IL Y A TOUJOURS DE L’ESPOIR...

par EDOUARD BASSIL
Le brave président Salim Hoss n’a cessé de le répéter durant toute la campagne électorale: C’est la bataille la plus féroce et la plus... sale que le Liban ait connue depuis l’avènement du régime d’indépendance, parce que la puissance de l’argent y est reine”...
Le président du Conseil a dit qu’on avait ravalé les élections au niveau du bazar où tout se vend et s’achète: les murs, les devantures des magasins, les poteaux électriques et, ce qui est plus grave, les consciences!
Oui, vraiment, il y a lieu de s’inquiéter sur la démocratie - et l’a-t-on jamais bien comprise et exercée chez nous? - encore plus sur les valeurs morales et humaines devenues une denrée rare...
M. Tammam Salam s’est plaint du “climat très peu reposant” ayant caractérisé le scrutin de dimanche dernier. Mais tout en déplorant cet état de choses, cette autre grande victime des législatives, se plie à la volonté des Beyrouthins et se veut toujours la voix appelant à l’entente et à la réconciliation. Aussi, préconise-t-il la formation d’un Cabinet d’union, rappelant ainsi les prises de position foncièrement nationales de son regretté père, le grand Saëb bey, “l’homme à l’œillet” dont l’un des slogans s’énonçait de la sorte: “Un Liban et non deux”, en plus de celui non moins célèbre qu’il avait lancé au lendemain de l’insurrection de 58: “Ni vainqueur, ni vaincu”.
“Tel père, tel fils”. Tammam bey ne baisse pas les bras et plutôt que de renoncer à la lutte, il garde la tête froide et affirme: “Nous sommes toujours là et nul ne peut supprimer aucun de ceux qui gravitent sur la scène politique. Tous restent présents et poursuivent le combat pour la bonne cause”.
“Tout en tournant une page de ma vie politique, a dit de son côté le président Hoss, je reste parmi mes concitoyens, partageant leurs joies et leurs peines et militant en faveur de leurs droits”.
Ces voix de “perdants” pas du tout défaitistes, donnent aux Libanais bien pensants tant soit peu d’espoir en un avenir meilleur, moins morose et déprimant...

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