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BKERKÉ NE
SERA PAS INFLUENCÉ PAR LE "TERRORISME
INTELLECTUEL" |
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QUID DU NOUVEAU
SYSTÈME DE SÉCURITÉ SOCIALE? |
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LIBAN-SYRIE: TOUT
RÉGLER PAR LE DIALOGUE. OUI, MAIS... |
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ENTRE LE
PASSÉ ET L'AVENIR |
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BKERKÉ NE SERA PAS
INFLUENCÉ PAR LE "TERRORISME INTELLECTUEL" |
Après MM. Walid Joumblatt et Nabih Berri, S.Em. le
cardinal Sfeir fait de nouveau lobjet dune cabale
déclenchée, cette fois, par des ulémas du Akkar, qui lui
conseillent de se consacrer aux affaires spirituelles. Ces
ulémas appliquent-ils à eux-mêmes le conseil quils
prodiguent à léminent prélat? Notre photo: Le leader
du PSP recevant deux archevêques maronites venus lui transmettre les
remerciements de Mgr Sfeir de lui avoir dédicacé un ouvrage
intitulé: Kamal Joumblatt, lhomme-légende
rédigé par un écrivain russe. |
Dans son
bulletin matinal du lundi 11 décembre, Radio Monte Carlo -
annonçait que cent cinquante ulémas du caza de Akkar
(Liban-Nord), avaient signé une pétition par laquelle ils
invitent le cardinal Sfeir à cesser de simmiscer dans les affaires
politiques pour se consacrer, exclusivement, aux questions spirituelles et
religieuses (sic). La station radiophonique passait sous silence
lidentité des signataires de la pétition et leur
affiliation politique. Cela imprime à cette dernière le cachet
dune lettre anonyme nayant donc aucune valeur. RMC aurait dû,
au moins, spécifier cette double qualification - lidentité
et laffiliation - de ces ulémas, afin que
lauditeur sache à quoi sen tenir... Comme la station
radiophoniue sest abstenue de les mentionner, nous aurions dû,
normalement, ignorer cette pétition comme bien de nos concitoyens et
coreligionaires ont dû le faire, beaucoup dentre eux par
complaisance, par intérêt ou, la plupart dentre eux, par
couardise. Surtout les opportunistes parmi eux qui nosent pas
mécontenter la partie ayant inspiré la pétition. Car les
Libanais bien pensants auront identifié, sans difficulté,
linspirateur de ce document juste bon pour la poubelle, dont les
signataires se réclament, certainement, dun parti libanais de nom,
mais dont le cur est, ailleurs, quau pays des Cèdres. Si
beaucoup de nos compatriotes préfèrent ignorer cette
pétition, nous nous interdisons de leur emboîter le pas. Nous
jugeons de notre devoir de relever la calomnie que distille ce parchemin, dont
le but néchappe à personne. Si le cardinal-patriarche
devait se consacrer, uniquement, aux affaires spirituelles et religieuses, qui
dautre que léminent prélat élèvera la
voix pour dénoncer le terrorisme intellectuel
pratiqué par des milieux à qui il répugne de voir le Liban
recouvrer son indépendance et sa souveraineté? Sans
lhomélie dominicale hebdomadaire du chef spirituel des maronites
et sans les appels réitérés de lAssemblée des
prélats de cette communauté en faveur de la préservation
des valeurs et des principes pour lesquels elle milite avec les autres
communautés nationales, ce pays aurait déjà disparu de la
carte; on peut en être certain. Pourquoi le patriarche Sfeir
simmisce-t-il dans les affaires politiques? Parce que ceux
qui devraient les traiter, se confinent dans un mutisme imperturbable, toujours
par complaisance, par intérêt et, surtout, par couardise! Ils
craignent de perdre leur position et leurs privilèges...
Puis, ne les a-t-on pas placés là où ils se trouvent pour
garder le silence; ne rien entendre et ne rien voir? Non, Bkerké ne se
laissera pas influencer par le terrorisme intellectuel auquel ont
succombé ceux quon a soumis à un lavage de cerveau, pour
les priver de leur capacité de juger les hommes et les choses, comme de
leur libre-arbitre. Et ce, afin de les réduire à des moutons de
Panurge accomplissant des actes par esprit dimitation, sans en mesurer la
portée et les conséquences... |
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QUID DU NOUVEAU
SYSTÈME DE SÉCURITÉ SOCIALE? |
Le Pouvoir
est, dit-on, continuité. Cette semaine, le ministre du Travail a
présidé une réunion tenue en présence des
représentants des organismes économiques, à leffet
de réduire le montant des cotisations du patronat à la
CNSS, ainsi que devait lannoncer M. Adnan Kassar, président
de la CCIB (notre photo). Quest devenue la loi mise au point par le
Cabinet Hoss, instituant lassurance-vieillesse et une pension de retraite
devant remplacer les indemnités de fin de service? |
Le
Pouvoir, dit-on, est continuité. En ce sens, quun nouveau
gouvernement est tenu dappliquer les lois élaborées par le
précédent Cabinet, surtout lorsquelles ont
été ratifiées par lAssemblée nationale et
promulguées par le chef de lEtat. Or, il nous revient que le
ministre du Travail a présidé, lundi, une réunion des
représentants des organismes économiques consacrée
à létude des moyens de réduire le montant des
cotisations que les chefs dentreprises versent à la Caisse
nationale de Sécurité sociale, surtout dans ces circonstances
difficiles. Pourtant, le Cabinet Hoss a élaboré un nouveau
système social, mettant fin aux indemnités de fin de service.
Celles-ci ont été remplacées par lassurance-maladie,
dont bénéficieront les personnes âgées de plus de 64
ans que les sociétés privées dassurance refusent de
prendre à leur charge. Dans un second temps, lassurance-vieillesse
devra être instituée prévoyant une pension de retraite au
profit des mêmes personnes non couvertes par dautres formes
dassurance. La Chambre des députés a déjà
approuvé la loi sur lassurance-maladie dont lapplication
était prévue dans un délai dun semestre, à
compter de la date de sa promulgation. Ce double système constitue un
bond qualitatif au plan national. Il sagit den garantir
lapplication. Cependant, le fait pour le ministre qualifié de se
concerter avec les représentants des organismes économiques,
porte à croire que le nouveau système a été
abandonné... et quon revient à lancien. On attend un
éclairissement, à ce sujet, de la part des responsables. Les
Libanais, surtout ceux à revenu limité et de condition modeste
nayant pas la possibilité matérielle de se faire couvrir
par une société dassurance privée pour passer le
reste de leurs jours sans se préoccuper de leurs frais médicaux,
sétaient réjouis de ce que le chef de lEtat,
militaire de formation, ait emboîté le pas à lun de
ses prédécesseurs, en loccurrence le président Fouad
Chéhab, ancien commandant en chef de lArmée. Se basant sur
le rapport de la mission IRFED du père Lebret, il avait
hâté la création de la caisse nationale de
Sécurité sociale dont des centaines de milliers de citoyens ont
bénéficié des prestations au titre de lallocation
familiale et des indemnités de fin de service. A lactif de ce
régime, comme de celui du président Chéhab, sinscrit
en lettres dor, lintérêt quil accorde aux
problèmes sociaux et quil a concrétisé par
linstitution de système de lassurance-maladie et,
ultérieurement, par la pension de retraite. Le souhait le plus cher des
citoyens ayant dépassé lâge de 64 ans et fait valoir
leur droit à la retraite, est que le président de la
République veille, scrupuleusement, à lapplication du
nouveau système social et empêche le retour à lancien
système dépassé par le temps, parce que ne
répondant plus aux impératifs de lheure. |
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LIBAN-SYRIE: TOUT
RÉGLER PAR LE DIALOGUE. OUI, MAIS... |
La
controverse autour du redéploiement des forces syriennes vers la
Békaa, prélude à leur rapatriement, a amené les
responsables à soutenir la thèse selon laquelle il faut
régler par le dialogue, tous les problèmes qui se posent au Liban
et à la Syrie. Fort bien. Mais quattendent les chefs de
gouvernement des deux pays pour sexécuter et empêcher la
polémique de se transposer dans la rue? |
La position
des Libanais, toutes tendances confondues, est claire envers les relations
libano-syriennes: tous veulent entretenir avec le pays voisin des relations
privilégiées sur la base du respect mutuel de
lindépendance et de la souveraineté; non de maître
à vassal. Nen déplaise aux cent cinquante ulémas
sunnites qui renient au patriarche maronite le droit de
simmiscer dans les affaires politiques. Comme si
eux-mêmes sabstenaient de sy ingérer! Tous les
problèmes litigieux peuvent et doivent être traités par le
dialogue franc et constructif, à commencer par la présence
militaire syrienne sur notre territoire. Et même lenvoi de
lArmée libanaise au Sud qui doit concerner les Libanais
eux-mêmes et nécessiter une décision de leur part, sans
aucune interférence extérieure doù quelle
émane... Damas se dit disposé à répondre,
positivement, aux revendications de Beyrouth, mais nest prêt
à faire aucune concession sous la contrainte, afin de
prévenir déventuelles dissensions entre Syriens et
Libanais. Aussi, le dialogue à ce sujet devrait-il être
institué dEtat à Etat. Les personnalités libanaises
ayant conféré, dernièrement, avec le président
Bachar Assad, se font lécho de réflexions émises par
le chef de lEtat syrien, dont il ressort que tous les contentieux peuvent
être tranchés dans un esprit de fraternité et
damitié, loin des provocations susceptibles de porter atteinte aux
relations bilatérales. Fort bien, mais lorsque les autorités
officielles ne se manifestent pas et se signalent par leur immobilisme, doit-on
rester inactifs et passer sous silence les abus, larrogance et le cynisme
de prétendus porte-parole de Damas? On nous dit que lEtat
(libanais) a tenté durant les dix dernières années de
remédier aux problèmes des Libanais détenus en Syrie et
à celui du redéploiement des forces syriennes jusquà
la Békaa, prélude à leur rapatriement. Or, dix
années, cest un peu long pour tout un peuple privé de sa
liberté de décision, de son indépendance, de sa
souveraineté et, surtout, pour des personnes incarcérées,
dont on niait la présence dans le pays voisin. Leurs familles ignoraient
même si elles étaient mortes ou vivantes! Les Libanais ont
attendu, non sans impatience, le retrait israélien pour soulever ces
problèmes revêtant, à leur avis, une certaine urgence.
Comble du ridicule et du paradoxe: ceux qui ont eu le courage de les
évoquer ont été soupçonnés dagir
en coordination avec lentité sioniste (sic). Tout compte
fait, on est réduit à la situation suivante: quand on
élève la voix pour réclamer une solution à des
problèmes vitaux, des officiels appellent au silence, arguant
quils les traitent en toute discrétion et quand on se tait, rien
nest résolu... Drôle de situation autant étrange
quabsurde! Cest ce quon appelle tenter davoir
lautre à lusure! |
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ENTRE LE PASSÉ ET
L'AVENIR |
A
loccasion de la libération des Libanais détenus dans les
prisons syriennes, le chef du gouvernement a appelé les citoyens
à faire preuve de modération; à ne pas rouvrir les
cahiers de la guerre, à oublier le passé et à regarder
lavenir. De plus, il a leur a conseillé de ne pas
raviver les souffrances des familles dont des membres sont portés
disparus et, surtout, de ne pas tenter den faire matière à
surenchères ou de les exploiter à des fins inavouables.
Même ceux parmi eux qui sont sans nouvelles de leurs proches plus de dix
ans après leur disparition? Ceux qui ne peuvent se rappeler le
passé, sont condamnés à le répéter,
dit un proverbe chinois. Il faut plutôt sen souvenir, afin
den tirer les leçons qui simposent et de ne pas retomber
dans les mêmes erreurs. Dans lune de ses célèbres
homélies, Bossuet recommandait de laisser le passé dans
loubli et lavenir à la Providence.
Cest-à-dire de sen remettre à Dieu pour nous guider
sur le droit chemin et nous en éviter les écueils. Appeler
à la pondération et à la mesure est bien, mais il faut, au
préalable, affranchir la mémoire du passé, proche et
lointain, de ses vicissitudes et de ses séquelles, pour pouvoir
envisager lavenir avec confiance et sérénité. Il est
de bonne politique pour ceux qui détiennent les rênes du Pouvoir
de déblayer le terrain des obstacles entravant la processus de
lentente, ce quils sabstiennent de faire. Car sans les
retrouvailles nationales, les Libanais ne pourront pas oublier le passé,
tourner la page de la guerre pour sengager, résolument, sur la
voie menant à la réconciliation véritable. A bon
entendeur, salut! |
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