![]() Une palette vibrante. |
![]() Composition: Une réalité qui a sa fin en soi. |
Visiblement, l’art chez nous continue à se chercher, même
si un nombre restreint d’artistes, authentiquement créateurs, s’exprimene
sans se soucier de la mode ni du goût du public et si les bonnes
galeries surmontent tant bien que mal les difficultés.
De jeunes peintres et sculpteurs - et c’est tant mieux! - exposant
en plus grand nombre, sont devenus si sages, si sérieux que jusque
dans leurs rares outrances, ou leurs discrètes audaces, on éprouve
quelque mal à les distinguer de leurs aînés.
Ces aînés mûris, bien intégrés désormais
à notre société comme au système qui la régit;
ceux-là même qui jouaient, au cours des années “60”
et “70” les contestataires, se voulaient porteurs de nouveaux messages
plastiques.
Leur production, largement inspirée (avec un décalage
dans le temps) des écoles et courants artistiques qui marquaient
l’art occidental, à cette même époque, prenait une
revanche sur l’art académique dégénéré.
![]() Un monde plastique recomposé. |
![]() Priorité d’une construction par le graphisme et la forme. |
Des jeunes exposent, en plus grand nombre et se cherchent... Il faut
les encourager, même si un des écueils de notre époque
est que l’artiste n’a plus aucun mouvement auquel il puisse rattacher sa
foi, aucun centre auquel il puisse se relier, aucun mouvement pour le guider.
Le jeune talent doit, donc, tout trouver au fond de lui-même, dans
la solitude de son atelier et réinventer ce qu’il voit autour de
lui, tout en peignant pour offrir le beau et ainsi exprimer ce qui ne peut
être dit par des mots.
C’est cela la force de l’artiste, du jeune talent: pouvoir inventer
un langage compréhensible par tous, s’adressant au cœur et à
l’âme.
Ressentir est, peut-être, le maître mot de l’artiste comme
celui de l’amateur. C’est grâce à ce sentiment qu’ils se rejoignent;
c’est de cette manière qu’ils se complètent. Tant que des
êtres chercheront à donner ce qu’ils ont de meilleur en eux,
l’art aura un avenir brillant, au-delà de toutes les contingences
économiques, mais nous n’en sommes pas encore là.
Il faut patienter, attendre avant d’oser se prononcer pour voir si
les plus jeunes exposants d’aujourd’hui deviendront bien comme leurs aînés
de jadis les peintres les plus importants de demain.