BOUFFÉE D’OXYGÈNE CHEZ LES CROQUE-MORTS
DE LA RÉPUBLIQUE
Les jeunes sont montés à l’assaut du parlement.
Peut-être ne sont-ils pas encore nombreux, mais c’est un bon
signe.
Bienvenue donc à Pierre Gemayel, Karim Racy, Misbah el-Ahdab,
Emile Lahoud, Farid el-Khazen, etc...
Ce n’est pas, évidemment, l’âge qui compte, mais la témérité
éclairée.
La jeunesse ne confère pas des droits et des privilèges;
elle doit être la modernité, la compétence, l’efficacité,
le courage et l’enthousiasme.
Ne représente pas la jeunesse n’importe quel jeune!
Les jeunes vont avoir à lutter contre le laisser-aller, le “maalesh”
(cela ne fait rien) et le “haram” (le pauvre).
La jeunesse, c’est oser prendre des mesures, souvent impopulaires,
mais indispensables. C’est, sans doute, l’âge des folies, mais celle
aussi de l’héroïsme.
“Hourrah” donc à tout ce sang frais, qui apporte une bouffée
d’oxygène au parlement.
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ET MAINTENANT, CHEIKH AMINE?
D’urgence rénover les Kataëb.
Car il est dommage que ce parti fondé en 1936 périclite.
“Ce n’était qu’un petit groupe, une poignée d’hommes,
une envolée de jeunes. Ils étaient cinq ou peut-être
six, mais ils portaient en eux l’idéal de tout un peuple.
“Ils se sont rencontrés tout simplement à l’heure fixée
par le destin...
“Un matin de novembre 1936, trois cents jeunes qui n’avaient en commun
qu’une espérance et une décision, ont défilé
au pas cadencé dans les rues de Beyrouth.
“Une poignée d’hommes... Une Idée... Un Mouvement...
“Les grands destins se font ainsi...”
C’est en ces termes qu’Ibrahim Maklouf, alors propriétaire et
directeur de “La Revue du Liban”, célébrait le 35ème
anniversaire des Kataëb en 1971.
Les Cinq qui avaient pris la tête du mouvement avaient, eux aussi,
à peine trente ans: Pierre Gemayel, Charles Hélou, Georges
Naccache, Emile Yared et Chafic Nassif. Animés par un même
enthousiasme, des jeunes gens cherchaient à changer les choses.
Déjà, en 1936.
Alors, aujourd’hui, que le jeune Pierre Gemayel, fait son entrée
au parlement, ne peut-on demander au père, autant qu’au fils de
provoquer le renouveau?
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AUX URNES CITOYENS, VOTEZ FÉMININ
“Que Dieu me garde de mes amis, mes ennemis, je m’en charge”, devrait
dire la candidate malheureuse aux élections législatives
pour la 2ème fois consécutive au Kesrouan, Gilberte Zouein,
petite-fille de Georges Zouein, surnommé le “Lion”.
La politique, les électeurs ne sont pas des héritages
garantis. Néanmoins, on ne peut que s’étonner du faible score
réalisé par Gilberte Zouein (14.435 voix) dans la liste de
la “Décision Populaire” où Farid el-Khazen a démenti
tous les pronostics en se taillant la part du lion avec 43.633 voix, c’est-à-dire
18.290 voix de plus que le chef de liste, Farès Bouez qui a obtenu
25.343 voix seulement!
On sait que la politique n’est pas une science exacte. Néanmoins,
elle a été très inexacte en général
et pour les femmes, en particulier.
Dans la vie, les secondes chances sont rares et les troisièmes,
on n’en a jamais entendu parler... Dommage pour Gilberte.
Bravo, à Nayla Mouawad, la seule femme à être élue
jusqu’à présent. Il faut dire que la députée
nordiste a lutté en tant que professionnelle de la politique.
“Aux Urnes Citoyens” et votez, si possible, féminin.
MURR: “UN HOMME POLITIQUE...”
C’est dans un excellent français que le ministre de l’Intérieur Michel Murr a répondu à un journaliste qui posait une question au sujet d’un candidat, que Murr ne porte pas dans son cœur: “Un homme politique qui n’est pas mort, n’est jamais fini”... |
DÉLIRE DE CALOMNIES
Le déballage dans tous les médias à la veille
des élections relève de l’hystérie collective, du
délire de calomnies, d’une inconscience, d’une immoralité
politique, pires que n’importe quelle corruption!
Nombre des accusations ne reposaient sur rien et nombre des allégations
pouvaient se retourner contre leurs auteurs.
Pourtant, les inoubliables Demosthène des télévisions,
mais surtout de la télévision d’Etat, affirmaient dur comme
fer, les choses les plus fausses.
A un journaliste objectif qui reprochait à Télé-Liban,
ce matraquage indigne, un responsable lui a répondu cyniquement:
“Aucune importance, si ce n’est pas vrai aujourd’hui, ce sera vrai
demain.”
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ÉLOGE DE L’ARGENT
Argent, argent, argent!
“Gagne de l’argent, d’abord; la vertu vient après”, écrit
Horace dans ses “Epîtres”.
“D’où vient votre argent, nul ne s’en informe, mais il faut
en avoir”, dit Juvénal dans les “Satires”.
En fait, au Liban on pourrait citer plusieurs noms d’hommes politiques,
de responsables qui possèdent une fortune dont on ne connaît
pas l’origine... ou que l’on connaît trop bien.
Que de nouveaux riches ont émergé sur la scène
libanaise! Alors, pourquoi s’en prendre au seul milliardaire qui est en
train de dépenser de l’argent d’une manière ostensible? Est-ce
seulement cela qui fausse les élections?
Pourquoi cette hypocrisie?
Ne sait-on pas que beaucoup de familles crèvent de faim?
Ne sait-on pas que ces quelques centaines de dollars permettent l’envoi
à l’école, à l’université et pallient aux besoins
les plus urgents?
Honteux de vendre sa voix pour quelques centaines de dollars? Et n’est-ce
point honteux de voir tous ceux qui ont vendu leur âme pour des millions
de dollars, qui vivent comme des princes et sont reçus partout,
même par des hommes de religion, sans que personne ne songe à
leur demander: “D’où tenez-vous cela?”
Saint Thomas d’Aquin répétait sans cesse: “Il faut un
minimum de bien-être pour croire en Dieu”.
Que tous ces Tartuffe, qui crèvent de jalousie, commencent par
voir la poutre qui est dans leur œil!
N.B.: L’auteur de cet éloge, vote à Bickfaya, loin des
mannes de cet homme politique.
“INFORTUNIOS”
Ravie, par la victoire aux élections de Pierre Hélou, Nassib Lahoud, Pierre Gemayel, Misbah el-Ahdab, Karim Racy, Farid el-Khazen et d’autres! Mais attristée par l’absence de Camille Ziadé, Michel Samaha, Rafi Madayan et quelques autres. Ce sont les “Infortunios” de ces élections, car à peu de voix près et en toute logique, ces candidats auraient dû et auraient pu réussir. Sans commentaire! |