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GARDER LA FRONTIÈRE, TÂCHE NATIONALE OU INTERNATIONALE?
“Garder la frontière est une tâche nationale et non internationale”, a déclaré le conseiller politique de la FINUL, pour justifier le fait pour les Casques Bleus de ne s’être pas déployés en certains points de la “ligne bleue”, plus exactement à la “porte de Fatma”, où des incidents continuent à se produire. Cette déclarattion surprend d’autant plus qu’une nouvelle intrusion israélienne est signalée en territoire libanais à vingt mètres de profondeur. Les forces onusiennes n’ont-elles pas pour tâche de mettre un terme à ces empiètements et, surtout, de les prévenir? 
 
 

Dans notre dernière livraison, nous nous sommes réjouis de la parfaite coopération qui existe entre l’Etat libanais et ses organismes sécuritaires, d’une part et les Nations Unies, d’autre part, représentées par la FINUL.
De fait, grâce à cette coopération, il a été possible de mettre fin aux empiètements israéliens de la “ligne bleue” et, partant, de déployer les Casques Bleus; puis, la force mixte (Armée-FSI) le long du tracé frontalier.
Nous avions, également, émis l’espoir de voir la tension baisser dans la région méridionale, plus précisément à la “porte de Fatma” où sont encore signalés des échanges de jets de pierres et de tirs de représailles de la part de “Tsahal”. Ce qui occasionne des blessés et même des victimes.
Or, d’après la résolution prévoyant le déploiement des forces onusiennes, celles-ci ont pour tâche “d’aider l’Etat libanais à étendre sa souveraineté à toute la région frontalière”. Autrement dit, d’empêcher les violations du territoire national, afin de permettre à nos forces régulières d’y prendre position, sans avoir à affronter les soldats ennemis.
Cela suppose donc que les Casques Bleus occupent des positions susceptibles de prévenir les violations israéliennes. Or, le porte-parole de la FINUL a déclaré, ces derniers jours que la surveillance de la frontière incombe à l’Etat libanais, en tant que nation souveraine. “En vertu des résolutions 425 et 426, a-t-il ajouté, nos forces sont tenues d’aider le Liban, mais nous ne pouvons nous substituer à l’Etat pour maintenir l’ordre, en l’absence de ses forces légales... Garder la frontière est une tâche nationale et non internationale”...
Cela explique la persistance des incidents quasi-quotidiens à la “porte de Fatma”, pour la simple raison que ni la FINUL, ni la force mixte libanaise ne s’y sont déployées, des patrouilles mobiles se contenant de circuler dans le secteur.
Ce malentendu dans l’application des résolutions 425 et 426 n’a pas été dissipé par une récente déclaration du ministre de l’Intérieur. En effet, celui-ci a dit que la force mixte envoyée dans les régions libérées, avait pour mission “de faire respecter la loi et l’ordre à l’intérieur du territoire libanais et non à la frontière israélienne, cette tâche étant du ressort de la FINUL”.
Cette question est d’autant plus inquiétante, que des bombes commencent à tomber dans la zone frontalière: deux obus israéliens ont été signalés, pour la première fois depuis le retrait, dans une zone inhabitée, lors de manœuvres à tirs réels de “Tsahal”. Deux autres projectiles ont explosé dans le secteur de Chébaa, toujours sous contrôle israélien.
Autre sujet d’appréhen-sion: le “Hezbollah” se dit prêt à remplir son devoir au lieu et au moment opportuns, alors qu’à Jérusalem, l’armée israélienne s’attend à la reprise des armes à tout moment. “C’est une question de temps, a dit un porte-parole militaire, les “Hezbollahis” pouvant reprendre les armes pour n’importe quel prétexte”...
Conclusion pratique: nos forces régulières et la FINUL doivent coopérer sans réserve, afin d’éviter que les incidents frontaliers dégénèrent et remettent le feu aux poudres. 


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