Le cardinal Sfeir entouré de M. Melhem Karam
et des membres du Conseil de l’Ordre des journalistes.
Prenant la parole, M. Karam a dit que le conseil de l’Ordre des journalistes
a tenu à rencontrer l’éminent prélat pour recueillir
son avis à propos des questions de l’heure, à l’approche
de maintes échéances, pareilles à celle de la libération.
“Nous insistons, a-t-il ajouté, pour que les prochaines législatives
traduisent la volonté des gens et que sortent des urnes les noms
pour lesquels ils ont voté... Les élections libres et honnêtes
sont une garantie en la personne d’un chef que votre Eminence a béni
et que nous soutenons, son excellence le général-président
Emile Lahoud”.
Sa Béatitude observe, tout d’abord, le retard dans la formation
des listes de candidats “qui attend l’agrément de celui dont émanera
la décision finale de l’extérieur du Liban”. De la libération
du Sud, il a dit qu’elle ne saurait être totale que si l’Etat y instaure
sa souveraineté. Et en ce qui concerne les ex-miliciens de l’ALS,
le patriarche Sfeir estime que “la loi devrait s’accompagner d’un sentiment
de miséricorde à leur égard, afin d’encourager ceux
parmi eux qui ont fui le pays, à réintégrer leurs
maisons et leurs terres”. A propos des relations de Bkerké avec
Damas, Son Eminence a assuré qu’elles sont excellentes, tout en
appelant les Libanais à réclamer l’application de la résolution
520 du Conseil de Sécurité qui exige le retrait de toutes
les forces étrangères du territoire libanais.
“Il est nécessaire, a-t-il poursuivi, que le Sud soit libéré
de toute pression et contrainte, pour qu’il puisse jouir de la liberté
totale et, surtout, de la sécurité. Beaucoup de Sudistes
se plaignent de la situation et cinq d’entre eux ont cherché refuge
là où ils n’auraient pas dû se rendre. S’ils ont pris
la fuite, c’est parce qu’ils craignent de connaître le même
sort que leurs concitoyens qui, s’étant livrés aux autorités
nationales, sont emprisonnés pour une longue période, alors
que leurs familles seraient laissées à elles-mêmes
n’ayant personne pour assurer leur subsistance”.
Mgr Sfeir met l’accent, ensuite, sur la nécessité d’opter
pour une politique saine, faute de quoi l’économie ne pourra pas
l’être. Il constate que c’est l’une des rares fois depuis longtemps
où le peuple est menacé par la famine. “Il incombe aux responsables
de remédier à la situation et nous constatons que rien n’a
pu encourager jusqu’ici les détenteurs de capitaux à investir
dans nos murs, en raison de l’inexistence de législations susceptibles
de les rassurer quant à l’avenir”.