“LE LIBAN EST UN MESSAGE”
QUEL MESSAGE AUJOURD’HUI?
Si le Pape voyait cela!
Visitant le Liban en 1997, S.S. Jean-Paul II avait lancé la
phrase célèbre: “Le Liban est plus qu’un pays, c’est un message”.
Bien triste message, en réalité, à l’heure qu’il
est.
Un message de dissensions, de divisions, d’altercations, rien de très
élégant, de noble, de généreux et de distingué.
Les politologues chargés de couvrir les législatives
libanaises, devraient revoir leur vocabulaire.
Les responsables soutiennent que les médias sont la cause de
la mauvaise réputation faite au Liban à l’étranger.
Malheureusement, les responsables oublient ou ignorent qu’il y a Internet
et le e-mail et que si même toute la Presse libanaise la boucle,
les journalistes étrangers ont des yeux pour voir, des oreilles
pour entendre... et des ordinateurs pour transmettre.
On l’a bien constaté, les jours suivant la mort de Hafez Assad
et la censure qui a sévi au Liban. Jamais autant que ces jours-là
les Libanais n’ont reçu de e-mail avec les textes censurés,
même des médias dont ils n’avaient jamais entendu parler.
Les résultats ont été à l’inverse des buts
désirés.
Ce n’est donc pas aux médias de réécrire leurs
textes, mais bien aux hommes politiques de revoir leur comportement.
Alors, peut-être, y aurait-il un message de concorde!
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“EN POLITIQUE, IL N’Y A NI AMI, NI ENNEMI PERMANENT...”
“Il y a seul, un intérêt permanent”
On le constate, aujourd’hui, plus que jamais au Liban. Les listes électorales
ressemblent à des liaisons dangereuses, à des mariages contre-nature,
à des non sens idéologiques.
C’est une sorte de creuset (melting-pot) où tous les programmes
(ou plutôt aucun programme), toutes les philosophies, toutes les
alliances se fondent et tendent vers un seul but: être élu.
Car qu’est au juste, aujourd’hui, la politique au Liban?
Ce n’est plus l’art de gouverner un Etat, mais celui d’être élu
député ou nommé ministre. C’est l’art d’obtenir de
l’argent des riches et des suffrages des pauvres, sous prétexte
de les protéger les uns des autres.
Michelet écrit dans “Le Peuple”:
“Quelle est la première partie de la politique?
“L’éducation.
“La seconde?
“L’éducation.
“Et la troisième?
“L’éducation.
Il suffit de consulter les listes des candidats, pour constater que
ce qui manque, justement, à la majorité des candidats, c’est
l’ÉDUCATION.
Ces élections resteront connues dans nos annales comme celles
de toutes les bassesses, de toutes les grossièretés, de toutes
les iniquités, de toutes les injustices, de toutes les nausées
et de tous les dégoûts.
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DERRIÈRE CHAQUE CANDIDAT, UNE FEMME
Selon certains commentateurs des législatives au Liban, la présence
sur des listes adverses de frères, de cousins ou de parents proches
est due à l’insistance des épouses.
D’après eux, c’est la rivalité ou l’animosité
entre ces dames qui a empêché des candidats d’une même
famille de se désister l’un au profit de l’autre.
Chacune d’elles se voit épouse de député et, peut-être,
de ministre. Elle se voit ainsi que ses enfants rouler en plaque-bleue,
faisant carrière et un beau mariage.
Elle se voit en compagnie de son époux, en délégation
à l’Elysée, à la Maison-Blanche, au Kremlin, rendant
malades de jalousie... ses proches et amies.
Car où serait le plaisir, si on ne suscitait l’envie des “très
chères”?
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TOUJOURS DES PÉTARDS POUR CÉLÉBRER?
Ne connaît-on pas au Liban une manière plus civilisée
de célébrer que de passer des journées et des nuits
à envoyer des pétards?
Des feux d’artifice? Soit, c’est joli, c’est gai, c’est artistique.
Mais à quoi rime l’explosion de ces pétards, dont certains
fort dangereux et dont les éclats peuvent blesser grièvement
et même aveugler?
Quand on regarde la télévision, on voit les peuples du
monde entier célébrant une fête en train de chanter,
de danser, de jouer de la musique.
Au Liban, tout ce qu’on fait, c’est des jets de pétards. On
tolèrerait, à la limite, quelques-uns, mais ces boum-boum
interminables qui jalonnent les fêtes de tous les calendriers, sont
désastreux pour les nerfs des citoyens.
Qu’on les fasse chanter, que des bandes musicales circulent et égaient
un peu l’atmosphère lugubre qui règne, un peu de musique
ne ferait de mal à personne.
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FANTÔMES ÉCOSSAIS ET LIBANAIS
Les forces occultes hantent le Liban. Alors qu’en Ecosse les fantômes
font courir les touristes et haussent le prix des propriétés
qui ont un “fantôme résidant”; tel n’est pas le cas au Liban.
Fantômes par-ci, fantômes par-là...
Alors qu’en Ecosse les fantômes portent un nom et ont des propriétés
spécifiques, les fantômes du Liban semblent être anonymes
et agressifs.
LES JEUNES PARTENT...
LE DR FOUAD MRAD AZOURY RENTRE! Il est vrai qu’on assiste à un exode sans pareil de jeunes Libanais vers des cieux plus cléments. Plus ils sont compétents, plus vite ils quittent le pays qui souffre d’une hémorragie mortelle de “brain-drain”... Pourtant, il y a une exception! Cette exception, c’est la rentrée voulue et décidée d’un jeune médecin spécialiste en chirurgie cardio-vasculaire, le Dr Fouad Mrad Azoury, qui a choisi le jour de la fête de l’Assomption de la Vierge pour retourner au pays après des années de spécialisation en France et aux Etats-Unis. Son leitmotiv? “Et s’il n’en reste qu’un, je serai celui-là”! |