JUILLET: MOIS DES RÉVOLUTIONS
À QUAND LA NÔTRE?
Avec plus de quatorze fêtes nationales, dont au moins six baptisées
“fête de la Révolution”, le mois de juillet s’avère
le plus somptueux du calendrier contestataire et novateur.
- Le 14 juillet: celui de la prise de la Bastille, en France.
- Le 14 juillet: Fête de la Révolution en Irak.
- Le 23 juillet: Fête de la Révolution en Egypte. Pour
ne citer que celles-là.
Au Liban, juillet semble être le mois de l’Encens!
Qui a regardé les chaînes de télévision
libanaises, les dimanche, lundi, mardi (9-10-11 juillet), s’est rendu compte
de ce qu’est devenue notre “belle province”, le Liban.
Le mois de juillet a inspiré différents pays pour célébrer
leur indépendance:
- Le 4 juillet: Fête de l’indépendance des Etats-Unis
d’Amérique.
- Le 5 juillet: Proclamation de l’Indépendance du Venezuela.
- Le 20 juillet: Proclamation de l’Indépendance de la Colombie
etc, etc.
- Quant à nous?
“Seul le silence est grand!
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LE GOUVERNEMENT?
UNE RESPONSABILITÉ PARTAGÉE
Dans l’affaire des scandales financiers au Liban, presque tout le monde
a retrouvé sa liberté (et ses millions), sauf deux ou trois
personnes tout au bas de l’échelle, comme un chauffeur et un sous-fifre
quelconque.
On ne parle même plus de cela; on a tourné la page, faute
de pouvoir grimper l’échelle jusqu’à son sommet.
Aujourd’hui, il y a le scandale de l’électricité! Et
quel scandale, surtout depuis qu’il n’y a plus l’excuse des bombardements
israéliens.
Mais nos grands responsables géniaux ont trouvé la parade
et quelle parade!
Le ministre des Ressources hydrauliques et électriques est hors
de cause, y compris tout le gouvernement. On veut faire porter le chapeau
au directeur général et à quelques chefs de service.
N’ont-ils pas honte ces soi-disant responsables?
C’est tout le gouvernement qui est responsable!
Nul n’a le droit de faire porter la responsabilité de cette
négligence à un groupe de personnes. Vouloir “situer les
responsabilités”, c’est ne pas jouer le jeu démocratique.
A défaut de ne pouvoir agir, il faut que l’inaction soit collective.
Si tout le monde est coupable, personne ne sera condamné.
L’immobilisme doit être garanti. Obligatoire en somme.
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LE PROFESSEUR JEAN ACAR: “RIEN NE MANQUE À
SA GLOIREIL MANQUE À LA NÔTRE”
On a naturalisé “Libanais” ou “Libanaise” à coups de
milliers, voire de centaines de milliers!
Les critères?
Mystère.
Le professeur Jean Acar, fils du pionnier libanais de la médecine
au Sénégal, le Dr Adib Acar, a fait une demande il y a plus
de trois ans pour récupérer la nationalité libanaise,
du fait que son père est Libanais maronite et inscrit sur les registres
de Deir El-Qamar.
Qui est le professeur Jean Acar?
Sommité du monde médical, cardiologue réputé,
non seulement en France, mais dans le monde, il sillonne les quatre coins
de la terre pour donner des conférences dans les universités
les plus prestigieuses. Après avoir été titulaire
de la Chaire de cardiologie à La Sorbonne, chef de clinique dans
les grands hôpitaux, il se consacre maintenant à l’enseignement
et à quelques consultations, en sus de l’écriture d’ouvrages
scientifiques.
Or, jusqu’à présent, sa demande de recouvrement de la
nationalité libanaise n’a pas été prise en considération.
L’ironie est qu’il fait partie de toutes les Associations franco-libanaises,
ne rate pas une occasion de venir au Liban, où il fait de fréquents
séjours avec son épouse et soutient toutes les manifestations
en faveur du Liban.
Pourtant, Jean Acar n’a rien à gagner de cette nationalité.
Français, porteur de nombreuses décorations, le passeport
libanais ne lui servira pratiquement à rien.
Alors, qu’est-ce qui fait donc courir Jean Acar? Son amour pour le
Liban! Père de quatre jeunes médecins, l’un d’entre eux,
Bruno, spécialiste en chirurgie cardio-vasculaire a eu le coup de
foudre pour le pays natal de son grand-père et le harcèle
pour obtenir cette citoyenneté, la France autorisant la double nationalité.
Un décret présidentiel y suffirait.
Car “si rien ne manque à la gloire de Jean Acar, il manque à
la nôtre.
***
QUAND L’EGYPTE DONNE L’EXEMPLE
En 1994, le président Hosni Moubarak, chef de l’Etat égyptien,
a signé un décret urgent donnant la nationalité égyptienne
au musicien Salim Sahab, qui a étudié et longtemps vécu
au Liban.
Voulant le nommer à la tête de l’Orchestre symphonique
égyptien, le Raïs, craignant que les Etats-Unis d’Amérique
s’annexent le brillant artiste, a fait le nécessaire pour “nationaliser”
les dons de ce sublime virtuose. Et il n’a qu’à s’en féliciter.
Au Liban, ce n’est pas la qualité, mais la quantité qui
joue.
LE TEMPS DES ÉCREVISSES
Occupés à revoir les spectacles, la culture, l’histoire, afin que tout soit politiquement correct, les responsables oublient que les autres ne voient pas le Liban avec leurs yeux. Ils ont été choqués, offusqués, indignés, offensés (on pourrait continuer la Madame de Sévigné) de ce que le Liban régresse dans la classification du rapport mondial 2000 sur les: “Droits de l’Homme et le Développement”. De 69ème l’an dernier, le Liban se retrouve à la 82ème place. Chocking! “Incertitude, ô mes délices Vous et moi nous nous en allons, Comme s’en vont les écrevisses, A reculons, à reculons.” |