CLINTON AU CAIRE: “LE TEMPS PRESSE”
L’ÉGYPTE PROPOSE: JÉRUSALEM CAPITALE DES DEUX “ÉTATS”
Une fois de plus, le président américain Bill Clinton s’est impliqué, directement, pour tenter de faire avancer le processus de paix, insistant sur “l’urgence” de débloquer les négociations israélo-palestiniennes “car, dit-il, le temps presse”.
Il a choisi pour interlocuteur le président égyptien Hosni Moubarak, qui joue un important rôle de médiateur entre les différentes parties. Au cours des dernières semaines, le Raïs a déployé d’intenses efforts diplomatiques pour parvenir à un “cadre” en vue d’un accord pouvant satisfaire les exigences israéliennes et palestiniennes.


Rencontre de deux heures Clinton-Moubarak à l’aéroport du Caire.

La rencontre entre les deux hommes a eu lieu à l’aéroport du Caire où le président Clinton, venant de Tanzanie, a fait une escale de deux heures de temps, avant de rentrer à New York.
D’emblée, le chef de la Maison-Blanche donne le ton: “Je pense, dit-il, que le temps presse et toutes les parties doivent comprendre que, sans l’engagement, le leadership et le soutien de l’Egypte elles ne pourront pas arriver à un accord”.
Evoquant la question-clé du statut de Jérusalem, sur laquelle a buté le sommet de Camp David le 25 juillet, il ajoute: “Nous essayons de travailler ensemble et de voir si nous pouvons trouver un moyen d’aider les parties à surmonter ce nouvel obstacle”.
Les propos du président US et sa volonté de faire escale au Caire pour y rencontrer son homologue égyptien, indiquent l’importance que l’administration américaine attache au rôle de médiateur de l’Egypte pour sortir les négociations de l’impasse. L’éditorial du quotidien gouvernemental “Al-Ahram” va dans ce sens: “La visite du président Clinton, a-t-il écrit, couronne les efforts égyptiens pour sauver le processus de paix”.

PLUSIEURS IDÉES ET ALTERNATIVES
Dans ses efforts de médiation, il y a certaines “limites” que l’Egypte, alliée privilégiée des Etats-Unis dans le monde arabe, ne peut dépasser, tel que l’indique M. Amr Moussa, chef de la diplomatie égyptienne, qui a réclamé davantage de souplesse de la part d’Israël.
D’ailleurs, à l’issue des deux heures d’entretien avec M. Clinton, M. Moubarak devait affirmer: “Nous avons eu des consultations pour déterminer dans quelle mesure nous pouvons aider les deux parties à parvenir à un cadre, pour un règlement, ce qui est très important. Nous espérons aboutir, d’ici à septembre. J’ai toujours l’espoir et je pense qu’avec la coopération des Etats-Unis, nous allons y parvenir”.
Selon certaines sources politiques israéliennes, Le Caire proposerait que les lieux saints, juifs, chrétiens et musulmans de Jérusalem soient placés sous souveraineté internationale. Ce qui rejoindrait le point de vue du Vatican. Mais la souveraineté sur la Vieille Ville est toujours sans solution. Aussi, M. Moussa a-t-il démenti les informations émanant de sources israéliennes, disant qu’elles sont “sans aucun fondement”.
M. Oussama el-Baz, conseiller du président Moubarak, affirme, pour sa part, que “l’Egypte a plusieurs idées et alternatives qu’elle discute avec les deux parties, afin de pouvoir parvenir à des solutions acceptables”. Il n’en dit pas plus.
Il est évident, par ailleurs, que dans son rôle de médiateur, l’Egypte ne pourra pas perdre de vue les intérêts des pays arabes et islamiques concernant Jérusalem.
 
Moubarak reçoit Arafat à Alexandrie.
Dennis Ross poursuit sa médiation.

EFFORTS DIPLOMATIQUES INTENSES
Parce que le temps presse, les médiations et efforts diplomatiques s’intensifient pour tenter d’aboutir, si possible, à un accord avant la date-butoir du 13 septembre.
Après la rencontre Clinton-Moubarak, le Raïs égyptien a reçu à Alexandrie M. Yasser Arafat, chef de l’Autorité palestinienne. Selon M. Moussa, l’entretien a porté sur les moyens de combler les fossés entre Israéliens et Palestiniens, sur la question de Jérusalem et des réfugiés.
En Israël et dans les territoires occupés, l’envoyé spécial américain pour le Proche-Orient, M. Dennis Ross s’active, intensément, pour rapprocher les points de vue. L’Europe se manifeste, aussi, avec la visite du ministre d’Etat britannique pour les A.E. Peter Hunt, insiste sur la nécessité de parvenir à une entente. “Ces jours sont déterminants, dit-il, et il faut profiter de cette opportunité, car elle ne pourra plus se présenter avant longtemps.”
Quant au Premier ministre israélien, il affirme: “En dépit du maintien des contacts entre les deux parties, il n’y a pas pour l’heure de véritables négociations et il n’y en aura pas jusqu’à ce que les Palestiniens montrent de la souplesse”. Tant les Palestiniens que les Israéliens continuent à renvoyer la balle dans le camp de l’autre.
A New York, le 6 septembre, en marge de l’assemblée du millénaire, le président Clinton rencontrera, séparément Barak et Arafat.
Les 7 et 8 septembre, le Conseil national palestinien décidera de la proclamation ou non, d’un Etat palestinien en date du 13 septembre.
Les jours à venir sont donc décisifs.
 
Lors de la rencontre Clinton-Moubarak à l’aéroport du Caire, le président égyptien a évoqué le dossier israélo-syrien, affirmant que “la situation est mûre” pour une reprise des négociations.
C’est ce qu’a indiqué M. Oussama el-Baz, conseiller politique de M. Moubarak qui a assisté à la rencontre: “Le président Moubarak, dit-il, a évoqué le volet syrien et souligné l’importance de le faire avancer, ajoutant: Sans un progrès sur le volet syrien, il n’y aura pas de paix globale dans la région”. 

NELLY HELOU

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