TOUTE LA FRANCE RÉPUBLICAINE AU RENDEZ-VOUS DU 14 JUILLET

Pour le 14 juillet 2000, la France avait porté des habits de fête exceptionnels et fait descendre la République dans la rue. En dehors de la traditionnelle parade, la plus impressionnante du monde occidental, les maires de France ont été officiellement associés aux célébrations, tandis que des centaines de milliers de Français de 337 communes étaient conviés à un gigantesque pique-nique le long de la Méridienne verte de 990 km tracée de Dunkerque à Prats-de-Mollo dans les Pyrénées orientales.
 
La Patrouille de France dessinant le drapeau français
au-dessus des Champs-Elysées.


Le président Jacques Chirac, arrivé à la porte Maillot et non à l’Arc de Triomphe, comme c’était le cas dans le passé, donne le coup d’envoi des célébrations par la revue des troupes à bord de son command-car, accompagné du général Kleiche, chef d’état-major de l’armée. Il traverse l’avenue de la Grande-Armée, la place Charles-de-Gaulle et l’avenue des Champs-Elysées, s’arrête devant les tribunes des 13.000 maires de France conviés par le président du Sénat Christian Poncelet, pour saluer “le cœur de la nation” incarné par “les élus des villes et des villages” et se dirige vers la tribune officielle, place de la Concorde où l’accueillent le Premier ministre, Lionel Jospin et le ministre de la Défense, Alain Richard. Là, il aura droit à un spectacle inédit. 200 musiciens et 600 choristes vont interpréter l’Hymne à la joie de Beethoven (l’hymne de l’UE) dans les versions française et allemande, ainsi que La Marseillaise dans une orchestration de Berlioz.


Chirac, à bord de son command-car, salue les troupes.

Le défilé peut commencer. Il est placé sous le signe de la défense européenne et comprendra, après celui de la Patrouille de France, trois défilés aériens auxquels participeront sept pays membres du Groupe aérien européen (GAE - France, Allemagne, Royaume-Uni, Italie, Espagne, Belgique, Pays-Bas). Ce sont les représentants de celui-ci, de l’Eurocorps et des Euroforces appartenant à neuf pays européens qui ouvriront en même temps le défilé terrestre à partir des Champs-Elysées à la vitesse de 115 pas par minute.
Suivront les grandes écoles militaires, les unités de la gendarmerie, des trois armées, de la police, la légion étrangère, les troupes motorisées et les troupes montées. La fanfare de la Garde républicaine clôture le défilé où auront été engagés 3.800 militaires et policiers, 60 unités des trois armées et de la gendarmerie, 320 véhicules et quelque cent avions et hélicoptères.
Les jardins de l’Elysée s’ouvrent aux convives sous un ciel couvert. Le président accorde sa traditionnelle interview télévisée dans laquelle d’aucuns ont perçu un avant-programme électoral pour la présidentielle de 2002.
 
Pique-nique devant 
l’Opéra Garnier.
L’immense nappe à carreaux rouges et 
blancs à son point de départ à Dunkerque.

En 55 minutes, Chirac a traité les problèmes de la France où il s’est posé en “éclaireur” et ceux du monde.
Pendant ce temps, le président du Sénat Christian Poncelet reçoit, dans les jardins du Luxembourg, 13.000 maires “nouveaux hussards de la République” et leurs conjoints pour y célébrer la Fête de la Fédération 2000 rappelant la fête des fédérés du 14 juillet 1790 qui avait réuni 300.000 personnes sur le Champ-de-Mars. C’est disséminés autour d’un immense buffet réunissant 120 plats régionaux accompagnés de vins du terroir, que les convives reçoivent la visite de Lionel Jospin, suivie de celle de Jacques Chirac.
De la fête également, des centaines de milliers de Français réunis, le long de la Méridienne verte, sur une nappe à carreaux rouges et blancs de 990 km avec leurs paniers garnis, bravant le froid et la pluie et décidés à pique-niquer sous leurs parapluies.
10.000 ballons tricolores sont lancés dans le ciel, illuminé tard dans la nuit par des feux d’artifice.

Par EVELYNE MASSOUD

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