Rencontre de deux heures Clinton-Moubarak à
l’aéroport du Caire.
La rencontre entre les deux hommes a eu lieu à l’aéroport
du Caire où le président Clinton, venant de Tanzanie, a fait
une escale de deux heures de temps, avant de rentrer à New York.
D’emblée, le chef de la Maison-Blanche donne le ton: “Je pense,
dit-il, que le temps presse et toutes les parties doivent comprendre que,
sans l’engagement, le leadership et le soutien de l’Egypte elles ne pourront
pas arriver à un accord”.
Evoquant la question-clé du statut de Jérusalem, sur
laquelle a buté le sommet de Camp David le 25 juillet, il ajoute:
“Nous essayons de travailler ensemble et de voir si nous pouvons trouver
un moyen d’aider les parties à surmonter ce nouvel obstacle”.
Les propos du président US et sa volonté de faire escale
au Caire pour y rencontrer son homologue égyptien, indiquent l’importance
que l’administration américaine attache au rôle de médiateur
de l’Egypte pour sortir les négociations de l’impasse. L’éditorial
du quotidien gouvernemental “Al-Ahram” va dans ce sens: “La visite du président
Clinton, a-t-il écrit, couronne les efforts égyptiens pour
sauver le processus de paix”.
PLUSIEURS IDÉES ET ALTERNATIVES
Dans ses efforts de médiation, il y a certaines “limites” que
l’Egypte, alliée privilégiée des Etats-Unis dans le
monde arabe, ne peut dépasser, tel que l’indique M. Amr Moussa,
chef de la diplomatie égyptienne, qui a réclamé davantage
de souplesse de la part d’Israël.
D’ailleurs, à l’issue des deux heures d’entretien avec M. Clinton,
M. Moubarak devait affirmer: “Nous avons eu des consultations pour déterminer
dans quelle mesure nous pouvons aider les deux parties à parvenir
à un cadre, pour un règlement, ce qui est très important.
Nous espérons aboutir, d’ici à septembre. J’ai toujours l’espoir
et je pense qu’avec la coopération des Etats-Unis, nous allons y
parvenir”.
Selon certaines sources politiques israéliennes, Le Caire proposerait
que les lieux saints, juifs, chrétiens et musulmans de Jérusalem
soient placés sous souveraineté internationale. Ce qui rejoindrait
le point de vue du Vatican. Mais la souveraineté sur la Vieille
Ville est toujours sans solution. Aussi, M. Moussa a-t-il démenti
les informations émanant de sources israéliennes, disant
qu’elles sont “sans aucun fondement”.
M. Oussama el-Baz, conseiller du président Moubarak, affirme,
pour sa part, que “l’Egypte a plusieurs idées et alternatives qu’elle
discute avec les deux parties, afin de pouvoir parvenir à des solutions
acceptables”. Il n’en dit pas plus.
Il est évident, par ailleurs, que dans son rôle de médiateur,
l’Egypte ne pourra pas perdre de vue les intérêts des pays
arabes et islamiques concernant Jérusalem.
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EFFORTS DIPLOMATIQUES INTENSES
Parce que le temps presse, les médiations et efforts diplomatiques
s’intensifient pour tenter d’aboutir, si possible, à un accord avant
la date-butoir du 13 septembre.
Après la rencontre Clinton-Moubarak, le Raïs égyptien
a reçu à Alexandrie M. Yasser Arafat, chef de l’Autorité
palestinienne. Selon M. Moussa, l’entretien a porté sur les moyens
de combler les fossés entre Israéliens et Palestiniens, sur
la question de Jérusalem et des réfugiés.
En Israël et dans les territoires occupés, l’envoyé
spécial américain pour le Proche-Orient, M. Dennis Ross s’active,
intensément, pour rapprocher les points de vue. L’Europe se manifeste,
aussi, avec la visite du ministre d’Etat britannique pour les A.E. Peter
Hunt, insiste sur la nécessité de parvenir à une entente.
“Ces jours sont déterminants, dit-il, et il faut profiter de cette
opportunité, car elle ne pourra plus se présenter avant longtemps.”
Quant au Premier ministre israélien, il affirme: “En dépit
du maintien des contacts entre les deux parties, il n’y a pas pour l’heure
de véritables négociations et il n’y en aura pas jusqu’à
ce que les Palestiniens montrent de la souplesse”. Tant les Palestiniens
que les Israéliens continuent à renvoyer la balle dans le
camp de l’autre.
A New York, le 6 septembre, en marge de l’assemblée du millénaire,
le président Clinton rencontrera, séparément Barak
et Arafat.
Les 7 et 8 septembre, le Conseil national palestinien décidera
de la proclamation ou non, d’un Etat palestinien en date du 13 septembre.
Les jours à venir sont donc décisifs.
Lors de la rencontre Clinton-Moubarak à l’aéroport du
Caire, le président égyptien a évoqué le dossier
israélo-syrien, affirmant que “la situation est mûre” pour
une reprise des négociations.
C’est ce qu’a indiqué M. Oussama el-Baz, conseiller politique de M. Moubarak qui a assisté à la rencontre: “Le président Moubarak, dit-il, a évoqué le volet syrien et souligné l’importance de le faire avancer, ajoutant: Sans un progrès sur le volet syrien, il n’y aura pas de paix globale dans la région”. |