FEYROUZ
À BEITEDDINE
Un coup de jeunesse pour une légende confirmée |
La vie, lespoir, lémotion,
la patrie, lamour, autant de thèmes que Feyrouz
notre ambassadrice vers les étoiles a su
transporter jusque dans les curs de près de vingt-mille
spectateurs venus lécouter à Beiteddine.
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Au premier rang de lassistance, on reconnaît
M. et Mme Amine Gemayel,
M. et Mme Ali Abou Ragheb et M. Nabil Boustani.
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Durant trois soirées, lestrade
bleue était archicomble. Un méli-mélo
de générations et de nationalités, fidèles
à une légende qui ne se ternit pas. Car le nouveau
est là. Une bouffée de jeunesse avec son fils,
Ziad Rahbani a soufflé de la scène, pour donner
encore plus de couleurs et de vibrantes émotions au
patrimoine familial. Une savante orchestration de la musique
et des chansons alternées entre lancien et le
nouveau a régné sur le concert. Le programme
distribué au public promettait des perles connues et
espérées; et, à vrai dire, les spectateurs
chantaient en chur avec leur diva nationale, mais en
silence, tout en bougeant les lèvres, pour ne pas troubler
le son de sa voix doctave qui nous a tant bercés
presque tous les jours de notre vie. Les bons et les mauvais.
Et vous vous étonnez que nous ne puissions lentendre
sans avoir des larmes au coin des yeux et la gorge qui nous
brûle?
Mais linstant daprès, toutes ces émotions
senvolent comme par enchantement, car une des chansons
jazz de Ziad Rahbani vient nous soulager de nos fardeaux et
nous donner une petite Place despoir. Ainsi,
cest avec Grâce à Dieu, nous avons
un piano, (Mnouchkor Allah, Enna Piano), Vous
avez trop allumé ( Wallaat Ktir), Au
bruit de lautocar (Aa Hadir el Bosta)... que les
spectateurs applaudissaient en rythme.
En rythme aussi avec la baguette du jeune chef dorchestre.
Avec les mouvements grâcieux de tout son corps, il a
dirigé impeccablement les musiciens et les choristes.
Remarquable, également, lorganisation du Festival
de Beiteddine.
Pour Mme Noura Joumblatt et tous ses adjoints du comité,
cela leur a dû demander un travail de titans. Pourtant,
fraîche et dispose, elle accueillait le soir ses hôtes
de marque, entre autres, pour ne citer que quelques-uns: le
président Amine Gemayel et son épouse; le Premier
ministre jordanien, M. Ali Abou Ragheb et son épouse;
M. Pierre Gemayel, député; ainsi que des célébrités
de lart: poètes, chanteurs, acteurs et écrivains...
Tout ce beau monde sest mélangé en finale
pour bisser la diva. Une fois, deux fois, elle a rechanté.
Feyrouz réapparaît six fois de suite pour répondre
aux applaudissements ininterrompus de tous ces jeunes qui
se sont pressés jusquau pied de la scène,
arrachant les fleurs de la rampe pour les lui jeter.
On assistait là à un phénomène
magnifique. Feyrouz na pas gagné des curs,
ce soir-là, car elle les possédait déjà.
Le public nétait venu que pour lui rendre hommage.
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FESTIVAL
DE BAALBECK
Concert en deux temps: Anouar Brahem et Paco de Lucia |
Samedi dernier, rendez-vous à
Baalbeck dans le temple de Jupiter, pour une soirée
unique et un double concert avec deux grands maîtres
de la musique: Anouar Brahem, en duo avec Hosni ben Lamine
(percussionniste) et Paco de Lucia, en compagnie de ses sept
musiciens.
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Pendant une heure, Anouar Brahem, véritable
technicien du oud, a poussé le parterre à sévader
dans un monde de rêve, sous linfluence dune
musique pénétrante et subtile tirée de
son dernier album intitulé: Astrakan Café.
En plus de la musique tunisienne, Brahem maîtrise les
musiques espagnole, marocaine, turque, française et
bien dautres.
Après un entracte de vingt minutes, le grand maestro
Paco de Lucia a emporté le public vers lEspagne,
avec sa musique de jazz-flamenco, tirée de son dernier
enregistrement Luzia (1998). Expression profonde de lâme
du flamenco, elle constitue un hommage à Camaron de
la Isla, son ami durant tant dannées et lun
des premiers chanteurs de flamenco, avec qui il a produit
plus de dix disques. Les extraordinaires compositions de Paco
et lharmonie intime qui le lie à sa guitare,
le classent au rang de virtuose et lui permettent de créer
des morceaux et des pièces authentiques et intenses,
appréciés de toutes les générations.
En second plan, un ensemble de sept musiciens, créé
par Paco en 1981, lont accompagné et ont offert
un panorama complet de leur art: Ramon de Algeciras (guitare),
Rafael Usero Vilches (chant), José Banderas (guitare),
Jorge Pardo (saxophone, flûte), Joaquin Grilo (percussion
et danse), Rubem Dantas (percussion), Carlos Benavent (basse,
mandoline).
Le moment fort de la soirée était quand Joaquin
Grilo a exécuté sa part de danse magnifique
enflammant le public avec ses pas rythmés et explosifs.
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