Après le chômage pascal, la vie politique a repris son cours et en dépit des multiples échéances et de leur importance, l’attention a été braquée sur l’incident de Ouyoun Orghoche, suivi de l’accrochage entre les “hommes d’Ahmed Jibril” dans la Békaa.
M. Ghazi Zéaïter, député de Baalbeck-Hermel, affilié au Bloc du développement et de la libération dont le président Berri est le chef de file, a été appelé à commenter ces faits qui ont perturbé le climat local et posé plus d’une question autour de leur timing. Il a émis cette réflexion, probablement dans le but de couvrir la Résistance: “Nul a-t-il déclaré, n’est habilité à disposer des armes sur le plan intérieur, hormis la Résistance”.
L’incident d’Ouyoun Orghoche, dit-il, en raison de sa sensibilité et de la nature des rapports qui caractérisent les habitants de la région, spécialement ceux de Bécharré et des environs, les gens ici vivant en parfaite harmonie. Il en a été ainsi durant la guerre, en dépit des erreurs qui ont été commises, certains éléments de troubles ayant tenté, vainement, de susciter une sédition.
“Je trouve quant à moi étrange ce qui s’est passé à Ouyoun Orghoche. D’aucuns ont parlé de tirs de roquettes et d’agressions contre les habitations, ce qui n’est pas exact. Je peux vous assurer que vingt-six villages békaaiotes de toutes les confessions puisent l’eau de la source d’Orghoche qui est la propriété de l’Etat. Nous veillons en permanence à assurer leurs droits à nos voisins bécharriotes de la famille Tok et rien ni personne ne trouble nos rapports.
“Ouyoun Orghoche est une région touristique dont les restaurants et les promenades attirent beaucoup de personnes, sans que des cambrioleurs ou des malfaiteurs s’y manifestent.
“L’incident est clos et les investigations ont débourché sur l’arrestation des coupables.
Certains refusent de considérer l’incident en tant que fait ordinaire et banal...
Il s’agit d’un fait ordinaire et la sécurité dans la région est assurée par les forces de sécurité; il en est de même à Baalbeck-Hermel. Nul ne tolère que des armes soient détenues à l’intérieur du pays et dans toutes régions hormis la Résistance.
Peut-on déduire de vos propos que les Forces libanaises disposent des armes, à l’exclusion de toute autre partie locale?
Naturellement.
N’y aurait-il pas au Liban d’autres parties armées?
Les armes de la Résistance sont hors de discussion, mais il existe des groupes armés autres que la Résistance. Aussi, suis-je étonné de la saisie d’armes lourdes, tels les RPG entre les mains des citoyens n’ayant aucun rapport avec la Résistance, que ce soit à Ouyoun Orghoche ou ailleurs.
Les événements survenus dans le pays au cours des dernières années, révèlent la prolifération des armes partout?
C’est à l’Armée et aux forces de sécurité intérieure de prendre en main ce sujet et de le liquider sans plus de retard.
QUID DE LA CONVENTION SÉCURITAIRE AVEC LES USA?
En ce qui a trait à la convention sécuritaire avec les Etats-Unis, qu’est-ce qui retarde le règlement de ce dossier? Il semble que des divergences persistent à ce propos, bien que le chef de l’Etat ait tenu des propos clairs à son sujet?
En ce qui concerne les prises de position présidentielles, sa déclaration a été importante, spécialement, en ce qui a trait à la révision de ladite convention, le président de la République étant habilité à exprimer le point de vue et la position de l’Etat.
Toujours est-il, qu’il faut relever qu’au terme de plusieurs réunions de la Commission parlementaire de l’Information et des Communications, les avis restent partagés entre ses membres. Certains parmi eux tentent d’orienter le sujet dans une autre direction, mais je peux assurer que nul ne doute des FSI, spécialement de leur directeur général, Achraf Rifi.
Cela dit, j’attire l’attention sur le fait que la convention est signée par les Américains et nous savons la nature des rapports qui lient les Etats-Unis à Israël.
Nous nous opposons à de pareilles conventions, parce qu’elles affectent la souveraineté nationale, la sécurité de l’Etat, du citoyen et peuvent contrôler les réseaux des télécommunications et, partant, paralyser tous les secteurs de la vie nationale.
D’aucuns soutiennent qu’il s’agit moins d’une convention que d’une donation qui n’a pas besoin d’être ratifiée par le gouvernement.
Nous remercions le ministre Bahije Tabbara qui a exposé son point de vue à ce sujet. Mais croyez-moi, jour après jour, nous avons la certitude que cette “donation” constitue une menace pour l’intérêt du Liban. Dans ce cas, nous est-il interdit de la réviser?
Après la conférence de Doha, il nous a été demandé de reconsidérer les conventions signées avec la Syrie et nous y avons souscrit. Maintenant, nous examinons les conventions conclues avec les Américains et certains de nos collègues de l’Assemblée jugent cela interdit.
Quelle sera l’issue de ce débat autour de la convention sécuritaire?
L’affaire est laissée à l’appréciation du chef du Législatif et je crois qu’après la prise de position du chef de l’Etat, la tendance est en faveur de la révision de la convention.
Serait-il question de reconsidérer tout ce que le gouvernement précédent a accompli?
Même si le Cabinet actuel au sein duquel nous sommes représentés, a opposé sa signature sur ladite convention, nous est-il interdit de la réviser? Rien ne peut empêcher cela.
AL-QAËDA SERT ISRAËL
Comment jugez-vous les menaces d’un chef d’al-Qaëda, Al-Karhaoui et peuvent-elles perturber la sécurité intérieure?
Les appréhensions persisteront qu’Israël sera à nos frontières. Quant à al-Qaëda, je ne la dissocie pas de l’Etat hébreu, car elle sert notre ennemi par ses crimes et toutes ses initiatives.
D’aucuns accusent al-Qaëda de chercher à fomenter une sédition sunnito-chiite...
Justement, ceci confirme mon assertion selon laquelle al-Qaëda sert Israël et ses objectifs. Lorsque Al-Karhaoui prétend vouloir combattre Israël, qu’il nous dise où Ben Laden, Az-Zarqaoui et lui-même ont causé le moindre tort à notre voisin du Sud. Leur objectif est, en fait, de maintenir la situation instable au Liban et dans la région arabe tout entière.
Existe-t-il des contacts entre les parties locales en vue de prémunir le pays contre d’éventuels attentats?
Toutes les parties libanaises expriment leur souci de préserver la patrie contre tout complot quel qu’il soit. Malheureusement, certains milieux auraient intérêt à entretenir un climat fragile et vulnérable. Des agents d’Israël ont été appréhendés et parmi eux d’anciens officiers, des présidents de municipalités. Tous ceux-ci n’œuvraient-ils pas dans l’intérêt de l’ennemi?
Appréhendez-vous l’état d’insécurité à l’intérieur des camps palestiniens?
Les dissensions interpalestiniennes sont regrettables. Les réfugiés continuent à entretenir la tension dans leurs camps depuis une soixantaine d’années. Fateh et Hamas sont tenus d’agir aux fins de resserrer leurs rangs pour ne pas perdre leur cause commune.
Qu’en est-il de l’alliance entre Amal et le Hezbollah à l’occasion des municipales?
Cette alliance a été confortée et s’exercera dans toutes les régions, conformément aux exigences du développement et des besoins des municipalités. |