En
dépit des promesses formelles de M. Terge Roed Larsen, émissaire
du secrétaire général de l’ONU, les experts onusiens
ne semblent pas pouvoir en finir avec les empiètement israéliens
à la fin du mois. Aux dernières nouvelles, le village d’Adaissé
est toujours occupé: il est entouré d’un champ de mines et
les Israéliens y ont aménagé une colonie de peuplement
(Miskav Am) qu’ils ne paraissent pas disposés à quitter.
Se rangeant, finalement, à l’avis du Pouvoir libanais, l’ONU
a reconnu les empiètements israéliens de la “ligne bleue”.
Au terme de ses pourparlers à Tel-Aviv, M. Terjé Roed-Larsen,
émissaire du secrétaire général des Nations-Unis,
est retourné à Beyrouth où il a annoncé une
“bonne nouvelle”, en déclarant: “Le gouvernement israélien
s’est engagé vis-à-vis de l’ONU à rectifier toutes
les violations”. Il a même fixé un délai pour s’exécuter:
le 31 juillet.
M. Larsen est revenu en Israël et espère pouvoir à
son retour confirmer, cette fois, la normalisation de la situation le long
de la frontière libano-israélienne. Au terme de nouvelles
inspections de la région frontalière, les experts et cartographes
onusiens seraient en mesure de donner le feu vert pour le déploiement
de la FINUl et, en même temps, des effectifs de l’Armée libanaise
ou des FSI, ainsi que le commandement de Yarzé le jugera nécessaire.
A ce propos, il y a lieu de faire état du changement d’attitude
des Nations-Unies, en ce sens que le secrétaire général
souscrit, désormais au point de vue libanais, à savoir que
le gouvernement de Beyrouth est seul habilité à déterminer
les moyens pouvant assurer la sécurité sur son territoire.
Après concertation avec le commandement militaire, le Sérail
décidera de recourir, indifféremment, à l’Armée
ou aux FSI.
L’Etat hébreu a, d’ailleurs, confirmé son intention de
supprimer toutes les violations le long du tracé frontalier, dans
une lettre adressée à M. Kofi Annan, “afin de permettre le
déploipement de la FINUL au Liban-Sud”, une fois corrigées
les empiètements en territoire libanais.
Rappelons que le gouvernement libanais arguait de neuf violations pour
empêcher les Casques Bleus (renforcés) de prendre position
dans toute l’ancienne zone précédemment occupée par
“Tsahal”.
Tout en se disant très “satisfait” des résultats des
démarches effectuées par l’émissaire de l’ONU à
Tel-Aviv et à Beyrouth, le représentant d’un Etat membre
permanent du Conseil de Sécurité, a ajouté: “L’essentiel
est dans l’exécution sur le terrain”.
En tout cas, le secrétaire général de l’ONU aura
remis jeudi (hier) aux membres du Conseil de Sécurité un
nouveau rapport consignant les observations de son émissaire spécial
au Proche-Orient. Sur base de ce rapport, le mandat de la FINUl sera prorogé
pour un nouveau semestre.
Autre problème demeuré en suspens: le cas des Libanais
détenus dans les geôles israéliennes. M. Larsen a évoqué
cette affaire avec les responsables à Tel-Aviv, mais ne comprend
pas pourquoi les prisonniers ne sont pas élargis, du moment que
le conflit a connu son épilogue...
Le Liban pourrait, dit-on, faire appel aux bons offices de l’Allemagne
qui a déjà joué un rôle efficace à ce
sujet dans un passé récent. D’autant que Berlin a répondu
favorablement à une requête de Tel-Aviv lui demandant d’accorder
l’asile à un certain nombre d’anciens membres de l’Armée
du Liban-Sud... |