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Les Américains se sont préparés: Il existe
huit zones tout autour du pays contenant chacune 50 tonnes d’équipements
médicaux, y compris les vaccins, les antibiotiques, les masques
à gaz, les ventilateurs. De plus, 7.000 personnes sont mobilisées
pour répondre rapidement en cas de crise liée au bioterrorisme.
Selon un sondage, 46% de la population leur fait confiance. Et 8
sur 10 pensent qu’une attaque de ce type est envisageable.
On parle beaucoup d’anthrax. Mais qu’est-ce au juste?
Il s’agit d’une zoonose, c’est-à-dire une
maladie transmise de l’animal à l’homme. Les animaux
sont surtout les moutons, les vaches et les chevaux. L’animal
contaminé garde dans son sang les spores, la forme la plus
résistante de la bactérie, qui peut survivre dans
le sol jusqu’à 70 ans. L’homme peut être
contaminé par trois portes d’entrée: la peau,
avec un point rouge en tête d’épingle, qui grossit
et devient noirâtre (ce qui lui donne son nom, du latin “anthracis”,
charbon). A ce stade, la mortalité est de 20% en l’absence
de traitement. Elle chute à moins de 5% si on prend des antibiotiques.
La deuxième porte d’entrée est digestive, en
mangeant de la viande infectée, peu ou pas cuite. La troisième
est la voie respiratoire, la plus rare et la plus grave. Les signes
qui résultent de ces deux dernières portes d’entrée
sont une fièvre, des frissons, des douleurs musculaires,
des nausées, qui s’améliorent, puis s’aggravent
avec des douleurs abdominales et thoraciques, des vomissements sanglants
et une diarrhée. La mortalité de la forme digestive
va de 25 à 100% en fonction du délai de prise en charge.
La bactérie produit une toxine qui envahit le sang et la
lymphe et provoque un état de choc massif avec hémorragies
internes et ulcérations. La forme respiratoire est presque
toujours fatale. Ces dernières années, trois cas d’anthrax
inhalé ont été rapportés aux Etats-Unis,
dont celui d’un footballeur contaminé par le terrain
et celui d’une femme qui jouait du tambour fabriqué
avec une peau contaminée. Les personnes qui travaillent dans
les tanneries ou les industries textiles, sont également
à risque. La bactérie responsable a été
découverte en 1850 par le parasitologue français Casimir
Joseph Davaine qui l’appelle bacillus anthracis. Le mal, lui,
date de l’Antiquité, il est cité dans la Bible
et dans l’Iliade d’Homère. Le célèbre
Louis Pasteur développa un vaccin efficace chez l’animal
dès 1881. Son utilisation comme arme bactériologique
est envisagée au cours de la Deuxième Guerre mondiale,
mais elle ne sera pas mise en pratique. On soupçonne l’armée
impériale japonaise de l’avoir utilisée dans
les années 1930-40 contre les Chinois en Mandchourie, malgré
la convention de Genève de 1925. Une épidémie
qui a entraîné la mort d’au moins 64 personnes
dans la région de Sverdlovsk (ex-Ekaterinabourg) à
l’est de Moscou, en 1979, est suspectée d’être
due à la manipulation d’armes bactériologiques.
Le choix de l’anthrax tient au fait que les spores sont suffisamment
résistantes pour supporter une détonation et suffisamment
petites pour être vaporisées.
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