SOUHA YASSER ARAFAT:
“AVEC MON MARI, J’AI TOUJOURS LE DERNIER MOT”
zahwa Arafat, 5 ans, fille de Yasser Arafat, chef de l’Autorité palestinienne et de Souha, son épouse, lit des livres de contes, s’intéresse au ballet et va à la conquête de l’Internet avec sa mère.

Zahwa et ses parents vivent dans une modeste maison à Gaza, sur la Méditerranée. Les appartements de la famille sont au premier étage, une oasis paisible dans ce Moyen-Orient, dont le conflit semble interminable et insoluble. Les bureaux de Yasser Arafat sont au rez-de-chaussée.
Zahwa est née à l’Hôpital américain, à Paris. Trois jours après sa naissance, la fillette était revêtue d’un gilet pare-balles, une alerte à la bombe ayant été déclenchée à l’hôpital.
Le fier géniteur, qui avait alors 65 ans, ne vit sa fille que deux jours après sa venue au monde et la trouva “belle”. Il déclara, à juste titre, qu’elle lui ressemblait et lui ressemble toujours.
Sa maman affirme vouloir voir Zahwa grandir et devenir indépendante et capable de “choisir sa voie dans la vie mais j’espère qu’elle ne sera pas tentée par la politique”.
En effet, Souha se plaint du fait que son mari est un “toxicomane du travail et vit comme un moine”.

CE FUT LE COUP DE FOUDRE
Souha Tawil, l’épouse de Arafat, est née à Jérusalem, dans une famille chrétienne-palestinienne et bien nantie, de rite grec-orthodoxe. Elle grandit dans les villes de Naplouse et Ramallah, en Cisjordanie et fit ses études à la Sorbonne.
Elle rencontra Yasser Arafat à Bagdad, par l’intermédiaire de sa mère, une grande journaliste.
Souha affirme: “Ce fut le coup de foudre”. Elle devint l’assistante personnelle de Arafat en Tunisie, qui était alors le quartier général de l’Organisation de Libération de la Palestine (OLP). Souha Tawil se convertit à l’Islam et épousa secrètement Arafat en 1990 à l’âge de 26 ans. Elle n’annonça son mariage que deux ans plus tard. Elle raconte: “Quand je suis venue ici (à Gaza, en 1994) j’avais le choix entre accepter de vivre dans l’ombre de mon mari, ou me faire une place à part et construire une plate-forme personnelle”. Elle fonde ainsi sa propre œuvre, Palestine Future, pour venir en aide aux enfants de Gaza et n’a nullement honte de mobiliser les fonds pour son œuvre de bienfaisance. Elle effectue souvent des visites aux camps des réfugiés palestiniens les plus misérables.
“Mon mari m’a encouragée, dit-elle, à me trouver un rôle public, bien à moi. J’ai senti que je pouvais mieux contribuer à représenter ces réfugiés des camps et à être pour eux la voix qui porte et qu’ils n’ont pas”.
Souha a encore dénoncé les membres de l’Autorité palestinienne, une bande de “Yes men” affligés de cupidité, de malhonnêteté et d’incompétence et a vertement réprimandé son époux pour avoir ignoré la corruption.
Dans une interview accordée l’an dernier au magazine “Jerusalem Report”, elle avait déclaré: “Je lui ai dit et redit qu’il fallait se débarrasser de ces gens qui construisent des châteaux privés à côté des camps de réfugiés, avant qu’il ne soit trop tard”.
Elle affirme que son mari ne lui a jamais demandé de baisser le ton de ses critiques acerbes adressées aux responsables palestiniens. “Quand nous nous disputons ou seulement discutons, il sait que je l’emporte toujours; j’ai le dernier mot”.
Quand ils sont ensemble, il est évident qu’ils sont profondément amoureux l’un de l’autre. Si son franc-parler ne l’a guère fait aimer de l’establishment palestinien, sa popularité va, cependant, grandissante dans les milieux plus modestes.
“Tout le monde se plaint du processus de paix, a-t-elle observé récemment. Je suis prête à attendre, le temps qu’il faudra, une paix véritable, une paix qui nous assure une terre et la justice. Peu importe que cela prenne 30, 40 ou 50 ans, tant que nous gardons notre dignité”.


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