LES JEUNES D’AUJOURD’HUI SERONT-ILS LES GRANDS ARTISTES DE DEMAIN?

Pour avoir suivi, depuis 1976, le mouvement artistique, couvert les expositions privées ou collectives et les “Salons” dans cette rubrique, j’ose dire, au risque de choquer un bon nombre d’intéressés, que les expositions et “Salons”, aujourd’hui, ressemblent comme des sœurs et frères cadets, à toutes les manifestations artistiques ayant jalonné les vingt-cinq dernières années du XXème siècle.
 

Une palette vibrante.

Composition: Une réalité qui a sa fin en soi.

Visiblement, l’art chez nous continue à se chercher, même si un nombre restreint d’artistes, authentiquement créateurs, s’exprimene sans se soucier de la mode ni du goût du public et si les bonnes galeries surmontent tant bien que mal les difficultés.
De jeunes peintres et sculpteurs - et c’est tant mieux! - exposant en plus grand nombre, sont devenus si sages, si sérieux que jusque dans leurs rares outrances, ou leurs discrètes audaces, on éprouve quelque mal à les distinguer de leurs aînés.
Ces aînés mûris, bien intégrés désormais à notre société comme au système qui la régit; ceux-là même qui jouaient, au cours des années “60” et “70” les contestataires, se voulaient porteurs de nouveaux messages plastiques.
Leur production, largement inspirée (avec un décalage dans le temps) des écoles et courants artistiques qui marquaient l’art occidental, à cette même époque, prenait une revanche sur l’art académique dégénéré.
 

Un monde plastique recomposé.

Priorité d’une construction 
par le graphisme et la forme.

Des jeunes exposent, en plus grand nombre et se cherchent... Il faut les encourager, même si un des écueils de notre époque est que l’artiste n’a plus aucun mouvement auquel il puisse rattacher sa foi, aucun centre auquel il puisse se relier, aucun mouvement pour le guider. Le jeune talent doit, donc, tout trouver au fond de lui-même, dans la solitude de son atelier et réinventer ce qu’il voit autour de lui, tout en peignant pour offrir le beau et ainsi exprimer ce qui ne peut être dit par des mots.
C’est cela la force de l’artiste, du jeune talent: pouvoir inventer un langage compréhensible par tous, s’adressant au cœur et à l’âme.
Ressentir est, peut-être, le maître mot de l’artiste comme celui de l’amateur. C’est grâce à ce sentiment qu’ils se rejoignent; c’est de cette manière qu’ils se complètent. Tant que des êtres chercheront à donner ce qu’ils ont de meilleur en eux, l’art aura un avenir brillant, au-delà de toutes les contingences économiques, mais nous n’en sommes pas encore là.
Il faut patienter, attendre avant d’oser se prononcer pour voir si les plus jeunes exposants d’aujourd’hui deviendront bien comme leurs aînés de jadis les peintres les plus importants de demain.

Par NICOLE MALHAMÉ HARFOUCHE

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