MESSAGE DE BOUTEFLIKA À
BEN ALI:
LES RELATIONS TUNISO-ALGÉRIENNES,
UN MODÈLE D’ENTENTE ET
DE BON VOISINAGE
A l’issue de la visite d’Etat qu’il a effectuée, dernièrement, en Tunisie, le président algérien Abdelaziz Bouteflika a adressé au président Zein El-Abidine Ben Ali un message de remerciements et de considération, dans lequel il se déclare touché par la chaleur de l’accueil et la générosité de l’hospitalité qui lui ont été réservés ainsi qu’à la délégation qui l’accompagnait et qualifie les relations tuniso-algériennes de “modèle de stabilité, d’entente et de bon voisinage”.
Les présidents tunisien Zein El-Abidine
Ben Ali et algérien Abdelaziz Bouteflika.
“Alors que je quitte votre beau pays, la Tunisie et tandis que le souvenir
que j’en garde reste vivace en moi, il me plaît de vous adresser
mes salutations, ma considération et mon estime, ainsi que mes vœux
personnels de santé, de bonheur et de longue vie. Je souhaite au
vaillant peuple tunisien davantage de progrès, de quiétude
et de prospérité, sous votre sage conduite”, écrit
le président Bouteflika dans son message, ajoutant: “En mon nom
personnel et en celui du peuple algérien, je vous exprime, Excellence,
ainsi qu’au peuple tunisien frère, les meilleurs sentiments de respect
et ma plus sincère affection pour l’accueil particulièrement
chaleureux, l’hospitalité généreuse, les conditions
de séjour agréable et réconfortant qui nous ont été
réservés et tirent leur source de la plus pure tradition
arabe.
“Tout en étant particulièrement touché par une
si bienveillante sollicitude, je n’oublie pas que, dans les pires circonstances,
nous avons trouvé en Tunisie la verte, auprès de ses dirigeants
et de son peuple, sympathie, soutien, solidarité, respect des règles
de bon voisinage et attachement aux liens de sang. Des sentiments aussi
nobles ne sont guère étrangers à un peuple dont les
valeurs reposent sur le bien”.
ADMIRATION ET FIERTÉ POUR LES RÉALISATIONS
GIGANTESQUES ACCOMPLIES PAR LA TUNISIE
Le chef de l’Etat algérien poursuit dans son message à
l’adresse du président Ben Ali:
“Nous suivons avec beaucoup de fierté et d’admiration les réalisations
gigantesques que la Tunisie sœur a accomplies dans tous les domaines sous
votre conduite éclairée.
“Je voudrais vous exprimer nos plus chaleureuses félicitations
pour ces performances et notre appui à vos efforts tendant à
asseoir les fondements d’un développement intégral, afin
d’élever la Tunisie au rang des pays avancés aux plans scientifique,
technologique et culturel.
“De tels progrès confortent notre fierté, nous stimulent
et nous incitent à plus d’efforts communs pour la promotion de notre
Maghreb arabe, de notre nation et de notre continent.
“Si les relations entre nos deux pays, ajoute le président algérien,
ont été et demeurent encore un modèle de stabilité,
d’entente et de bon voisinage, la coopération bilatérale
a connu, quant à elle, une évolution remarquable à
travers les quelques projets communs dont le suivi est assuré par
les commissions sectorielles spécialisées.
“Cependant et compte tenu des ambitions de nos peuples et des aspirations
de nos jeunes générations à un avenir meilleur et
dans le but de s’adapter aux mutations mondiales formidables, l’on ne peut
que constater que les réalisations accomplies jusqu’ici en matière
de coopération à tous les niveaux, demeurent en deçà
de nos aspirations.
“J’espère que ma visite de fraternité et de travail dans
votre pays, aura fourni l’occasion de développer, de dynamiser et
de promouvoir les perspectives de la coopération entre nos deux
pays et nous aura permis d’œuvrer, en toute clarté, transparence
et réalisme, à la mise en place de mécanismes de travail
et de coopération équilibrée et efficace au service
des intérêts des deux Etats et des deux pays”.
Pour M. Bouteflika, “cette approche doit transcender toutes les considérations
conjoncturelles, de manière à garantir à nos relations,
stabilité, développement et prospérité, à
l’instar des relations établies entre les pays industrialisés
en Europe, en Asie et en Amérique.
“Nous sommes convaincus, assure-t-il, que les conditions de succès
sont réunies, si nous parvenons à inscrire nos rapports dans
un projet global et cohérent basé sur l’efficacité,
la réglementation rationnelle, la rigueur dans l’exécution,
le contrôle, le suivi et la constance dans la promotion et l’évaluation”.
Après avoir rappelé les sacrifices consentis par le peuple
algérien pour la liberté de sa patrie, son indépendance
et sa souveraineté, à la faveur d’une “grande révolution”,
le président algérien souligne que “le grand peuple tunisien
frère a eu le mérite de soutenir cette révolution
en ouvrant son cœur, ses foyers et ses terres à ses frères
réfugiés algériens qui fuyaient l’enfer de la guerre
et les campagnes d’extermination collective.
“Le peuple tunisien s’est exposé, pour cela, à plusieurs
reprises, aux agressions sauvages des forces coloniales dont la boucherie
de Sakiet Sidi Youssef, le 8 février 1958, qui a administré
la preuve autant de la barbarie de l’occupant, que de la solidarité
agissante du peuple tunisien avec son frère, le peuple algérien
et sa ferme volonté de consentir les sacrifices qu’il faut”, a encore
rappelé le président Bouteflika.
“IL EST INADMISSIBLE QUE NOTRE MAGHREB DEMEURE
DIVISÉ”
Evoquant le processus d’édification maghrébine, le chef
de l’Etat algérien affirme que “le projet de l’Union du Maghreb
arabe (UMA), ce rêve éternel qui a tant caressé les
esprits de générations successives et a été
un fervent du mouvement de libération nationale, constitue, aujourd’hui,
un impératif urgent, voire une nécessité historique
inéluctable au vu de l’interdépendance et de l’imbrication
de nos intérêts communs, de l’unité géographique
et historique entre nos peuples et de leur communauté de destin.
“Il est inadmissible, s’insurge M. Bouteflika, qu’à l’heure
des grands regroupements supranationaux à l’échelle régionale,
continentale et universelle, notre Maghreb arabe demeure divisé,
chacun de ses membres vivant replié sur lui-même ou cherchant
à se lier à des ensembles en dehors de son environnement
vital.
“Il importe à notre avis, suggère-t-il, de nous réconcilier,
d’être francs avec nous-mêmes et de procéder à
une évaluation objective de notre expérience dans le cadre
de l’UMA. Nous nous devons d’examiner, dans un esprit d’objectivité
et de responsabilité les causes et les effets, les données
et les résultats, de manière à diagnostiquer le mal
sans feinte ni mensonge et à rechercher le remède approprié
sans complaisance, à travers l’adoption d’une nouvelle approche
et d’une vision moderne caractérisée par la transparence,
le réalisme et la clarté, assurant l’égalité
en droits et en devoirs à tous, les mêmes chances et l’équilibre
indispensable dans le cadre d’un rassemblement économique maghrébin
harmonieux, cohérent, régi par les lois et les règles
de l’époque, à l’abri des influences conjoncturelles, des
aléas et des sautes d’humeur politiques. Notre objectif doit être
un rassemblement où l’efficacité, la rentabilité et
la concurrence loyale jouent le rôle principal. Aussi, pour réaliser
et garantir la pérennité de cet acquis, estimons-nous nécessaire
de responsabiliser la société civile dans nos pays en la
sensibilisant à l’importance de cette mission et à l’inéluctabilité
de ce destin commun, afin de jeter les ponts de la coopération et
de la complémentarité, de renforcer et diversifier les relations
de partenariat, de simplifier les méthodes et les procédures
d’investissement et de commercialisation, de multiplier les zones de libre-échange
pour impulser la concurrence et assurer la qualité.
“Nous, Algériens, affirme le président Bouteflika, n’avons
ménagé aucun effort pour assainir le climat entre frères,
rapprocher les points de vue et œuvrer, en toute transparence et objectivité,
en vue d’édifier l’union de notre Maghreb et l’élever au
niveau des paris et enjeux de la mondialisation, afin d’en faire un partenaire
de plein droit, aussi bien avec l’Union européenne qu’avec les autres
groupements (…)”.
“Sur le plan arabe, l’Algérie est engagée par toutes
les résolutions des sommets arabes, fidèle en cela à
sa ligne de conduite appelant à l’assainissement du climat et à
la réalisation d’une réconciliation entre tous les frères
arabes sans exclusive ou sectarisme. Elle appuie la position de la Palestine,
de la Syrie et du Liban pour le recouvrement de leurs droits légitimes,
conformément aux résolutions internationales. L’Algérie
exige, également, la levée de l’embargo injustifié
imposé aux peuples frères d’Irak et de Libye et le rétablissement
des liens interarabes, à travers la dynamisation de l’action arabe
commune et la création de mécanismes de partenariat hissant
les relations fraternelles au-dessus des considérations conjoncturelles
et de complaisance vers celui du pragmatisme, du sens des responsabilités
et du respect des intérêts communs (…)”.
“Frère président,
Vous avez gagné ma sympathie, remporté mon affection
et mon estime tant était profonde la chaleur de l’accueil, tant
était sincère la générosité de l’hospitalité
dont vous avez comblé la délégation m’accompagnant
et moi-même et tant vos jugements portent la marque de la sagesse”,
conclut le président algérien son message adressé
à son homologue tunisien.
LÉGER RECUL DE L’ÉCONOMIE
À CAUSE DE LA SÉCHERESSE
EVOLUTION POSITIVE DE PLUSIEURS
SECTEURS
Le gouverneur de la Bank Al Maghrib (banque centrale du Maroc), M. Mohamed
Seqat, a déclaré que l’économie du royaume a enregistré
un léger recul suite à la régression de la production
agricole à cause de conditions climatiques défavorables,
alors que les autres secteurs ont connu une évolution positive.
C’est ainsi que plusieurs indicateurs économiques ont enregistré
une amélioration notable, notamment les exportations de biens et
services (+8%), le tourisme (avec des recettes en hausse de 11,9%) et des
transferts extérieurs qui ont atteint 21,4 milliards de dirhams
marocains/DHS (près de 2 milliards de dollars/ 1 USD = environ 11
DHS). Selon le rapport de l’Institut d’émission marocain pour l’exercice
financier 1999/2000, présenté par M. Seqat au roi Mohamed
VI, le niveau record des rentrées nettes de capitaux extérieurs
a été réalisé, notamment, grâce à
l’attribution de la deuxième ligne du GSM. Ces rentrées ont
atteint cette année un montant sans précédent de 15,4
milliards DHS (près de 1,5 milliards USD). Malgré ces résultats
positifs, le revenu national, après s’être amélioré
de 8,3% en 1998, a connu en 1999 une quasi stagnation ayant résulté,
essentiellement, de la chute de 12,8% de la production agricole. Le gouverneur
de la banque centrale du Maroc a ajouté que les équilibres
fondamentaux ont été néanmoins préservés.
Ainsi, le rythme de la hausse des prix a connu une décélération
notable et le déficit de la trésorerie a été
contenu à un niveau bas. De même, les réserves en devises
ont été renforcées pour atteindre un taux jamais égalé
auparavant à cause de flux de capitaux étrangers. Toutefois,
a-t-il ajouté et d’après les premières données
de l’an 2000, il apparaît clairement que l’économie marocaine
souffre encore des répercussions de la sécheresse. Il a relevé,
dans ce contexte, que les efforts inlassables que le roi ne cesse de déployer
pour la lutte contre les effets de ce phénomène, sont à
même d’alléger son impact, notamment sur les populations du
monde rural. Les résultats réalisés dans le domaine
économique durant ces dernières années, quoique satisfaisants
dans leur globalité, a-t-il noté, demeurent en-deçà
du niveau escompté pour la création de suffisamment d’opportunités
de travail en vue de résorber le chômage et rehausser le niveau
de vie des citoyens.
LA SAISON DES FESTIVALS EN TUNISIE:
AUTHENTICITÉ ET
OUVERTURE CULTURELLE
A près une saison pleine de labeur pour les uns et studieuse
pour les autres, la Tunisie vit depuis fin juin à l’heure des festivals.
Chaque région, chaque ville, voire chaque village a, désormais,
son propre festival qui offre à tout un chacun autant de moments
de détente et d’épanouissement culturel et artistique en
cette période estivale de vacances.
De Carthage avec son célèbre festival international qu’abrite
annuellement le théâtre antique où tout artiste rêve
de se produire, à Hammamet, la non moins célèbre station
balnéaire où convergent les plus grands noms du monde des
arts et de la chanson, en passant par Sousse, Bizerte, Monastir, Gabès
et autres, les festivaliers n’ont que l’embarras du choix avec des programmes
et des affiches aussi riches que variées, de quoi satisfaire tous
les goûts: à côté de l’art pur tunisien et de
l’omniprésente musique orientale, les amateurs de jazz ont leur
festival à Tabarka et ceux de musique symphonique à El Jem…
Youssou N’Dour a subjugué le public du festival international de Tabarka (Tunisie). |
(14 ans), une maîtrise précoce de la guitare éléctrique et un talent inné. |
Il y a, d’abord, le “plat de résistance” national qui puise dans
le patrimoine artistique et culturel du terroir et attire la grande foule
avide de se ressourcer dans les airs immortels qui ont fait bercer tant
de générations et, aussi, assoiffée de nouvelles découvertes
et créations pour être dans l’air du temps. Cet aspect a été
illustré cette année par l’hommage rendu au monument de la
chanson tunisienne Ali Riahi, en ouverture du festival de Carthage, en
commémoration du 30ème anniversaire de sa mort.
Fidèle à son ouverture sur les autres cultures, la Tunisie
accueille, par ailleurs, à travers ces festivals, des artistes venus
de divers horizons. Il en est même qui se sont donné un cachet
spécifiquement maghrébin, tels le festival de Boukornine,
à Hammam-Lif et, à Sfax, capitale du sud tunisien, le “festival
maghrébin de Gremda”. Celui de La Goulette s’est voulu quant à
lui méditerranéen. Du 12 juillet au 13 août, cette
sympathique banlieue de Tunis, réputée pour son aspect cosmopolite
où se mêlent dans une ambiance bon enfant toutes les catégories
sociales, du cireur au peintre, de l’homme d’affaires au diplomate, ouvrira
les bras à une pléiade de chanteurs tunisiens et étrangers,
dont Lotfi Bouchnak, les Libanais Waël Jassar et Micheline Khalifé,
les Egyptiens Hakim et Hani Chaker, le ballet chinois “Hanani”. Il y aura
aussi sur le plateau des hommes de théâtre dans des pièces
divertissantes et de l’humour avec “Smain”.
Appartenance culturelle oblige, les plus prisés sont évidemment
les chanteurs et musiciens arabes, qu’ils soient maghrébins, moyen-orientaux
ou du Golfe. Chanteurs et groupes marocains, du “Rai” avec l’Algérien
Cheb Mami, l’étoile libanaise Najoua Karam, l’Irakien Kazem Essaher
et les Egyptiens Medhet Salah et Angham, entre autres, sillonneront la
Tunisie d’Est en Ouest, du Nord au Sud, pour communier avec le public aussi
bien tunisien qu’étranger en cette pleine saison touristique. A
Carthage, l’une des principales vedettes n’est autre que le fameux Joe
Cocker …
C’est le festival international de jazz de Tabarka qui a ouvert le
bal. Placée sous le signe de l’afro-jazz, la 5ème édition
de cette rencontre musicale qui a acquis une notoriété mondiale
à la faveur de son slogan “on ne bronze pas idiot” à Tabarka,
a vu défiler dans cette station balnéaire du nord-ouest tunisien
(du 30 juin au 8 juillet) des artistes tunisiens, africains, européens
et américains qui ont fait vibrer les fans de ce genre musical inventé
par les Noirs américains en puisant dans les rythmes séculaires
africains. Dotée ces dernières années d’une infrastructure
hôtelière, routière et aéroportuaire qui en
a fait un pôle touristique de plus en plus convoité, Tabarka
a ainsi offert au public l’opportunité de découvrir, en ouverture,
le talentueux chanteur sénégalais Youssou N’dour qui, à
lui seul, a tenu la scène et fait danser les festivaliers plusieurs
heures durant.
“Nous avons dû à contrecœur refouler beaucoup de monde”,
a déclaré une responsable de l’office tunisien du Tourisme,
promoteur de cette manifestation, regrettant que l’espace de la basilique
de Tabarka ne soit pas plus grand pour abriter plus de trois mille spectateurs.
“Toujours est-il que le public qui a eu la chance d’être présent,
a été subjugué par le show de Youssou N’dour qui a
donné le ton en transmettant le premier message de l’Afrique et
plus particulièrement du Sénégal. Il a réussi
à imprégner une chaleur tout à fait africaine à
cette première soirée du festival de Tabarka”, a-t-elle ajouté.
Après la vedette sénégalaise qui, après
ce “franc succès”, a quitté Tunis samedi pour une tournée
en Europe, c’est un jeune Tunisien Nawfel, considéré à
14 ans déjà comme un “virtuose de la guitare” qui, à
la manière époustouflante de Jimmy Hendrix, a animé
avec brio la deuxième soirée du festival de Tabarka où
se sont produits, également, une panoplie de jazzmen de différentes
nationalités et tendances dont l’Autrichien Joe Zawinul et son groupe
“Syndicate”, le mentor congolais Rido Bayonne (afro-jazz funk), le Jamaïcain
Monty Alexander (ex-pianniste de Bob Marley) et le Malien Cheikh Tidiane
Seck. A l’affiche, il y avait aussi la chanteuse de Gospel, David Murray
Fontella, Susan Weinert Band Paco Severy et The Blues Brothers Band pour
la clôture.
BOUTEFLIKA:
LES JOURNALISTES ALGÉRIENS
QUI SE
SONT RENDUS EN ISRAËL SONT
DES “TRAÎTRES”
Le président Abdelaziz Bouteflika a qualifié de “traîtres”
les journalistes algériens qui se sont rendus dernièrement
en Israël.
Dans un discours prononcé devant la Chambre des députés
(parlement tunisien) au terme d’une visite officielle de trois jours en
Tunisie, M. Bouteflika a affirmé que l’initiative des journalistes
algériens était “contraire aux valeurs chères au peuple
algérien” et “impardonnable” vis-à-vis des peuples libanais,
syrien et palestinien. Elle “n’engage en rien l’Algérie”, a-t-il
ajouté.
Tout en se déclarant favorable à la paix et aux “efforts
honnêtes menés pour faire avancer le processus de paix” (au
Proche-Orient), le chef de l’Etat algérien a indiqué que
la politique de son pays restait inchangée par rapport à
Israël.
LE PRÉSIDENT ALGÉRIEN SALUE
L’ATTITUDE “SOLIDAIRE” DE LA TUNISIE
Lors d’une rencontre qu’il a eue, ensuite, avec la colonie algérienne
établie en Tunisie, M. Bouteflika a, par ailleurs, déploré
que l’Algérie n’ait trouvé “aucune manifestation concrète
de solidarité lors de la décennie noire qu’elle vient de
traverser”.
“Le peuple algérien a fait face seul à cette terrible
épreuve. Il n’a trouvé à ses côtés ni
les pays frères, ni les pays amis. Bien au contraire, certains attendaient
la dégradation de l’Etat algérien et y étaient favorables”,
a-t-il encore dit. Il a, en revanche, salué l’attitude “solidaire”
de la Tunisie. Qualifiant les relations tuniso-algériennes d’“exemple
de bon voisinage”, M. Bouteflika a relevé qu’au cours de cette période,
“nous n’avons été atteints par aucun mal venant de nos frontières
avec la Tunisie, tout comme de celles que nous avons avec la Libye. Ces
deux pays voisins ont été à nos côtés
aux pires plus qu’aux meilleurs moments”, a-t-il souligné.
“Aujourd’hui, l’Algérie se porte bien et se refait progressivement
une santé après s’être sortie de son épreuve”,
a assuré le chef de l’Etat algérien.
Le président algérien a, par ailleurs, exprimé
son “admiration” pour les “réalisations gigantesques” accomplies
par la Tunisie et pour l’action qu’elle mène afin “d’asseoir les
fondements de la démocratie et du pluralisme”.
Avec un PIB de 6%, un revenu par tête d’habitant le plus élevé
parmi les pays du Maghreb, un taux de scolarisation de plus de 90% et des
acquis importants en matière d’émancipation de la femme,
la Tunisie constitue, désormais, un “pays d’avant-garde dans les
domaines du développement économique et social sur la foi
de tous, y compris ceux qui s’acharnent contre elle”, a-t-il ajouté.
“Est-ce que le modèle tunisien dérange? Est-ce que le
fait que le peuple algérien ait pu faire face aux dangers qui le
menaçaient et aux manœuvres fomentées contre lui offusque?”,
s’est-il interrogé.
Pour le chef de l’Etat algérien qui affirme “partager avec toutes
les nations le concept des droits de l’homme”, “le contenu de ces droits
et leur application doit cependant prendre en compte la situation de chaque
pays, ses traditions, ses préoccupations et ses priorités”,
de manière à assurer “l’équilibre” entre ceux-ci et
ceux-là.
POUR UN MAGHREB BASÉ SUR LA RATIONALITÉ
ET LA MATURITÉ POLITIQUE
S’agissant du processus d’édification du Maghreb, le président
Bouteflika s’est déclaré en faveur de la “mise en place d’un
cadre d’action maghrébine en matière de partenariat et de
libre-échange entre opérateurs et citoyens, qui bannit le
conjoncturel et les calculs politiciens et ne lèse le droit de personne,
tout en n’étant pas tributaire des problèmes intérieurs,
bilatéraux, voire collectifs des partenaires”. “Nous voulons un
minimum de rationalité et de maturité politique commune”,
a-t-il dit en suggérant de prendre exemple sur l’Europe qui “est
à nos portes” et qui, en signant la charte de Rome portant constitution
de la communauté européenne, “n’a pas fait de sentimentalisme,
mais a plutôt fondé son œuvre sur des facteurs objectifs et
durables”.
COOPÉRATION DANS LE DOMAINE DE LA PÊCHE
La coopération entre la Tunisie et le Maroc dans le domaine de
la pêche a été à l’ordre du jour à Tunis.
Le ministre tunisien de l’Agriculture, M. Sadok Rabah, a eu, dernièrement,
un entretien avec le ministre marocain délégué auprès
du Premier ministre chargé de l’Agriculture, du Développement
rural et de la Pêche, qui a porté sur les perspectives de
développement des relations bilatérales dans ce domaine et
les moyens de les renforcer. Les deux hauts responsables ont aussi examiné
les opportunités de coopération qui s’offrent en vue d’élever
les relations bilatérales aux plus hauts niveaux, conformément
à la volonté politique qui anime les dirigeants des deux
pays, le président Zein El-Abidine Ben Ali et le roi Mohamed VI.
L’entretien a permis, en outre, d’aborder l’ordre du jour de la deuxième
session de la commission sectorielle mixte de la pêche pour les années
2000/2001 qui a eu à se pencher sur la coopération tuniso-marocaine
dans le domaine de la pêche et des activités connexes, ainsi
que sur la réactivation des mécanismes existants et les moyens
d’assurer une exploitation optimale des potentialités disponibles,
en vue de mettre en place un partenariat effectif et fructueux entre les
deux pays.