Les rencontres officielles entre S.Em. le cardinal Nasrallah Sfeir et le président de la République Michel Sleiman, soit à Bkerké ou Dimane pour les solennités de Noël, de Pâques ou de l’Assomption; soit à Baabda pour la fête nationale, sont toujours empreintes d’un caractère patriotique, de respect mutuel et de confiance, en marge des exigences protocolaires. Ce souci de concertation bilatérale est motivé par la courageuse franchise, la grande sagesse et la profonde vision du chef de l’Eglise constitutive du Liban et du chef de l’Etat, tous deux gardiens des destinées du pays.
A son arrivée à Dimane, le président Sleiman a été salué par le cardinal Sfeir.
A l’arrière-plan, les ministres Elias Murr et Ziyad Baroud.
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Le président de la République inscrivant dans le livre d’or
du patriarcat son acte de foi dans le Liban.
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A l’occasion de la sixième année de la création du jardin des patriarches et pour l’inauguration de ses activités annuelles, le président de la République s’est rendu à Dimane l’avant-veille de l’Assomption pour participer à l’office divin célébré par S.Em. le cardinal Sfeir à la mémoire des patriarches maronites et à la cérémonie du lever de voile sur les bustes des patriarches érigés dans le vaste jardin qui leur est consacré.
UN ACTE DE FOI DANS LE LIBAN
Arrivé en hélicoptère sur l’esplanade de Dimane, le président Sleiman était accompagné du ministre de l’Intérieur Ziyad Baroud et du ministre de la Défense, Elias Murr et a été accueilli par les prélats avant de participer au déjeuner organisé par le patriarche en l’honneur de ses hôtes, en présence notamment des députés Elie Keyrouz et Sethrida Geagea. Après le repas, la délégation présidentielle et les évêques ont été se recueillir quelques instants dans l’église du patriarcat. Sa Béatitude a, ensuite, reçu la délégation dans le salon du patriarcat, avant de s’entretenir à huis clos avec le président Sleiman, réunion à laquelle se sont joints ensuite les ministres Baroud et Murr et les députés Keyrouz et Geagea. Il nous revient que lors de cette rencontre, le patriarche a sollicité l’intervention du président pour régler le problème de la diffusion sur les chaînes de télévision Al-Manar (Hezbollah) et NBN (Amal) du feuilleton iranien Le Messie et qui a failli plonger le pays dans un climat de discorde confessionnelle. Comme on le sait, ces deux chaînes ont décidé finalement d’annuler la diffusion du feuilleton controversé qui sape les fondements de la religion chrétienne.
“Notre visite au patriarcat émane d’un acte de foi dans le Liban, puisqu’il a joué un rôle fondamental dans son édification en tant que patrie des libertés et du dialogue”, a consigné le président dans le livre d’or du patriarcat, souhaitant également “longue vie au maître des lieux”.
Le patriarche Sfeir célébrant la messe solennelle à la mémoire des patriarches maronites à la place Georges Frem jouxtant le patriarcat.
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Lever de voile sur le buste du patriarche Sfeir
dans le jardin des patriarches.
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À LA MÉMOIRE DES PATRIARCHES
Pour la célébration, accompagné du patriarche, des ministres et des évêques, le président Sleiman s’est rendu à la place Georges Frem, jouxtant le patriarcat où Mgr Sfeir a célébré un office à la mémoire des patriarches en présence, notamment des députés Sethrida Geagea, Elie Keyrouz, Elie Marouni, ainsi que d’anciens ministres et députés. Dans son homélie, le patriarche a notamment cité le passage fort éloquent de l’Evangile de saint Luc dans lequel le Christ dit à ses disciples: “Ne craignez pas ceux qui tuent le corps et après cela ne peuvent rien faire de plus. Je vais vous montrer qui vous devez craindre: craigniez celui qui, après que le tueur meurt, a le pouvoir de l’envoyer dans la géhenne. Oui, je vous le dis: c’est celui-là que vous devez craindre”. Et le patriarche de poursuivre: “L’Evangile est une école de courage et d’absence de crainte. C’est pourquoi le Christ a dit de ne rien craindre et l’a répété à plusieurs reprises. Ne pas craindre est une vertu que Dieu accorde à ceux qui la Lui demandent. La peur est en général une réaction à des actes terroristes, qui sont malheureusement répandus dans le monde d’aujourd’hui. Les gens ont, généralement, peur des actes de leurs semblables, des personnes mauvaises, qui les prennent pour cible et leur ôtent la plupart du temps la vie. Le Christ dit: “Ne craignez pas ceux qui tuent le corps. Le corps est le bien le plus précieux de l’homme ici-bas. Si nous lisons les noms de ceux qui ont été assassinés chez nous, la liste est bien longue. Le commandement de Dieu est clair lorsqu’Il dit: “Tu ne tueras point. La vie appartient à Son Créateur (...) et c’est Lui seul qui peut la reprendre à l’heure où Il le souhaite”.
UN DESTIN IMMUABLE
Le patriarche a souligné aussi que “le Christ a parlé du meurtre du corps, mais Il a aussi évoqué le meurtre de l’âme (...). Le corps va disparaître et reviendra à la terre dont il a été pris. L’âme cependant subsiste, dans la joie permanente ou l’enfer éternel. L’être humain doit choisir tant qu’il est vivant ici-bas, parce qu’il ne peut plus changer son destin après; ce dernier ayant été façonné à la lumière des actions de chacun de nous dans ce monde”. Le patriarche a, enfin, prié pour que tous les obstacles soient aplanis et que le Liban puisse aller vers son salut, au-delà des défis actuels.
Après la cérémonie religieuse, le président, les ministres et les personnalités présentes ont suivi le chemin qui mène au jardin des patriarches, pour le lever de voile sur les bustes des patriarches Estephan Doueihy et Youssef Hobeiche, ainsi que sur celui du patriarche Sfeir. Un dernier acte très symbolique qui immortalisera tous ceux qui ont dirigé l’Eglise maronite malgré les vicissitudes des siècles. Et pour qui “la gloire du Liban leur a été donnée”.
Le président de la République
prend
ses quartiers d’été
au palais de Beiteddine
Comme il est de tradition chaque été, le chef de l’Etat va passer quelques jours au Palais des émirs à Beiteddine.
Sans déroger à la coutume, le président Michel Sleiman a pris la semaine dernière ses quartiers dans ce lieu historique transférant pour un temps le siège de la présidence de la République dans le Chouf ainsi que ses équipes de travail. Ainsi, pour quelques semaines, les visites protocolaires et les activités multiples du président sont transférées dans une aile du Palais des émirs, sans toutefois interrompre les activités touristiques des visiteurs du Liban. Bien au contraire, la présence de la garde présidentielle rendant les honneurs ajoute à l’attrait touristique de ce haut lieu de l’histoire libanaise. |
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