Les ONG à la rescousse des sinistrés...

Dès les premiers jours des hostilités, la nécessité d’apporter de l’aide immédiate et, à plus long terme, aux déplacés, comme à ceux qui sont restés par choix ou par obligation dans leurs villages ciblés, s’est fait cruellement sentir, avec la pénible évidence que la Haute Commission de Secours ne pouvait subvenir seule à tous les besoins, tellement le nombre des sinistrés croissait à une allure vertigineuse, tellement les routes devenaient, au fil des semaines, impraticables et dangereuses pour acheminer les ravitaillements. Aussi, les différentes ONG, tant internationales que libanaises, ont-elles décidé d’agir, chacune dans son domaine dynamisés par leurs principes de base et par la volonté de leurs membres, d’apporter leur aide à tous ceux qui en ont besoin.

photo Un navire de la CICR transportant des aides arrive au port de Beyrouth.

photo Les rations d’aide arrivant vers un des établissements scolaires abritant des réfugiés.

La Croix-Rouge internationale et libanaise: mission à haut risque
Le secourisme en toute neutralité et impartialité étant la base de la Croix-Rouge internationale et de sa sous-organisation libanaise. C’est vers leurs membres qu’on se tourne en premier. Leur action en temps de guerre dépasse les premiers soins à des blessés de route ou la pratique de la manœuvre Heimlech à une personne qui étouffe.
Cependant, toute civile et humanitaire quelle soit et avec toute la coordination qu’elle s’efforce d’établir avec les parties belligérantes, afin d’assurer aux secouristes le climat paisible nécessaire à leur travail, avec tous les appels à l’ordre qu’elle leur adresse, armée des lois et conventions internationales protégeant les droits de l’homme et des civils en particulier, la Croix-Rouge est souvent victime d’attaques injustifiées alors qu’elle se trouve en mission. L’aide apportée se déploie sur un large éventail dont l’assistance, en cas d’évacuation des personnes blessées, âgées, des enfants, ou des malades, le ravitaillement acheminé vers les villages isolés en nourriture, eau potable, médicaments, produits hygiéniques. Toujours est-il que le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a une mission exclusivement humanitaire. Elle consiste à protéger la vie et la dignité des victimes de la guerre et de la violence interne et à leur porter assistance. Il dirige et coordonne les activités internationales de secours du Mouvement dans les situations de conflit tout en s’efforçant, également, de prévenir la souffrance par la promotion et le renforcement du droit et des principes humanitaires universels.
Pour vos donations en ligne: www.icrc.org/make a donation.

photo Un convoi de l’UN en partance pour le Sud.

photo Le comité de direction de St Vincent-de-Paul.

Caritas déplore le manque de coordination entre l’Etat et les ONG
Dans un communiqué paru le 31 juillet, Caritas explique la situation sur le terrain: “Les villages de Debl et Kawzah sont toujours bloqués sans nourriture, sans eau et sans électricité. Les appels au secours ne cessent de nous parvenir des habitants de ces régions par l’intermédiaire de leurs parents habitant à Beyrouth. Les contacts s’intensifient avec le CICR et avec les Nations unies pour coordonner les interventions en leur faveur.”
Interrogé sur l’aide apportée par cette orga-nisation aux Libanais dans le besoin, le père Louis Samaha nous a annoncé que le début des opérations a commencé au surlendemain du conflit, le 14 juillet. “Depuis, nous n’avons cessé notre action. Nous avons 36 districts au Liban avec des centres disséminés partout et, sans que nous n’ayons rien eu à leur demander, tous nos volontaires et les habitants sont venus d’eux-mêmes dans le but d’aider.”
Sur l’aide apportée, le père Samaha affirme: “Caritas assure les aliments, les médicaments contre les maladies chroniques et les produits hygiéniques.” Caritas essaye même de subvenir aux besoins des villages isolés et sous la ligne de feu, tel que Marjeyoun, Hasbaya, Aïn Ebel et Aïta Ech-Chaab...
“Les habitants de Marjeyoun sont restés plus de dix jours sans ravitaillements, déplore-t-il. Les voies qui vont vers le Sud sont dans un sens unique. On permet aux convois des déplacés de passer tant qu’ils quittent leurs villages, mais essayer d’envoyer à ceux qui sont restés de quoi supporter plus longtemps le blocus et survivre, c’est impensable. Les Israéliens ont imposé ce blocus et n’entendent pas faciliter la tâche aux habitants et civils libanais toujours retenus dans leurs maisons.”
Au sujet des donations qui parviennent à Caritas, le père Samaha annonce que l’Etat des Emirats arabes unis lui a alloué 54.000 $ US pour l’achat de nourriture. Il considère cela comme une marque d’estime à l’égard de Caritas que même l’Etat libanais ne lui accorde pas. En effet, la seule chose dont il ait à se plaindre, à part le fait que certains commerçants profitent de la situation pour hausser les prix des denrées alimentaires, c’est le manque total de coordination avec la Haute Commission de Secours, qui ne répond pas à son appel. “Il faut bien coordonner nos efforts avec l’Etat, comme nous le faisons avec les associations privées, afin d’assurer au plus grand nombre de personnes l’aide adéquate et ne pas centrer l’aide sur certains en omettant d’autres”, conclut-il.

Société Saint-Vincent de Paul: aider par l’action et... la prière
Le siège central de la Société Saint-Vincent de Paul à Bourj Hammoud bout littéralement depuis deux semaines. Tous les jours, ils sont une centaine de volontaires et d’habitants du quartier à se rassembler dans le sous-sol pour emballer les centaines de paquets contenant des vivres et produits de première nécessité, y coller les labels de l’association et de ses partenaires “Mercycorps” et “People in Need”, de la République tchèque.
Chaque ration renferme 2 kg de riz, 2 kg de sucre, 2 kg de farine, 2 kg de lentilles, de haricots, des pâtes, du lait, du thon, de la sardine, de la viande de bœuf et de la mortadelle en boîte (halél), de la sauce tomate, des bonbons, du savon, du détergent... et j’en passe.
Le comité de direction, sous la présidence de M. Albert Zoghbi, travaille sans relâche afin d’assurer les mille rations programmées en plus des premières 990, qu’il a déjà pu envoyer dans les villages les plus touchés du Sud, dont Qleiaa et Marjeyoun. Parmi ceux qui œuvrent à l’emballage des paquets, une trentaine de jeunes s’affairent sans relâche. Ce sont les membres du groupe Saint Paul des Scouts du Liban, dont le mot d’ordre a toujours été “toujours prêts” à la BA... Bonne Action s’entend. Deux d’entre eux, Amine Abdallah et Joseph Freiha avouent que leur unique crainte est que tous leurs efforts ne soient vains et que ces rations alimentaires ne puissent parvenir à leurs destinataires. Pour le Dr Elie Khoury, membre de la Société, chacun peut aider à sa manière. S’il ne peut donner de l’argent ou un peu de son temps, il peut se joindre à eux par la prière, car “c’est dans la prière que se trouve le salut”.

L’UNICEF: Un lourd tribut à payer pour les enfants de la guerre
“Les attaques de Cana prouvent de façon dramatique que les enfants, une fois de plus, paient le prix de la guerre”, constate l’Unicef, le 30 juillet, après l’atroce tuerie de ce village déjà lourdement touché en 1996. L’organisation résume en quelques mots, les conséquences tragiques des attaques israéliennes. Ses rapports sont journaliers et plus qu’alarmants! En voici un extrait: “Nous avons besoin de toute urgence de la mise en place de dispositions claires qui permettront aux opérations humanitaires de se déplacer sans entrave et en toute sécurité pour:
l Mettre à l’abri les enfants, les blessés, les infirmes et les personnes âgées incapables de fuir les zones des combats.
l Réapprovisionner les hôpitaux et les centres de santé, dans le Sud du pays en particulier, avec du matériel médical et de secours et du carburant pour les générateurs, afin d’éviter un effondrement total des services de santé qui s’occupent de milliers de blessés.
l Fournir de l’eau, des équipements, de la nourriture et autres fournitures de base aux dizaines de milliers de personnes déplacées qui tentent de trouver un refuge dans les bâtiments publics dans les zones de conflit.
l Etablir un système de communication d’urgence pour les communautés vulnérables, afin que nous puissions répondre aux besoins les plus urgents quand et où ils se manifestent.”


Aides gouvernementales arabes...
Les aides venant des pays étrangers affluent de partout forçant le blocus imposé par les Israéliens:

photo L’Arabie saoudite a mis à la disposition de la BDL un milliard de dollars et alloué 500 autres millions pour aider le Liban à surmonter cette crise. Depuis des semaines déjà, le prince Turki Ben Abdel-Aziz assure des aides par voies terrestres via la Jordanie et la Syrie. Entres autres convois, une cinquantaine de camions contenant toutes sortes de vivres et de médicaments et des ambulances, ainsi que quarante véhicules transportant un hôpital ambulant et son personnel médical.

photo La Jordanie a envoyé, au moins, huit avions transportant des matières de première nécessité. A bord de l’un d’eux, Mme Nancy Bakir, secrétaire générale adjointe de la Ligue arabe pour les Affaires sociales, est venue recenser les besoins des Libanais. De même, un hôpital ambulant jordanien transporté par des avions de la Royal Jordanian AirForce a été installé au Liban.

photo L’Egypte a profité du “corridor sécuritaire” pour envoyer, également, des avions chargés d’aides et installer un hôpital provisoire.

photo Les Emirats arabes unis ont, eux aussi, affrété des avions pour l’envoi d’aides au Liban, à part les sommes en argent allouées à l’Etat et aux associations caritatives privées, dont Caritas.

Le Koweït a, quant à lui, accordé 800 millions de dollars, dont 300 millions seront affectés à la reconstruction du Liban, les 500 autres seront déposés à la Banque du Liban.

Pour vos donations...
Ambassade du Liban (France):
Solidarité LIBAN - 42 rue Copernic 75116 PARIS
Banque Audi Saradar France -
Swift: AUDIFRPP
Account Euros: 00208240004 Cle RIB 22
Amel Association:
Fransabank - Swift Code: FFABLBBX -
Account: 31769440 & 31769503
E-Mail: amel@cyberia.net.lb
Association Libanaise pour la démocratie des élections:
Société Générale de Banque au Liban -
Swift: SGLILSBX
Account: 013-004-360-016454-02-5
Beirut Association for Social Development:
Bank Med - Account: 420-16517000
Caritas Liban:
BNPI - SWIFT Code: BNPILBBX -
Account: 13693200124
Donation on line: http://www.caritas.org.lb/soutenir/soutenir.asp
Comité d’assistance populaire:
Audi Bank - SWIFT Code: AUDBLBBX - Account: 746772
Croix-Rouge Française:
Crise humanitaire Proche-Orient 75678 Paris Cedex 14
http://www.croix-rouge.fr
Croix-Rouge Libanaise:
Audi Bank - Bab Idriss -
SWIFT:AUDBLBBX - Account: 841500
http://www.dm.net.lb/redcross/
Farah Social Association:
Société Générale de Banque au Liban (SGBL) -Account: 063004367502641010
Fondation Samir Kassir - Liban:
Byblos Bank - Tabaris Branch -
Swift: BYBALBBX
Account USD: 380.3652902.001 -
Account LB: 380.3652902.002
Hariri Foundation Lebanon Relief Fund:
http://.www.haririfoundationusa.org
ICNDR:
HSBC Bank - Middle East - SWIFT Code: BBMELBBX - Account: 003-074473-100
ICNDR@cyberia.net.lb
The International Committee of Red Cross (ICRC):
http://www.icrc.org/web/eng/siteeng0.nsf/html/
lebanon-news-190706?opendocument
Lebanese Popular Rescue:
Société Générale de Banque au Liban (SGBL) - Account: 360181781024
The Maarouf Saad Social & Cultural Foundation:
Byblos Bank - Account: 315-3014119-001
Ministère des Finances - Liban:
Compte de solidarité aux sinistrés libanais
Banque du Liban
Account USD: 02 700 362 123 -
Account LB: 01 700 362 123
Mouvement Social:
BNPI - SWIFT Code: BNPILBBX -
Account: 0936510554296095
Société Saint Vincent de Paul - Liban:
Banque Audi - Beirut
Account USD: 088587/461/002/009/39 - Account LB: 088587/461/001/009/25

Hélène Rechmany
Article paru dans "La Revue du Liban" N° 4065 Du 5 Au 12 Août 2006
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