M. Frédéric Clavier,
conseiller de coopération et d’action culturelle, dresse
un bilan concis de l’action culturelle de ses différents
services et des événements et manifestations ayant marqué
l’exercice 2003, - (sa première année en poste à
Beyrouth) - et ceux prévus pour 2004.
Diplomate de carrière, passionné de culture, il a connu
un parcours très riche, au cours duquel il a eu l’occasion
d’occuper de nombreux postes importants sur la scène politique
ou culturelle internationale. A Beyrouth, il a rapidement conquis l’amitié
de milliers d’intellectuels et d’artistes libanais.
En effet, grâce à son enthousiasme et à son dynamisme,
il a pu concrétiser, en très peu de temps, une collaboration
des plus efficaces avec tous les partenaires et à gagner l’estime
et l’amitié de tous. Il est devenu incontournable dans le
paysage culturel local qu’il a illuminé par des initiatives
de qualité.
LE LIBAN, UNE PRIORITÉ POUR LA FRANCE
“Tout autant que par le passé, dit-il, la France considère
le Liban comme un partenaire majeur. J’en veux pour preuve les récentes
déclarations du président de la République française
qui a rappelé l’importance historique que revêt, pour
la France, la relation d’amitié et de confiance, presque
sans équivalent existant entre nos deux pays. Au surplus, depuis
quelque temps, le Liban acquiert un rayonnement culturel sans précédent,
dont témoignent les nombreux colloques et manifestations culturelles
où se brassent intellectuels et artistes des deux bords de la Méditerranée.
En ce sens, le Liban est le carrefour des intelligences et des talents”.
Quels avantages présente la présence du Liban au
sein de la zone de solidarité prioritaire?
Elle signifie, d’abord, qu’aux yeux de la France,
la coopération dans tous les domaines: linguistique, universitaire,
technique et culturel, est une absolue priorité. Dans la grande
bataille des idées que notre monde traverse, la France et le Liban
se doivent de donner l’exemple d’un dialogue équilibré
de cultures souvent différentes, mais toujours enrichissantes.
Plus concrètement, elle signifie que la France accorde au Liban
une absolue priorité très conséquente dans ses financements.
En 2003, ce sont, en effet, 15 millions d’euros qui ont été
mobilisés pour financer des projets très multiples de coopération.
En dépit des contraintes budgétaires qui seront celles de
l’année 2004, tous nos efforts seront poursuivis pour maintenir
ces engagements. C’est dire la qualité de la relation franco-libanaise.
SOUCI DE LA QUALITÉ
Quelles ont été vos priorités pour l’exercice
2003, dans le cadre de la diffusion culturelle et artistique?
Nous avons travaillé tous azimuts avec le seul souci de
la qualité. L’appui aux jeunes talents a été
un axe fort, notamment dans le domaine de la peinture et de la sculpture.
La Mission culturelle participe, ainsi, à la promotion de cette
nouvelle génération. Nous avons soutenu des projets théâtraux
sous formes de coproduction (comme exercices de style, de Queneau), lancé
des expositions à succès (Mangeons design, Patrimoine musulman
de Jérusalem). Je m’arrête là, la liste pourrait
être longue, mais nous sommes sans cesse en mouvement à l’affût
de la nouveauté et du plaisir que nous voulons offrir à
nos publics.
Autour de quels acteurs libanais se construit et se développe
votre politique d’échanges culturels, artistiques et pédagogiques?
Notre approche est très claire. Elle privilégie
dans tous les domaines, l’excellence et le rayonnement. C’est
à l’aune de ces critères que s’oriente notre
effort.
Nous couvrons tous les grands acteurs universitaires et les institutions
de formation aux métiers du culturel; vous ne m’en voudrez
pas de ne citer aucune institution.
Mais qu’il me soit permis de saluer l’engagement remarquable
et le talent incontestable de tous nos partenaires culturels. Leur foi
déplace des montagnes pour le plus grand plaisir du public libanais
exigeant et connaisseur. Notre appui passe, également, par le ministère
de la Culture, avec lequel nous avons des projets importants d’avenir,
tel l’appui à la lecture publique, à la Bibliothèque
nationale ou à la relance du cinéma.
POLITIQUE DE TRILINGUISME
Quelle importance accordez-vous à la coopération avec les
institutions scolaires et universitaires, pour la préservation
et l’expansion du territoire francophone au Liban?
Le Liban s’isncrit très clairement dans une politique de
trilinguisme, l’apport de la maîtrise du français étant
essentiel. Nous travaillons avec toutes les universités publiques
et privées, dans le souci d’appuyer la grande qualité
des départements de lettres, de linguistique ou de pédagogie.
Ces appuis passent, également, par le réseau des écoles
privées et publiques francophones très nombreuses au Liban.
Je tiens, d’ailleurs, à saluer la remarquable qualité
des enseignants de français et leur dévouement. La France
est fière de ce Liban francophone, bien ancré dans le XXIème
siècle. Le pays a prouvé, par la très grande qualité
du sommet d’octobre 2002, qu’il inscrivait pleinement son
avenir dans une francophonie rénovée, ambitieuse et sûre
de son avenir.
2004 SERA L’ANNÉE DE LA NOUVEAUTÉ
Quels sont les axes fondamentaux de la programmation des échanges,
activités et manifestations prévus pour l’exercice
2004, dans le domaine de la coopération technique, scientifique
et culturelle?
2004 sera l’année de la nouveauté dans la continuité.
Notre coopération scientifique et technique sera toujours aussi
intense, mais insistera davantage sur les domaines aussi importants que
l’appui institutionnel à l’Etat de droit et au secteur
stratégique de l’eau.
La culture sera évidemment à l’honneur avec des spectacles
variés que nous produirons ou coproduirons avec des partenaires
libanais.
Laissez-moi vous dire, pour terminer, le bonheur que je ressens, avec
mon équipe, à monter des spectacles de haut niveau avec
nos amis libanais. Beyrouth et les grandes villes de province retrouvent
un lustre culturel sans précédent où la compétence
rime avec passion. Quel régal!
En se stabilisant, le Liban devient, de plus en plus, un pôle important
pour la francophonie. La France s’est engagée à le
soutenir sur le plan culturel et tiendra ses engagements. |