le ministre tunisien de l’Agriculture, M. Sadok Rabah, a eu, dernièrement, un entretien avec le ministre marocain délégué auprès du Premier ministre chargé de l’Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, qui a porté sur les perspectives de développement des relations bilatérales dans ce domaine et les moyens de les renforcer. Les deux hauts responsables ont aussi examiné les opportunités de coopération qui s’offrent en vue d’élever les relations bilatérales aux plus hauts niveaux, conformément à la volonté politique qui anime les dirigeants des deux pays, le président Zein El-Abidine Ben Ali et le roi Mohamed VI.
L’entretien a permis, en outre, d’aborder l’ordre du jour de la deuxième session de la commission sectorielle mixte de la pêche pour les années 2000/2001 qui a eu à se pencher sur la coopération tuniso-marocaine dans le domaine de la pêche et des activités connexes, ainsi que sur la réactivation des mécanismes existants et les moyens d’assurer une exploitation optimale des potentialités disponibles, en vue de mettre en place un partenariat effectif et fructueux entre les deux pays.



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