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Zahwa et ses parents vivent dans une modeste maison à Gaza, sur
la Méditerranée. Les appartements de la famille sont au premier
étage, une oasis paisible dans ce Moyen-Orient, dont le conflit
semble interminable et insoluble. Les bureaux de Yasser Arafat sont au
rez-de-chaussée.
Zahwa est née à l’Hôpital américain, à
Paris. Trois jours après sa naissance, la fillette était
revêtue d’un gilet pare-balles, une alerte à la bombe ayant
été déclenchée à l’hôpital.
Le fier géniteur, qui avait alors 65 ans, ne vit sa fille que
deux jours après sa venue au monde et la trouva “belle”. Il déclara,
à juste titre, qu’elle lui ressemblait et lui ressemble toujours.
Sa maman affirme vouloir voir Zahwa grandir et devenir indépendante
et capable de “choisir sa voie dans la vie mais j’espère qu’elle
ne sera pas tentée par la politique”.
En effet, Souha se plaint du fait que son mari est un “toxicomane du
travail et vit comme un moine”.
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CE FUT LE COUP DE FOUDRE
Souha Tawil, l’épouse de Arafat, est née à Jérusalem,
dans une famille chrétienne-palestinienne et bien nantie, de rite
grec-orthodoxe. Elle grandit dans les villes de Naplouse et Ramallah, en
Cisjordanie et fit ses études à la Sorbonne.
Elle rencontra Yasser Arafat à Bagdad, par l’intermédiaire
de sa mère, une grande journaliste.
Souha affirme: “Ce fut le coup de foudre”. Elle devint l’assistante
personnelle de Arafat en Tunisie, qui était alors le quartier général
de l’Organisation de Libération de la Palestine (OLP). Souha Tawil
se convertit à l’Islam et épousa secrètement Arafat
en 1990 à l’âge de 26 ans. Elle n’annonça son mariage
que deux ans plus tard. Elle raconte: “Quand je suis venue ici (à
Gaza, en 1994) j’avais le choix entre accepter de vivre dans l’ombre de
mon mari, ou me faire une place à part et construire une plate-forme
personnelle”. Elle fonde ainsi sa propre œuvre, Palestine Future, pour
venir en aide aux enfants de Gaza et n’a nullement honte de mobiliser les
fonds pour son œuvre de bienfaisance. Elle effectue souvent des visites
aux camps des réfugiés palestiniens les plus misérables.
“Mon mari m’a encouragée, dit-elle, à me trouver un rôle
public, bien à moi. J’ai senti que je pouvais mieux contribuer à
représenter ces réfugiés des camps et à être
pour eux la voix qui porte et qu’ils n’ont pas”.
Souha a encore dénoncé les membres de l’Autorité
palestinienne, une bande de “Yes men” affligés de cupidité,
de malhonnêteté et d’incompétence et a vertement réprimandé
son époux pour avoir ignoré la corruption.
Dans une interview accordée l’an dernier au magazine “Jerusalem
Report”, elle avait déclaré: “Je lui ai dit et redit qu’il
fallait se débarrasser de ces gens qui construisent des châteaux
privés à côté des camps de réfugiés,
avant qu’il ne soit trop tard”.
Elle affirme que son mari ne lui a jamais demandé de baisser
le ton de ses critiques acerbes adressées aux responsables palestiniens.
“Quand nous nous disputons ou seulement discutons, il sait que je l’emporte
toujours; j’ai le dernier mot”.
Quand ils sont ensemble, il est évident qu’ils sont profondément
amoureux l’un de l’autre. Si son franc-parler ne l’a guère fait
aimer de l’establishment palestinien, sa popularité va, cependant,
grandissante dans les milieux plus modestes.
“Tout le monde se plaint du processus de paix, a-t-elle observé
récemment. Je suis prête à attendre, le temps qu’il
faudra, une paix véritable, une paix qui nous assure une terre et
la justice. Peu importe que cela prenne 30, 40 ou 50 ans, tant que nous
gardons notre dignité”.