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M.
Habib Zoghbi, ayant participé, activement, depuis plusieurs années,
par ses diverses contributions à la vie politique et économique
du pays, propose des solutions aux divers problèmes que nous connaissons,
notamment ceux relatifs au chômage, à l’émigration
et au confessionnalisme.
Ce jeune homme déterminé et ayant des idées précises sur les moyens à mettre en œuvre pour redresser le pays, est licencié en Sciences politiques et économiques. Titulaire d’un MBA de l’université de Harvard, ayant complété ses cours de doctorat en finances à l’université de New York et titulaire d’un doctorat Honoris Causa, Habib Zoghbi est un expert économique et financier d’envergure internationale. Il est président du Harvard Business School Club of Lebanon et président fondateur de l’Association libanaise pour le développement de l’éducation civique et l’éthique connue sous le nom de “Wa Law”. |
Votre profil de candidat jeune et instruit ayant frayé son
propre chemin n’est pas classique. Comment expliquez-vous votre apparition
soudaine et remarquée sur la scène politique?
Je me considère comme le candidat des jeunes et de tous ceux
qui jugent qu’une nouvelle classe de parlementaires ayant une expertise
dans un domaine utile au pays est la base nécessaire pour le changement.
Les Libanais doivent pouvoir choisir des éléments nouveaux
ayant de nouvelles idées politiques, un programme et une motivation
permettant de faire passer le message du peuple.
Le pays a besoin de personnes qui sont à la pointe du progrès,
afin de pouvoir relever le défi de la mondialisation et des problèmes
politiques auxquels la région est confrontée.
Pourquoi êtes-vous un candidat indépendant hors liste?
J’ai décidé de me présenter en indépendant,
car il m’est apparu que les motifs et les conditions de constitution de
listes étaient, en général, contraires à mes
principes et convictions, ainsi qu’à l’intérêt des
citoyens et du pays. Dans l’ensemble, les listes sont un mélange
hétérogène et artificiel sans points communs en profondeur
entre les différents membres, autant sur le plan des idées
que des programmes. Ces listes sont uniquement tactiques et subiront, après
les élections, l’un des deux sorts suivants: soit l’effritement,
soit la constitution de blocs dépendants d’un seul homme, privant
ainsi le peuple d’un véritable programme, d’un véritable
débat politique et de la richesse du Pouvoir législatif.
JE ME DÉMARQUE DU POUVOIR ET DE L’OPPOSITION
Etes-vous le candidat du Pouvoir ou celui de l’opposition?
Je suis un candidat indépendant ayant pour ambition de représenter,
fidèlement, son peuple et de répondre à ses besoins.
Je me démarque du Pouvoir et de l’opposition en ayant mon propre
programme, mes propres idées et un plan d’action pour le sauvetage
du pays.
Pensez-vous que la loi électorale et les conditions des élections
sont satisfaisantes?
Elles sont loin d’être parfaites. La loi électorale n’est
pas satisfaisante; la période précédant le scrutin
a été accompagnée de pressions et d’irrégularités.
Cependant, je pense que le scrutin en lui-même est sain.
Quoi qu’il en soit, nous n’avons pas le choix. Il faut avoir le courage
de se mouiller afin d’assainir la situation ou alors accepter l’enlisement
irréversible de notre pays.
Quelles sont vos chances de succès?
Cela dépendra de l’éveil de l’électeur et de son
courage pour imposer le changement. C’est sur lui que je compte, car ma
candidature s’oppose entre autres aux candidats maronites des listes Hariri
et Makhzoumi, qui bénéficieront, fortement, des voix sunnites
et autres qui leur seront accordées d’office par la liste, sans
choix délibéré des électeurs.
Il faut que les citoyens sortent de leur coquille et aillent voter
en masse selon leur conscience, même s’il y a certaines irrégularités.
Historiquement, rien n’a pu arrêter la volonté d’un peuple.
COMMENT RELANCER L’ÉCONOMIE?
Vous êtes, en premier lieu, un expert économique; que
préconisez-vous pour relancer l’économie?
C’est, principalement, en ayant une économie forte que le pays
atteindra la stabilité et pourra s’imposer sur le plan politique.
Notre région est instable. Il faut donc tenir compte de ce fait
et concentrer nos efforts pour édifier une économie basée
davantage sur les exportations de matières et d’idées et
sur des services qui ne soient pas affectés par l’instabilité
régionale.
Comme dans toute économie d’après-guerre, il faut déterminer
des objectifs très précis et les moyens à mettre en
place pour les atteindre. Je propose un plan global axé sur la croissance,
sur la création de nouvelles industries et services en ligne avec
la nouvelle vocation que je vois pour le Liban, différentes de celles
du Liban d’avant-guerre, favorisant ainsi la création d’emplois.
Internet, programmation, médias, industrie du cinéma... l’Etat
doit, également, encourager le développement de nouvelles
branches, notamment en octroyant des avantages fiscaux, en changeant les
lois du travail et en proposant des facilités aux sociétés
qui embauchent des jeunes, dont nous devons arrêter l’exode et l’expatriation.
Il faut leur montrer qu’on peut leur offrir des solutions pour qu’ils puissent
rester et travailler dans le pays et puissent participer, activement, à
la vie politique. Il faut qu’ils soient fiers de leurs politiciens et les
encourager à participer à la vie politique.
MON LIVRE: “LE CHEMIN DU REDRESSEMENT”
Votre livre: “Liban... le chemin du redressement”, vient de paraître.
Pouvez-vous nous en dire deux mots?
Il présente une vue d’ensemble de la situation actuelle du pays
dans les domaines politique et économique, ainsi que dans l’éducation
et l’environnement. Il développe une analyse des causes des crises
politique et sociale.
Enfin et, surtout, il propose des solutions pratiques et un plan d’action,
clair, objectif, scientifique et opérationnel à la hauteur
de la modernisation qui envahit le monde à l’aube du IIIème
millénaire.
Vous avez fondé une association pour l’éducation civique
et éthique; quelles en sont les raisons?
Je suis convaincu que le civisme est une condition vitale à
l’assainissement politique, à la cohésion sociale et au développement
économique. Comme vous le savez, l’Association pour le développement
de l’éducation civique est active sur le terrain.
Nous avons déjà diffusé des spots éducatifs
sur plusieurs chaînes de télévision avec le slogan
(Wa law). Des films destinés à sensibiliser les plus jeunes
à l’importance du civisme seront diffusés dans les écoles
à la rentrée. Nous organisons, également, des séminaires
et élaborons des programmes d’action sur le terrain, en collaboration
avec les autorités publiques compétentes.
ÉLECTEURS, VOTEZ EN MASSE!
Quel est votre message aux électeurs?
Bien que les conditions des élections soient critiquables et
que les pratiques précédant le jour des élections
ne soient pas très démocratiques, j’invite mes compatriotes
à voter en masse et selon leurs convictions profondes, car c’est
le seul espoir de changer quelque chose. Je m’adresse aux citoyens pour
leur demander s’ils souhaitent vraiment moderniser le pays en y apportant
un sang nouveau, des idées nouvelles et des actions à la
hauteur du troisième millénaire; faut-il encore attendre
quatre ans ou plus pour le faire? Le pays et la classe défavorisée
pourront-ils endurer davantage? Pourront-ils supporter encore du colmatage
provisoire et un travail de façade, alors que les fondations sont
branlantes? A eux de décider. Je suis prêt à relever
les défis sociaux et économiques; j’aurais ainsi accompli
une grande partie de ma tâche de citoyen. La politique - on a tendance
à l’oublier parfois dans ce pays - est, d’abord, un service que
l’on rend aux citoyens et non à soi-même. La décision
leur revient. Je souhaite que l’électeur ose voter selon sa conscience
en toute autonomie et déjouer, ainsi les manœuvres des “rouleaux
compresseurs”.