GHASSAN SALAMÉ, MINISTRE DE LA CULTURE:
Pour la créativité libanaise tous azimuts
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Pour ses très nombreux fans, à part ses étudiants d’hier et d’aujourd’hui formés à son école, Ghassan Salamé, nouveau ministre de la Culture, c’est d’abord une voix, calme et pondérée entendue sur les ondes de la radio, les chaînes de télévision et salles de conférences qui dissèque les événements de la planète en y projetant un nouvel éclairage, séduisant à plus d’un titre.

C’est pour l’avoir longtemps écouté déchiffrer avec tant de brio l’actualité internationale et l’actualité tout court, que nous nous sommes réjoui de sa nomination dans l’équipe gouvernementale et que nous l’avons rencontré à son bureau au 12ème étage du Starco, édifice-repère ayant survécu héroïquement à la guerre et émergeant du tracé d’un centre-ville dissipé dans les mémoires. Plus d’une surprise nous attendra lors de notre entretien. Notre propos était, en premier lieu, de savoir comment un analyste politique pouvait être parachuté à la Culture. Une question qui irrite notre interlocuteur et le contraint, à son corps défendant, à parler de lui-même. Tout d’abord, Ghassan Salamé, détenteur de deux doctorats et auteur de plusieurs ouvrages, professeur de relations internationales depuis quinze ans à l’Institut des Etudes politiques de Paris, se défend d’être un analyste politique. “Je suis professeur, corrige-t-il. C’est un métier que j’aime et qui m’a amené à exercer des activités connexes dont notamment ma contribution, de différentes manières, auprès de la Commission tripartite et des acteurs libanais engagés à l’époque dans la guerre, en vue de l’adoption du texte de concorde nationale qu’est l’accord de Taëf”.

“POURQUOI JE SUIS HEUREUX D’ÊTRE À LA CULTURE”?
Il se dit heureux d’être au ministère de la Culture pour trois raisons: la première, “objective”, est tirée de sa connaissance de l’esprit de la Constitution de 1989 à laquelle il a directement contribué et qui devra installer une nouvelle “logique” dans la gestion gouvernementale. Selon l’article 17, explique-t-il, “le pouvoir exécutif est exercé, collégialement, au Conseil des ministres et tout ministre, quel que soit son portefeuille, est membre de ce Conseil qui, en fait, détient le pouvoir exécutif dans notre pays. Donc, il n’y a plus de ministres que politiques”. Serait-il donc un politique? “Peut-être plus que vous ne le pensez”, indique-t-il. La deuxième raison “est d’ordre personnel”. “Je ne veux pas dire la culture cela me connaît, mais tout de même! Je vous l’ai déjà dit, je suis professeur et c’est ma fonction principale. Je suis professeur de beaucoup de choses. Et à partir de cette activité de professorat, j’ai donné des opinions, des avis sur les affaires internationales. Ce que vous ne savez pas, c’est que je suis docteur en lettres et j’ai écrit ma thèse de doctorat en études sémiotiques sur le théâtre que j’ai présentée à Paris. Mon tout premier livre en français s’appelait “Le théâtre politique au Liban”. Lorsque je suis revenu au Liban, non seulement j’ai enseigné les relations internationales (1978-1985), parce que je suis aussi docteur en sciences politiques, mais j’ai enseigné, également, la littérature et le théâtre à l’Université libanaise avant de m’installer en 1985 en France”. Si Ghassan Salamé a exhibé ses doctorats (“et ce n’est pas à cause de mes diplômes que j’ai été choisi au gouvernement), c’est pour signifier que sa relation à la culture n’est pas née d’hier. D’aucuns même, les gens de théâtre notamment ont considéré que sa nomination à la Culture était un retour à ses premières amours. Enfin, pourquoi je suis là, se demande Ghassan Salamé? “Parce que j’ai une définition extrêmement large et gourmande de la Culture (qui) est le principal capital de notre pays”. Sa ferveur communicative s’est même traduite concrètement dans la déclaration ministérielle qui a fait mention de ce capital inestimable.

“LA CULTURE, BASE DE L’ÉCONOMIE DE L’ÈRE INFORMATIONNELLE”
La culture dans l’acception traditionnelle du terme comme la préservation des antiquités, du patrimoine, de la production littéraire, artistique, picturale, cinématographique, télévisuelle, est “une fonction évidente” pour le ministre “et je l’assumerai dans la mesure de mes moyens”, mais il en existe une autre qui consiste à “encourager et promouvoir la créativité libanaise” du dedans et lui ouvrir l’accès des marchés internationaux. Et encore une autre qui définit la culture comme “la base de l’économie de l’ère informationnelle dans laquelle nous entrons”, cette ère dont parle le grand sociologue catalan Manuel Castel et qui est “une ère dans laquelle la maîtrise du capital culturel est le principal moteur de la reprise économique”. A la Culture, le nouveau ministre va pouvoir ainsi contribuer à “la principale tâche du gouvernement: est de sortir le pays de la récession économique qui le frappe depuis quelques années”. Dès lors, il va falloir, avec le développement de l’économie de l’information, “préparer la société libanaise de mille et une sortes à accéder à cette économie. Ce qui constitue un effort multiforme où le ministère de la Culture se trouve en première ligne”. Entendant ne sacrifier aucune des fonctions précitées, il porte bien ainsi sa double casquette d’homme passionné d’art et de produits artistiques et littéraires et de professeur de relations internationales. Les projets ambitieux du nouveau ministre? Ils se conjuguent en différentes gammes sur plusieurs registres. Dans la perspective de la préservation du patrimoine: la lutte contre le commerce illicite des antiquités, la promotion des sites antiques, l’établissement d’une bibliothèque nationale “de très grand niveau informatisée”, la création d’une cinémathèque “qui comprendrait tous les films tournés au Liban et sur le Liban”. “Certains projets, révèle le ministre, ont été déjà lancés par mes prédécesseurs. Par exemple, nous avons déjà un site pour la Bibliothèque nationale. Et je vais presser l’Université libanaise de nous laisser la Faculté de droit de Sanayeh en vue de sa restauration, parce que c’est là où nous serons et préparer, ainsi, une série de traités internationaux permettant de débloquer des fonds dans ce but”. Au niveau de la créativité et de la promotion commerciale de celle-ci, le ministre entend “assurer de nouveaux marchés pour le cinéma libanais, la production télévisuelle libanaise et mener donc une activité de promotion à l’étranger, notamment dans la région”. Quant à l’économie de l’information et c’est le troisième chantier tout à fait nouveau qu’il ouvre, il en fera la promotion sur le terrain en dehors de Beyrouth en créant dix centres, deux pour chaque mohafazat qui serviraient également de bibliothèques en accord avec les municipalités et “de lieux d’accès à l’économie de l’information, notamment pour les jeunes”. Serait-ce l’enthousiasme du néophyte? La dynamique pourrait se briser sur tant d’obstacles! “Je ne me fais pas beaucoup d’illusions sur le fonctionnement du système de la société libanaise, mais si je peux réaliser 20%, 30%, 40% de tous mes projets, j’en serais heureux. Enfin, je vois très grand”.

SOMMET DE LA FRANCOPHONIE: DU JAMAIS VU DANS L’HISTOIRE DU LIBAN
Octobre 2001 sera marqué par le sommet de la francophonie, événement majeur dans notre pays qui sera propulsé sur la scène internationale. Ghassan Salamé en mesure toute l’importance, car “il n’y a pas d’événement diplomatique de cette ampleur dans l’Histoire du Liban. Jamais au Liban, 56 chefs d’Etat n’ont été invités à participer à une telle réunion”! Evénement d’une portée et d’une difficulté capitales. Ce dont le président de la République, le Premier ministre et, surtout, le ministre de la Culture sont conscients. D’autant qu’il faut généralement 18 à 24 mois pour préparer un tel sommet et que les préparatifs ont été retardés par une série de facteurs dont les élections législatives. Mais qu’à cela ne tienne! Chargé formellement des préparatifs du sommet, Ghassan Salamé va constituer une commission interministérielle où seront représentés tous les ministres concernés (Intérieur, Affaires étrangères, Tourisme, Information), trouver un local et mettre en place une structure ad hoc. “Nous travaillerons surtout, s’enthousiasme le ministre, pour faire de ce sommet un moment exceptionnel, un moment fort dans l’Histoire de notre pays, une occasion unique pour promouvoir nos ambitions, nos intérêts, renforcer notre impact sur les affaires internationales, en faire un tremplin pour exister davantage sur la scène mondiale. Cela, c’est le premier travail. Nous y sommes déjà engagés”. Le ministre ne chôme guère. Il a déjà inspecté les lieux, se trouve en contact avec Solidere pour obtenir des terrains vagues et y construire des tentes devant servir pour les activités en plein air et les points de presse. Par ailleurs, un pays qui accueille le sommet, préside pour l’année en cours, l’Organisation internationale de la francophonie (OIF). Dans le but de promouvoir la francophonie, le Liban met actuellement en place un calendrier d’activités en coordination avec l’OIF, l’AUPELF, avec la coopération des ambassades des pays francophones représentés au Liban, les associations libanaises universitaires, les troupes de théâtre, etc... un calendrier d’activités “qui vous surprendront par leur richesse”. Sollicité de partout, le problème du ministre actuellement est “de ne pas galvauder le label de la francophonie et de pouvoir sélectionner des activités fortes qui expriment à la fois une culture enracinée dans le peuple et une culture autre. Et comme nous voulons donner l’exemple que nous entrons nous aussi dans l’ère de l’information, nous aurons dès la semaine prochaine un site Internet spécialement réservé au sommet. Un autre site interactif du ministère de la Culture, poursuivra la programmation générale”.

DUALITÉ DU SYSTÈME ÉLECTORAL AMÉRICAIN
Nous trouvant devant un politologue, la tentation est grande de lui demander de déchiffrer le grand magma des élections présidentielles américaines. “Il n’y a pas de système électoral idéal, concède-t-il. Observez les pays régis par des systèmes électoraux; vous allez découvrir que chacun d’entre eux a son problème. Le système électoral américain a ceci de particulier qu’il s’agit d’un système électoral à la fois démocratique et fédéral. Du coup, vous avez cette dualité qui est bien représentée dans le système, puisque vous avez le Sénat élu sur base fédérale; quelles que soient la dimension et la population d’un Etat, il est représenté par deux sénateurs. Et vous avez, d’autre part, une représentation plus populaire qui est la Chambre des représentants où, au contraire, le nombre des élus par Etat est fonction de la population de cet Etat. Les chiffres changent en fonction de la croissance démographique de chaque Etat”. En revanche, au niveau de l’Exécutif, les deux systèmes ont été combinés: vote fédéral et vote populaire “et il est arrivé que certains présidents aient plus de délégués ou grands électeurs et moins de votes populaires ou l’inverse, en vertu de la règle “Winner takes all” (le vainqueur rafle tout), l’ensemble des grands électeurs passant d’un côté ou de l’autre à la majorité des voix dans chaque Etat. Vous avez un système qui est là biaisé”. A la suite de l’actuelle présidentielle dont nous n’avons pas fini de vivre les épisodes, une réforme du système électoral s’impose donc. “Il y a longtemps que les politologues américains alertent l’opinion publique quant à l’incongruité du système. Désormais, après l’expérience récente, je pense que l’idée de l’urgence s’installera plus directement et j’imagine que dans les mois qui viennent, nous allons entendre parler de beaucoup de propositions venues notamment des campus universitaires qui sont très inventifs”. N’est-ce point de ces campus que sortent les idées qui innervent la société américaine et pas tellement de la Maison-Blanche et du Congrès! “Il y a d’abord la structure fédérale aux Etats-Unis qui fait qu’une bonne partie des activités qu’un gouvernement normal donc unitaire exerce, sont assumées par les Etats, rectifie M. Salamé. Je vous donne l’exemple de l’enseignement et de la culture. Ils dépendent de la structure des Etats. C’est pourquoi, chaque Etat a ses universités et ses règles en matière de validation des diplômes. Il n’y a pas de baccalauréat national aux Etats-Unis. Ni de ministère de la Culture comme c’est le cas en France, en Egypte, en Iran et au Liban”. Enfin, le monde du privé, les organisations non gouvernementales et les universités, quel quel soit leur degré d’autonomie, dépendent d’une façon ou d’une autre des mannes gouvernementales, car “il ne faut pas croire que le gouvernement en soit absent, parce qu’une bonne partie des programmes de recherche des universités américaines sont financés de sources fédérales. Prenez, par exemple, une université comme Harvard qui a un fonds propre de 6 milliards de dollars sur lequel elle vit, elle est également financée, pour certains programmes, notamment la Kennedy School of Government, par le gouvernement fédéral lui-même”. Mais les idées tout de même sortent de Harvard et non du gouvernement! “C’est tout à fait normal, reconnaît le ministre et je crois qu’une bonne partie de notre activité à la Culture vise à affecter la culture politique de ce pays non seulement aux gouvernés, mais aux gouvernants pour leur dire que l’Etat est au service de la société et non l’inverse, que les Etats existent pour servir les sociétés dont elles ont la charge, non l’inverse et que notre rôle n’est pas de produire des idées, mais de les favoriser.”

LES STRATÉGIES DE BARAK
Considérons la réalité toute proche et les inquiétudes que suscite un processus de paix moribond qui met en danger la stabilité et l’avenir de notre pays. On a pu dire que les principaux protagonistes israéliens et palestiniens étaient à deux doigts de conclure la paix et que les extrémistes de deux bords sont entrés en ligne pour briser la dynamique du mouvement. La paix est-elle désormais un mirage? “D’abord, je ne sais pas tout, se défend M. Salamé. Ensuite, j’ai énormément confiance dans mon collègue des Affaires étrangères”. Mais sur notre insistance, en nous adressant uniquement au professeur de relations internationales, notre interlocuteur livre ses analyses. “La paix, constate-t-il, concerne trois dossiers ouverts: le Liban, la Syrie et la Palestine. Ce sont des dossiers relativement différents. C’est pourquoi ma réponse dépend de chacun de ces dossiers”. D’abord, le dossier libanais: “Nous avons connu cette année un événement capital qui est le retrait israélien, incomplet certes, mais quand même substantiel”. Ensuite, le dossier syrien: “l’année a été marquée principalement par l’échec, le 27 mars dernier, de la rencontre à Genève des présidents Clinton et Assad et depuis par le gel des négociations sur le volet syro-israélien”. Enfin, le dossier israélo-palestinien: “l’année a été marquée par la conférence de Camp David et, ensuite, le déclenchement actuel que nous désignerons par le soulèvement d’Al-Aqsa”. Trois volets relativement différents “bien que le Liban et la Syrie aient décidé depuis longtemps que pour la conclusion d’un éventuel accord, ils marcheraient ensemble” et qu’en fait techniquement, il existe des différences dans les différents dossiers. Pour le ministre, “la situation actuelle est marquée profondément par la personnalité du Premier ministre israélien Ehud Barak qui a une vision de la négociation, beaucoup plus différente qu’on ne le pense de ses prédécesseurs. Ce n’est ni un continuateur de Rabin comme on l’a souvent présenté, ni un clone de Netanyahu comme on l’a dit aussi. Je crois qu’il apporte une vision nouvelle à ce que doivent être les relations d’Israël avec ses voisins. Et cette vision, il n’en a pas la maîtrise chez lui, car elle ne fait pas l’objet d’un consensus. Cela dit, il l’a mise sur la table suivant un schéma qui est relativement similaire sur ces trois dossiers. Il fait une offre quelque peu améliorée parfois aux offres antérieures. Mais il ne négocie pas. Il ne négocie qu’avec lui-même. Il dit: “Si vous la refusez, eh! bien, je vais dire aux Américains; c’est de votre faute. C’est ce qu’il a fait avec les Syriens après le sommet de Genève. Ce qui a fait dire à Clinton que la balle est dans le camp syrien. Ce que les Syriens ont, bien entendu, refusé”. “Avec les Palestiniens, il a fait la même chose à Camp David. Il est venu avec une offre sur les dossiers qui traînent: Jérusalem, la question de l’eau, les frontières de l’éventuel Etat palestinien, les réfugiés (question qui a été occultée par les médias et qui est peut-être la plus importante, en tout cas essentielle pour nous), quatre questions nodales sur lesquelles il a offert certains éléments peut-être plus avancés que ceux qui avaient été mis sur la table auparavant. Depuis la conférence de Camp David, c’est-à-dire tout au long de l’été, il a présenté des offres jugées insuffisantes par les Palestiniens étant donné son incapacité à vendre sa propre vision chez lui. Il n’a pas su ou n’a pas voulu arrêter cette provocation grossière qu’a constituée la visite de Sharon à l’Esplanade des mosquées qui est le lieu le plus symboliquement chargé de toute la négociation sur lequel, d’ailleurs, il pensait lui-même établir une synagogue”. La dynamique nouvelle de Barak est “fondée sur l’idée qu’Israël n’a pas besoin véritablement de paix et n’a pas intérêt à la guerre, mais qu’elle a besoin de se constituer en une espèce de forteresse dans le Proche-Orient, pas tellement pour l’envahir économiquement, mais pour lui tourner le dos, équipée d’une armée extrêmement sophistiquée et évoluée. Sa vision qui déstabilise le système de négociations établi à Madrid, est déjà contestée à l’intérieur d’Israël. Elle n’est pas partagée par son propre parti et n’est pas du goût des partenaires arabes qui cherchent une solution négociée, globale et équitable pour l’ensemble des problèmes. Il y a donc là un vrai problème, Barak qui a désigné dans son équipe gouvernementale, constituée de militaires, son propre chauffeur quand il était chef d’état-major de l’armée.” Dans les mois qui viennent, trois éléments vont déterminer le cours des événements. “D’abord, il y aura une nouvelle Administration américaine et il n’y aura pas de continuité du clintonisme, ni avec Gore ni avec Bush. Le secrétaire d’Etat changera. L’architecte de la négociation Dennis Ross s’en ira et le secrétaire du Conseil national de sécurité ne sera plus le même. Le team sera entièrement renouvelé, quel que soit le vainqueur. C’était le sens de ma conférence devant les ambassadeurs de France en août dernier. J’ai tendance à dire qu’il y aura encore plus de discontinuité avec Clinton si c’est Gore que si c’est Bush qui entrera à la Maison-Blanche. Il ne faut pas se faire d’illusions. Et c’est la première donnée. La seconde donnée: Est-ce que Barak si fortement contesté chez lui et qui est tous les jours sur le point de chuter à la Knesset, va tenir jusqu’à la mise en place de la nouvelle Administration américaine, c’est-à-dire en mai prochain? Troisième donnée: Quelles sont la solidité, la vigueur et la durée du soulèvement palestinien? Trois incertitudes qui pèsent actuellement sur le processus de paix et que pour les lever, il faudra lire peut-être dans le marc de café”.

LES GUERRES INTER-ÉTATIQUES DANS LA RÉGION SONT RÉVOLUES
La guerre est-elle à nos portes comme on a pu le croire récemment? “Il y a très longtemps qu’il n’ y a pas eu de guerre dans le sens classique du terme. De 48 à 73, il y eut cinq guerres israélo-arabes. Depuis 1973, il n’y a plus eu de guerre inter-étatique. La violence de la résistance et de la répression, c’est autre chose. C’est ce qu’on appelle les “low intensity conflicts”, des conflits de basse intensité qui, parfois, atteignent des paroxysmes comme à Cana et l’invasion israélienne en 82. Mais ce ne sont plus des guerres inter-étatiques. Ne tombons pas dans le panneau classique qui est de penser à la prochaine guerre en fonction de celle qui vient de passer. Il n’y a pas de guerres qui se ressemblent et il n’y en a pas à l’horizon”. Le jardin secret de Ghassan Salamé, c’est sa famille. Son pays commence à Mazraet-Kfardebian, village d’origine dont il est très fier et se trouve peuplé notamment par ses deux filles, ses deux grands amours Hala et Louma, bientôt 20 et 22 ans qui ont pris chacune des traits de son caractère. L’une, après des études de droit, s’occupe de relations internationales à l’Institut d’études politiques de Paris. L’autre a passé avec succès le concours des Beaux-Arts et des Arts décoratifs. ”Elle vont sans doute réussir mieux que leur père”, se félicite le nouveau ministre de la Culture.

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