SANTÉ    Par Carma KARAM


LES PROGRÈS DE LA MÉDECINE VONT CHANGER VOTRE VIE... N’ATTENDEZ PAS POUR SAVOIR! 
LES REINS, LES OS ET LE CŒUR

L’insuffisance rénale est l’incapacité des reins à filtrer le sang, ce qui fait que les toxines s’accumulent dans le corps et constituent un danger vital. C’est pourquoi, on doit utiliser un rein artificiel ou dialyse. Le risque pour les malades dialysés ne vient donc plus de leurs reins, mais de leur cœur. Ce risque est trente fois plus important que celui de quelqu’un d’autre. Pourquoi le cœur des insuffisants rénaux est-il si fragile? Une étude californienne réalisée chez des jeunes patients qui ont commencé la dialyse vers l’âge de 20 ans, montre que leurs artères ressemblent à celles de personnes de 60 ans. Et la polémique est née d’une hypothèse soulevée par les chercheurs. Ce serait dû au traitement par de fortes doses de calcium. Les insuffisants rénaux ont besoin de calcium pour plusieurs raisons. Un: la vitamine D qui aide à absorber le calcium n’est plus produite par les reins malades. Deux: le calcium file dans les urines et n’est plus réabsorbé par les reins. Trois: quand le phosphore augmente dangereusement dans le sang, il faut prendre du calcium pour l’éliminer. Le calcium est nécessaire pour les os, mais il se dépose dans les artères coronaires, vaisseaux nourriciers du cœur et les fait durcir. Sur les 39 jeunes dialysés étudiés au scanner, près de 90% avaient des dépôts de calcium inquiétants dans leurs artères. On aurait pu s’attendre à de tels aspects, chez des personnes de 60, voire 70 ans, mais pas à 20 ans. On savait déjà que les patients âgés dialysés avaient ce problème, mais on n’imaginait pas qu’il commençait si tôt. Un autre argument choc, est que les jeunes dialysés qui avaient les artères les plus dures, étaient ceux qui prenaient 6 grammes de calcium par jour, c’est-à-dire le double de ceux dont les artères n’étaient pas calcifiées. Pour vous donner une idée, sachez qu’un adulte normal non insuffisant rénal, a besoin de moins d’un gramme de calcium par jour pour avoir de bons os. Alors que faire? Les insuffisants rénaux doivent suivre scrupuleusement le régime alimentaire qui leur est recommandé, car une nourriture trop riche en phosphore oblige à augmenter les doses de calcium quotidiennes et donc le risque d’abîmer leurs artères. Il y a bien un traitement pour le phosphore qui ne contient pas de calcium; il s’appelle Renagel, disponible depuis environ deux ans, mais il a deux inconvénients:  il faut deux fois plus de capsules de Renagel que de comprimés de calcium et il coûte dix fois plus cher. Alors, certains médecins recommandent de mélanger les deux traitements, mais il n’y a pas encore de preuve scientifique pour indiquer ce qu’il faut vraiment faire. Par contre, on peut sûrement dire aux insuffisants rénaux qu’ils sont plus à risque d’avoir des problèmes cardiaques et qu’ils doivent donc être vigilants pour la tension artérielle, le cholestérol et la cigarette. 


LE CANNABIS ANTI-DOULEUR

Le cannabis contient plus de 400 composés, mais celui qui provoque les effets recherchés par les toxicomanes, est le delta-9-tétrahydrocannabinol ou THC. La marijuana et le haschisch sont des dérivés du cannabis. Les cigarettes de marijuana sont fabriquées à partir des feuilles et des fleurs de la plante. Des extraits de cette drogue pourraient servir à un usage médical. Des chercheurs de l’Imperial College de Londres, seraient sur le point de développer des médicaments anti-douleur tirés du cannabis sans les effets hallucinogènes. Ils ont réussi à extraire les composés actifs de la drogue appelés cannabinoïdes et à montrer qu’ils agissaient sur le cerveau et sur la moëlle épinière. L’étape suivante sera de réussir à agir sur la douleur de la moëlle épinière en court-circuitant le cerveau, pour éviter l’euphorie secondaire à l’usage du cannabis. Les Britanniques ont réussi à identifier l’existence de récepteurs pour les cannabinoïdes dans les centres de la douleur qui se trouvent dans la moëlle. La drogue pourra être donnée directement dans la moëlle par voie péridurale (comme pour l’anesthésie faite lors des accouchements), ce qui permettra d’éviter les effets de perturbation sur le cerveau. Selon eux, les médicaments à base de cannabinoïdes - qui nécessiteront encore plusieurs années, pour être mis au point - devraient être plus efficaces sur les douleurs qui touchent les nerfs et la moëlle épinière, que les antalgiques extraits de l’opium comme la morphine, découverte dans les années 1970.  Et ce, pour une simple raison: lorsqu’un nerf est touché, les récepteurs à la morphine sont détruits, alors que ceux des cannabinoïdes continuent à fonctionner. C’est encore loin, Katmandou? 


LE CANCER: INNÉ OU ACQUIS?

L’hérédité est-elle plus forte que les facteurs environnementaux dans le développement des cancers ou le contraire? Les facteurs environnementaux incluent le tabac, l’alcool, les infections, le régime alimentaire, les radiations et la prise de certains médicaments mais, aussi, les pesticides et les polluants. Depuis le développement de la génétique, beaucoup pensent que le cancer est déterminé par les gènes et que si on a des personnes touchées dans sa famille, on est en quelque sorte damné, marqué par le destin. Alors, inné ou acquis? Le moyen le plus sûr d’y répondre, est d’étudier les jumeaux. Rappelons qu’il y a deux types de jumeaux: les monozygotes (vrais jumeaux), issus d’un seul et même œuf et qui ont exactement les mêmes gènes et les dizygotes (faux jumeaux), issus de deux œufs différents qui ont 50% des gènes en commun. Si un vrai jumeau a plus de risque d’avoir le même cancer que son frère qu’un faux jumeau avec le sien, alors on dira que les facteurs génétiques sont plus importants. Si ce risque est faible, on pourra conclure que c’est l’environnement qui prédomine. Attention: certains facteurs environnementaux sont partagés par les membres d’une même famille sans pour autant être génétiques, comme l’alimentation ou le tabagisme passif. Des chercheurs suédois, finlandais et danois ont donc analysé 44.788 paires de jumeaux (!): ils ont découvert que les facteurs environnementaux étaient beaucoup plus responsables du développement des cancers que l’hérédité. Pour le cancer de l’ovaire, par exemple, l’hérédité ne compte que pour 22%, les 78% restants étant liés au mode de vie. Les cancers où l’hérédité joue le plus, sont celui du colon et du rectum (35%), du sein (27%) et, surtout, de la prostate (42%). Ceux où l’influence est plus faible, sont les leucémies, le cancer de l’estomac, du pancréas, des poumons, des ovaires et de la vessie. Donc, l’acquis dépasse l’inné qui joue, cependant, toujours un rôle. Cela veut dire que le cancer n’est pas une fatalité et qu’il ne faut perdre aucune occasion, pour identifier et traiter toutes ses causes, qu’elles soient environnementales ou génétiques. 


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