Comment passer à côté de cet artiste incontournable, qui fait rêver par sa voix chaude, rauque et prenante? Comment ignorer ce chanteur de talent et ne pas succomber à la tentation de danser, fredonner et applaudir cet auteur qui “aime dans les Westerns, quand les Indiens kidnappent la nouvelle femme du shérif”, mais aime, aussi, le Liban et dit adieu à la tristesse?
C’était un dimanche soir, le Music Hall était plein à craquer. Alors que le public impatient, l’attendait tranquillement, il est apparu soudain en costume doré.
D’entrée de scène, il gagne l’assistance par ses paroles poétiques: “Marhaba, je suis très heureux d’être à Beyrouth et de respirer le parfum du Liban” et entonne, accompagné d’une basse; puis, d’une contrebasse, d’une guitare électrique et d’une batterie, les chansons du répertoire de son nouvel album “Adieu Tristesse” qu’il décrit comme “un long périple entre Paris et Montréal. D’abord, une histoire d’amitié. Des discussions passionnées, un rêve coloré, une vision partagée entre Arthur, Nicolas Repac et Jean Massicote. Un désir d’inventer, d’aller vers l’excitation, de vivre aujourd’hui et de découvrir ce qui ne peut survenir qu’ici et maintenant. La réa-lité, la fabrication et l’apparition du rêve”.
Un songe, en effet, que l’on retrouve notamment dans l’interprétation féerique du célèbre “Chem-Cheminée”, où Arthur H regrettait la merveilleuse Marie Poppins et ses inoubliables cheminées. Puis, toujours dans son parcours de Paris à Montréal, il part avec Nicolas, rejoindre Jean dans son studio de Montréal. “C’est le cœur de l’hiver. Tempête de neige dans cette belle ville américaine. Dehors, la nuit gelée est tombée et dedans, Nicolas fait sortir de sa boîte ma-gique, la chaleur des vieux samples de musique classique. Moi, je chante, je retouche les textes, j’écoute Jean chercher la couleur de la musique. Tous nos ordinateurs sont connectés. Le studio est un petit vaisseau spatial toujours prêt à décoller et surtout, à NOUS faire décoller dans les méandres d’une voix céleste qui mène à l’euphorie divine”.
Le public enflammé et ensorcelé se réjouit de savoir que la femme d’Arthur H est à moitié libanaise et qu’il l’est donc aussi, dit-il et ajoute qu’il est très heureux d’être au Liban.
Arthur H poursuit donc son aventure sur la route du succès, avec, pour bagages, Victoires de la Musique, tournées internationales, onze albums à son actif (Arthur H, Cool Jazz, Bachibouzouk, En Chair Et en Os, Trouble-Fête, Fête Trouble, BOF Les Inséparables, Pour Madame X, Piano Solo, Négresse Blanche, Adieu Tristesse), duos exceptionnels avec, entre autres, Feist, M (Mathieu Chedid).
Jacques Higelin, son père, a vendu plus de 150.000 albums entre 1990 et 1995, mais plus que tout, Arthur H marque et marquera des générations entières et fera sans doute partie du clan mémorable des immortels.