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Expositions Riad Traboulsi
au Centre culturel français-Beyrouth...
Le cadrage soigné de l’image renforce l’effet pictural
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Lina Younis Talih: les couleurs de l’émotion
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Expositions Riad Traboulsi
au Centre culturel français-Beyrouth...
Le cadrage soigné de l’image renforce l’effet pictural

Les gens dans la ville de Riad Traboulsi sont le thème d’une exposition de photographies, en noir et blanc, coproduite par la Mission culturelle française au Liban et la galerie “Epreuve d’artiste”.

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L’art de la photographie est, pour Riad Traboulsi, un moyen d’expression au même titre que la peinture, car les œuvres qu’il présente laissent transparaître une approche très personnelle de l’image qui devient “image symbole” où la représentation des personnages et des lieux est liée à la notion du temps.
Il ambitionne de fixer et de saisir au bout de son objectif, des vues multiples de divers quartiers et rues de Rome, Paris, New York... illustrant la ronde de ses souvenirs et les errances de ses regards, lors de ses séjours dans ces villes.

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Pour Riad Traboulsi, le modèle n’est pas uniquement, une fin en soi, mais prétexte pour exprimer une idée. Pour faire ressortir les qualités essentielles du modèle, il enregistre, avec son objectif les plus fins détails du sujet et des expressions des personnages. Tous les éléments sont révélés par le jeu de la lumière. Ainsi, la structure des formes dépend de l’éclairage, depuis le soleil brillant jusqu’à la lumière diffuse. Il dépend, aussi, du point de vue qui a été choisi par l’artiste pour obtenir l’expression la plus efficace.
Parallèlement, le cadrage soigné de l’image renforce l’effet pictural en structurant les composantes de l’œuvre.

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LA MAÎTRISE DE LA TECHNIQUE AU SERVICE DE LA CRÉATIVITÉ
Charger l’image de la somme d’émotions née de la rencontre de l’artiste avec tel ou tel lieu et, partant, représenter une aventure intensément vécue, voilà l’état d’esprit avec lequel travaille Riad Traboulsi, mettant la maîtrise de sa technique au service de la créativité ce qui, par conséquent, confère à la photographie le double titre de mode d’expression à part entière et d’art majeur.
L’artiste excelle dans l’art d’appréhender l’effet fugitif. Souvent, il affronte la difficulté de prendre des photos dans un espace relativement statique, en un moment du jour, particulièrement intéressant, celui où les jeux d’ombre et de lumière créent des effets de contraste subtils ou violents.

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Il y a dans les photographies de Riad Traboulsi un sens aigu de la concentration des effets, le refus des artifices, beaucoup de subjectivité et cette créativité sans laquelle l’art est inexistant.

Par Nicole MALHAMÉ HARFOUCHE

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Lina Younis Talih: les couleurs de l’émotion

Le naturel de Lina Younis Talih est celui d’une artiste passionnée et d’une personne douée d’une sensibilité particulièrement ardente et chaleureuse. Une grande part de son engagement artistique consiste à établir un langage chromatique sur ses œuvres et à les imprégner de ses sensations les plus profondes.

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Une composition bien enlevée.

photoLa “cavalcade des chevaux”.

La nature dans tous ses états, celle de son pays, les criques où valsent de petites barques, une pinède ou une ruelle où se dressent des manèges, une cavalcade de chevaux, des dames aux poses alanguies lisant ou s’abandonnant à la beauté de la lumière aux accents méditerranéens et passages de couleurs aux rythmes scandés, sont autant de regards intérieurs qu’elle offre en groupant sur les cimaises, ses œuvres des trois dernières années. Les aplats et les larges balayages signent son style et accordent la composition où le mouvement n’est jamais absent. Pour situer une artiste, les admirations qui sont ou furent les siennes s’imposent. Celles de Lina ont porté, dès l’origine, sur le travail de Hamoui, pour qui elle reste une élève toujours à l’affût des nouveautés dans ce domaine, guidée par la main du maître.

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Une vue de l’exposition.

photoL’artiste et son œuvre.

UN REGARD ÉMERVEILLÉ
Grâce à sa manière particulière de rehausser ses peintures de touches de couleurs plus lumineuses les unes que les autres, Lina confère à ses toiles une dimension poétique.
Ainsi, “Manège” prend sous ses coups de pinceaux, des accents d’irréalité où se mêlent les résonances nostalgiques des fêtes de notre enfance.
Ses scènes d’intérieur baignent dans une transparence qui donne aux femmes des allures de grâce.
Ses villages traduisent avec une grande simplicité, la richesse colorée qui se réfléchit dans les murs blancs des maisons sans artifices captant, dans le même temps, l’authenticité des lieux et des personnages.
Son amour des chevaux se traduit par cette gestuelle libre, fulgurante, comme un galop créant rythmes et mouvements autour d’atmosphères luminescentes.
Dans les scènes de courses, on assiste à un corps à corps entre chevaux et cavaliers et la beauté des scènes équestres se révèle dans un élan de vérité et de vitalité.
Des promenades en sous-bois, en passant par de saisissants portraits de chevaux, comment ne pas évoquer l’œuvre sans parler de cette autre passion de l’artiste pour l’aquarelle qu’elle manie si parfaitement?
Dans ces espaces, les couleurs sont nerveuses, grenelées, irisées et s’étirant sous ses pinceaux, se fondant au gré des passages aux jeux et nuances de deux ou trois couleurs de base subtilement déclinées jusqu’aux tonalités pastel.
Les bleus s’éclairent azuréens ou céruléens, à la rencontre des mauves.
Les jaunes prennent l’éclat des ajoncs et le blanc conte fleurette au gris perle.
Mais sa couleur première reste toujours la lumière. Une manifestation “écrite” avec les couleurs de l’émotion.

Par Sonia NIGOLIAN

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