Cent cinquante œuvres
majeures en provenance des musées russes et internationaux, racontent
l’histoire de la peinture du début du XXème siècle.
Des toiles, des dessins et des sculptures témoignent du bouillonnement
artistique des années 1908 à 1930 en Russie.

“Fenêtre dans la datcha”, huile et gouache sur toile
de Chagall. |
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“Composition”, de Pougny.
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“EXPOSITION JOYEUSE”
Une “exposition joyeuse”. Cela pourrait sembler curieux de
qualifier cette importante période de l’histoire de l’art.
Pourtant, c’est bien l’impression de vitalité, de jubilation
et d’expérimentation en tous sens qui égaye la visite.
Altman, Chagall, Chevtchenko, Exter, Kandinsky, Pougny, Larionov, Mansourov,
Tatline, Malevitch et bien d’autres, sont présents dans cette
manifestation thématique qui raconte ces années de recherches
fructueuses, conjointes ou parfois opposées, réalisées
par ces créateurs. Ils disent les liens qui les unissent ou leurs
oppositions, ainsi que les passerelles jetées entre les différents
mouvements auxquels ils ont participé: néo-primitivisme,
cubo-futurisme, suprématisme, rayonnisme et constructivisme.
L’exposition démarre avec “L’Anneau”, tableau
de Chagall. Une œuvre sombre à souhait...
Mais dès la première salle, c’est reparti! Au point
qu’on se demande si le Chagall n’a pas été accroché
là pour créer, au départ, un effet de contraste et
ce qui suit. En l’occurrence, une vivacité créatrice
et une palette très variée, aussi bien sur le plan chromatique
que stylistique.

“Composition suprématiste”, de Kazimir Malevitch.
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“Suprématisme”, de Tchachnik.
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PEINTURE PUISSANTE
Il y a là un “Portrait de Varvara Petrovna Vinogradova”,
d’Ilia Machkov qui disait: “Avec notre art, nous avons voulu
détruire le monde peint des choses mortes, nous avons voulu que
la peinture devienne puissante, saturée de coloris abondants...”
Dans cette œuvre, on retrouve les valeurs chromatiques chaudes, le
travail des surfaces en motifs complexes et l’extrême simplification
des formes qui devinrent pour l’artiste les principales constantes
de son œuvre.
Avec Michael Larionov et “Les danseurs”, on est face à
une composition prouvant l’attention particulière que porte
le plasticien-décorateur des célèbres “Saisons
russes”, de Diaghilev, auteur d’un ouvrage fondamental sur
le ballet à la nature rythmique du mouvement, qui deviendra l’une
des principales matières enseignées à l’Académie
nationale des sciences artistiques.
Pavliev Filonov qui aimait à dire: “Je suis le peintre de
l’épanouissement mondial et, par conséquent, un prolétaire”,
donne à voir “Les Vachères” qui font partie
de son cycle célèbre “Introduction à l’épanouissement
mondial”, composé de 22 tableaux. Le peintre essaie de matérialiser
des réflexions sur l’harmonie perdue de l’existence.
Cette œuvre représente une scène quotidienne de la
vie paysanne, en harmonie avec la nature dont le naturel et l’immuabilité
sont comparables à l’éternité.
“Les Vachères” est une allégorie. Le profane
et le sacré, les sujets éternels et ordinaires s’entremêlent
dans la structure symbolique de cette composition.
On regarde, aussi, avec intérêt la “Cathédrale
Saint Basile” très kaléidoscopique de Lentoulov. Au
fil du parcours, celle-ci va s’affirmer de plus en plus et donner
lieu à quelques sommets.

“Nu”, de Tatline. |
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“La Cathédrale Saint Basile”, de Lentoulov.
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EXEMPLE DU CUBO-FUTURISME
Aussi, dès la deuxième salle, trouve-t-on trois Malevitch
“Moissonneuse II”, dont le format carré permet à
l’artiste de trouver d’étonnantes solutions plastiques
pour caser sa figure féminine, “Le Faucheur” qui reprend
un sujet populaire, le “Portrait perfectionné d’Ivan
Kilonna”, l’exemple le plus caractéristique du cubo-futurisme.
L’artiste y reprend des structures géométriques du
“Faucheur”, mais pour les amener vers une composition plus
abstraite, taillée à la serpe et d’une rigueur magnifique.
On retrouve, ensuite, trois toiles: “Le carré noir”,
“La croix noire” et “Le cercle noir” qui témoignent
de l’incroyable vitesse de renouvellements et ponctuent, de façon
sublime, la fin de la première partie de l’exposition.
On remarque, également, dans cette manifestation la présence
très importante de femmes artistes, telles Xenia Ender, Alexandra
Exter, Natalia Gontcharova... La visite révèle des chefs-d’œuvre
comme “Homme + Air + Espace”, de Popova; “Le Vélocipède”,
de Gontcharova pour ne citer que quelques exemples...
Il est impossible de commenter dans ces colonnes chacune des œuvres
exposées et de parler de ce véritable musée dans
la nature. La Fondation Maeght draine plus de 25.000 visiteurs chaque
année et renferme dans ses murs des œuvres de Braque, Calder,
Miro, Giacometti, Léger, Tal-Coat...
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