Niant être à la solde du Hezbollah
Mikati: “Si Hariri refuse de coopérer,
j’opterai pour un Cabinet de technocrates”
Par Nadim El-HACHEM

Les consultations parlementaires terminées, - MM. Najib Mikati et Saad Hariri ayant obtenu, respectivement, 68 et 60 voix - et la “Journée de la colère” ayant perdu, mardi en fin d’après-midi de sa violence, le climat général s’est apaisé, à la suite d’un double appel du nouveau Premier ministre et du chef du gouvernement sortant, invitant les Libanais à œuvrer en vue de sortir le pays de l’atmosphère de tension ayant marqué les derniers jours. Le président Mikati a tendu la main à toutes les parties politiques, les engageant à coopérer pour s’atteler à l’œuvre de la pacification et de la reconstruction. De même, le président Hariri a déploré les débordements ayant perturbé la journée de la colère, insistant pour que ses partisans donnent l’image de la pondération et se comportent en gens soucieux de préserver la paix civile et à empêcher toute atteinte à la sécurité et à la stabilité intérieure.

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Le 14 mars à Sleiman: vous êtes visé par le “coup de poignard à la démocratie”.

Autre fait à signaler: une nouvelle harangue de sayyed Hassan Nasrallah, assurant que “le nouveau Premier ministre n’est pas leur homme” et que “la bataille engagée par les forces du 8 et du 14 mars, doit être celle de ‘ni vainqueurs, ni vaincus’”.
A présent, le nouveau chef du gouvernement a entrepris la tournée de ses prédécesseurs y compris le président Hariri. On attend de savoir si celui-ci changera d’attitude et acceptera de faire représenter son bloc parlementaire - le “Courant du futur” dans la nouvelle équipe ministérielle. On sait qu’un porte-parole de Koraytem avait laissé entendre que “les haririens ne coopèreront pas avec un président du Conseil choisi et soutenu par le Hezbollah”. Mais, après la déclaration du secrétaire général de ce parti, affirmant que “M. Mikati n’est pas notre homme”, M. Hariri changera-t-il sa position à son égard? Et de plus, son bloc ayant accusé le Hezb “de vouloir instaurer la tutelle iranienne sur le Liban”?

photo Sarkozy: le nouveau Cabinet libanais sert les extrémistes.

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Hillary Clinton: le renforcement du Hezbollah nuit à nos relations.

Sarkozy: “Le Liban, victime du gel des négociations en Palestine”
Par ailleurs, le président français, Nicolas Sarkozy a dit, dans un premier commentaire sur le choix du nouveau chef du gouvernement libanais: “Cela sert les extrémistes parce qu’il détourne les regards du dossier nucléaire iranien”, proclamant son rejet de “toute tentative visant à faire du Liban un moyen de servir ceux qui ont des intérêts extérieurs”.
Et d’ajouter, au cours d’une conférence de presse tenue à l’Elysée: “Le Liban a été la victime marginale du gel des négociations entre Palestiniens et Israéliens, ce que personne ne peut admettre. Paris mobilisera toutes ses possibilités pour empêcher que ce pays soit déchiré par une nouvelle crise... Il est du droit des Libanais de jouir de l’indépendance et de former eux-mêmes leur gouvernement. La France soutiendra les institutions légales de ce pays dont nous sauvegarderons la magnifique diversité”.
De son côté, le Dr Samir Geagea, chef des Forces libanaises, a réitéré son attachement “à l’opération démocratique jusqu’au bout, en dépit de toutes les atteintes dont elle est la cible, l’Histoire ne pouvant revenir en arrière”.
Puis, répliquant au secrétaire général du Hezbollah qui l’a accusé de l’assassinat de Rachid Karamé, le Dr Geagea a dit: “Si vous voulez connaître les meurtriers de tous nos martyrs, joignez-vous à nous pour réclamer la constitution d’une commission d’enquête, arabe ou internationale, afin de tirer au clair les crimes de la guerre libanaise dont vous devez être au courant de ses nombreux préjudices”.

photo Hassan Nasrallah: Mikati n’est pas notre homme.

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Joumblatt rétablit le Front de la lutte nationale (FLN).

Mise en garde américaine
D’autre part, l’Administration américaine a mis en garde contre les implications de l’accroissement du rôle du Hezbollah, ce qui aura des répercussions sur les relations entre les Etats-Unis et le Liban. “Chaque fois qu’un tel phénomène se produit, a dit Mme Hillary Clinton, chef du département d’Etat, nos problèmes se compliquent avec le gouvernement libanais”, sans vouloir en dire davantage, “en attendant la constitution du nouveau Cabinet”.
Interrogée sur le point de savoir si l’Amérique peut poursuivre son aide économique et militaire au Liban, si le nouveau Cabinet était sous l’emprise du Hezbollah que l’Administration taxe de terrorisme, Mme Clinton a répondu: “Il sera difficile pour les Etats-Unis de le faire, à moins que le gouvernement serve les intérêts des Libanais et non ceux d’autres pays”.
Quant à M. Walid Joumblatt qui a voté en faveur du candidat de l’opposition avec six de ses députés: MM. Akram Chéhayeb, Ghazi Aridy, Waël Abou-Faour, Nehmé Tohmé, Elie Aoun et Alaëddine Terro, il a rompu tout lien avec MM. Marwan Hamadé, Henri Hélou, Fouad el-Saad, Antoine Saad et Mohamed Hajjar et annoncé la relance du Front de la lutte nationale, pour avoir voté en faveur de M. Hariri, “La Rencontre démocratique a donc cessé d’exister”.
D’aucuns avaient pensé que M. Michel Murr avait voté en faveur de M. Mikati, à qui le lie une vieille amitié. Mais il a démenti la rumeur, assurant avoir soutenu la candidature de M. Hariri avec Mme Nayla Tuéni, députée de Beyrouth.

Aoun: “Hariri, un accusé?”
Il sied ici de relever le ton hargneux du général Michel Aoun, à l’égard de M. Saad Hariri qu’il a justifié par le fait que “celui-ci est un accusé. Nous ne mettons pas de veto contre la majorité, mais contre une personne”. Tout en révélant que MM. Mikati et Mohamed Safadi “étaient deux autres candidats de l’opposition avec M. Omar Karamé qui a invoqué son âge avancé et son état de santé ne lui permettant pas de dépenser trop d’efforts”.
Mais Mikati et Safadi ont été élus aux dernières législatives sur la liste de M. Hariri à Tripoli?
Cela prouve que nous ne sommes pas contre la majorité.
Le camp de la majorité peut-il soutenir un candidat autre que M. Hariri?
Pourquoi pas? Ce sont eux qui divisent le pays.
Les députés indépendants de Tripoli s’étaient réunis la veille des consultations parlementaires et ont diffusé un communiqué où il est dit: “La tournure prise par les événements durant les dernières heures, menace de provoquer une scission grave. Ceci doit porter les leaders à rechercher une échappatoire à la crise. Mais ils ne se sont pas entendus autour d’un “présidentiable”, laissant à la nuit la possibilité de parvenir à un accord avec le Hezbollah et le CPL”.

Appel du 14 mars à Sleiman
Les membres chrétiens du 14 mars ont adressé au président Michel Sleiman un mémorandum dans lequel ils le mettent en garde contre le “coup d’Etat” qui le vise, ainsi que la liberté, l’indépendance du Liban et sa souveraineté. En conséquence, ils lui demandent “de s’adresser à la Ligue arabe et au Conseil de sécurité de l’ONU, pour les prier de défendre notre pays, contre le projet tendant à le faire changer de visage et d’identité”.
De plus, ils accusent le Hezbollah de se retourner contre l’Autorité.

MISE AU POINT DE SAOUD aL-FAYÇAL
Par ailleurs, le prince Saoud al-Fayçal, ministre saoudien des Affaires étrangères, a rectifié les propos qui lui ont été attribués, la semaine dernière, laissant comprendre que Riyad a retiré son épingle du jeu (saoudo-syrien), “Ces propos, a-t-il précisé, ne signifient nullement un changement dans la politique saoudite vis-à-vis de Beyrouth. Le royaume continue à soutenir la majorité parlementaire libanaise”.
De plus, il a déploré le fait qu’on ait tenté de sortir sa déclaration de son ancien contexte. De son côté, le département d’Etat a diffusé une déclaration de Mme Hillary Clinton, ministre US des Affaires étrangères, annonçant une action intensive au Liban dans les prochains jours, mais sans en préciser la nature. En réponse à une question relative à l’échec des médiations visant à régler la crise libanaise, Mme Clinton a dit: “Toute décision doit être prise par le peuple libanais et nous sommes disposés, à l’instar d’autres parties dans la région, à apporter notre aide et à soutenir le Tribunal spécial pour le Liban”.
L’ambassade d’Iran à Beyrouth a démenti, quant à elle, la rumeur faisant état d’une tentative de la part des délégués de la République islamique, de la Turquie, du Qatar et de la Syrie, d’étudier le dossier libanais au cours de leur réunion à Istamboul.

.... ET JOUMbLATT S’EXPLIQUE
De même, M. Walid Joumblatt a explicité sa position envers les consultations parlementaires, à l’issue d’une réunion de la Rencontre démocratique tenue en sa résidence à Clémenceau.
“Après délibérations, a-t-il déclaré, le parti a décidé de se tenir aux côtés de la Syrie et de la Résistance dans la crise actuelle”. Dans le même temps, il a présenté le texte de l’accord intervenu entre la Syrie, l’Arabie saoudite, signé par M. Saad Hariri et sayyed Hassan. “Cet accord, ajoute-t-il prévoyait l’abolition de tout lien entre le Liban et le tribunal international: à travers l’annulation du protocole de coopération entre eux, l’arrêt du financement du TSL et le retrait des juges libanais”.
Le chef du PSP s’est limité à donner lecture d’une déclaration, faisant état de la concomitance de la justice et de la stabilité au Liban, tout en dénonçant “les déplacements des ambassadeurs qui proclament le soutien de leurs pays respectifs au tribunal international qui s’est engagé dans une voie politisée par excellence. Preuve en est, a-t-il observé, que l’acte d’accusation a été remis par Daniel Bellemare, procureur général du TSL, au moment øù les consultations parlementaires étaient en cours au palais de Baabda”.
Dans ce contexte, le président Nabih Berri a confié à Al-Manar que le document du TSL était “suspect”. “Ce qui se produit aujourd’hui est une voie constitutionnelle qui doit être suivie jusqu’au bout”.
Le chef du Législatif a révélé que M. Joumblatt avait entrepris, discrètement, dimanche dernier, des démarches auprès de milieux influents qui auraient profité au président Saad Hariri, s’agissant d’un projet de solution inspiré de l’initiative saoudo-syrienne, en relation avec le dossier des faux témoins.
Le président Berri a mis en garde certains éléments qu’il a qualifiés “d’extrémistes” contre le discours confessionnel et sectaire...
Aussi, a-t-il provoqué la chute du gouvernement, en exerçant des pressions sur le ministre du camp présidentiel, contraignant le chef de l’Etat à fixer la date des consultations parlementaires, qu’il a été contraint par l’opposition d’ajourner d’une semaine, à l’effet de procéder à des contacts avec les membres de l’Assemblée pour les amener à voter en faveur de son candidat.
“Ce coup d’Etat, ajoute le 14 mars, vous vise directement, monsieur le président, de même que le Liban qui est en danger et le désir de vivre en commun. C’est pourquoi, votre responsabilité est grande... Nous n’admettrons pas que des milices armées fassent mainmise sur l’Etat et le pays, en disposant de 40.000 fusées... Nous n’accepterons pas que le visage du Liban soit changé et que son système démocratique soit troqué contre la dictature basée sur le fanatisme religieux, ni de revenir au temps de la tutelle”.

MISE EN GARDE DES MUFTIS
De même, le Conseil des muftis, ayant siégé sous la présidence du mufti, cheikh Mohamed Rachid Kabbani, a mis en garde contre l’ignorance des droits de la majorité parlementaire, de la majorité sunnite et demandé au président de la République “de ne pas permettre à ces groupes mus par l’esprit de vengeance, d’exécuter leur plan”.
Le Conseil des muftis a observé, d’autre part, que “la chute du gouvernement est intervenue sur fond de conflit sur la justice et le tribunal international”, tout en proclamant “son attachement à la vie en commun, à l’unité nationale et à la paix civile en faveur desquels tant de martyrs ont consenti le sacrifice surpême”. Le Conseil a relevé que ce qui s’est passé, a violé les bases sur lesquelles reposent les relations entre les communautés nationales. Il devait visiter aussi, le président Saad Hariri.
GEMAYEL RENCONTRE MOUSSA
Cela dit, faisons état de la visite que le président Amine Gemayel a effectuée cette semaine au Caire où il a été reçu par le président Hosni Moubarak et d’autres responsables égyptiens.
Avec M. Amr Moussa, secrétaire général de la Ligue arabe, le leader des Kataëb a passé en revue la situation au Liban, au moment où le président Sleiman procédait aux consultations parlementaires pour la désignation du nouveau Premier ministre.
M. Moussa a dit que la Ligue attendait la fin des consultations pour prendre la décision adéquate en ce qui concerne la crise libanaise et a soutenu que le dialogue et l’entente sont les principaux facteurs censés assurer la stabilité intérieure qui est nécessaire, car elle se répercute sur la conjoncture régionale.
M. Ahmed Abul Ghaith, chef de la diplomatie égyptienne qui assistait à l’entretien, a qualifié la situation au Liban de “dangereuse”, disant que la communauté sunnite a des droits sur le terrain qu’on ne peut ni ne doit ignorer.
“Il importe de les préserver, a-t-il ajouté, en écartant le retour de l’influence syrienne au Liban, pour la simple raison que la communauté internationale ne le permettra pas. Quant au Tribunal spécial pour le Liban, il a rappelé qu’il a été instauré en vertu d’une résolution du Conseil de sécurité et, partant, nul ne peut l’abolir”.
Le président Sleiman avait reçu M. Riyad Salamé, gouverneur de la Banque du Liban, venu lui exposer la situation sur le double plan économico-financier. Celui-ci a rassuré le chef de l’Etat sur les finances publiques et la situation économique, tout en lui faisant état des mesures publiques, à l’effet de rassurer quant à la stabilité monétaire et au maintien des liquidités sur le marché local à un niveau nettement suffisant.
Le président de la République s’est rassuré dans le même temps, de la capacité des instances concernées à assumer leur responsabilité à garantir le climat au double plan politique et sécuritaire.

ULTIME MÉDIATION Du QATAR À DAMAS
Sur un autre plan, le président Bachar Assad a accueilli à Damas l’émir du Qatar, cheikh Hamad Ben Khalifa Al-Thani, sans rendez-vous préalable, venu en vue d’une ultime tentative de régler la crise libanaise.
Les deux hommes d’Etat ont insisté, selon l’agence Sana, sur l’importance de sauvegarder la stabilité en terre libanaise. Mais rien n’a transpiré de leur rencontre.
Par ailleurs, après avoir quitté Beyrouth, le ministre turc des Affaires étrangères a conféré à Istanbul avec son homologue russe, Sergueï Lavrov. Au terme de leur entretien, les deux ministres ont mis l’accent sur “la nécessité pour les hommes politiques libanais de recourir au dialogue pour dépasser leurs dissensions, afin de prévenir d’autres crises graves et d’instaurer un Etat digne de ce nom, basé sur la démocratie et de la légalité”.
N’ayant pas voulu s’étendre sur les raisons de l’échec de sa tentative de médiation avec le ministre qatari des Affaires étrangères, le chef de la diplomatie turque s’est dit disposé à retourner à Beyrouth avec son homologue qatari pour relancer leur médiation, au cas où les éléments établis sont susceptibles de garantir le succès de leurs efforts.
Quant à M. Ahmed Abul Ghaith, ministre égyptien des Affaires étrangères, il a déclaré que “le Liban ne peut tourner la page des assassinats politiques sans faire régner la justice, la stabilité étant une condition indispensable pour atteindre cet objectif”.
En réponse à une question, M. Abul Ghaith a dit que “le président Saad Hariri a pris des initiatives durant les derniers mois, de nature à assurer la sécurité et la stabilité à son pays, positives et constructives; on ne peut lui en demander davantage. Je suis d’avis que la Ligue arabe peut jouer un rôle déterminant dans les circonstances présentes”.

Régler le problème du tsl par le dialogue
Par ailleurs, M. Mikati s’est défendu “d’être l’homme du Hezbollah”, dans une déclaration à la presse. “C’est moi qui ait posé des conditions pour être candidat à la présidence du Conseil, tout en assurant que la question du TSL doit être réglée par le dialogue”.
S’adressant à la communauté internationale, il a dit: “Ne jugez pas à l’avance ma personne ou mon comportement... Je le dis en toute franchise, cette nomination ne m’engage pour le moment à aucune position politique adoptée par le Hezbollah, sauf celle de la protection de la Résistance”.
M. Mikati a affirmé, d’autre part, “qu’il n’était pas gêné d’avoir été désigné par le Hezbollah et aurait aussi souhaité obtenir l’appui du camp haririen... Je dis merci au Hezb que je respecte, comme je respecte ceux qui n’ont pas soutenu ma candidature. Maintenant, je vais travailler dans l’intérêt de tous les Libanais”.
A propos du TSL, il a émis ces réflexions: “Arrêter le Tribunal international n’est plus maintenant une décision libanaise. Cependant, notre coopération avec ce tribunal est une autre histoire... Avant de tirer des conclusions hâtives, nous devons nous pencher de nouveau sur la question, l’étudier; puis, la traiter à travers le dialogue... Il n’est pas question pour moi de brader le sang des martyrs”.
Ensuite, il a fait savoir qu’il adressait un message au président Saad Hariri pour revoir sa position, en référence à sa décision de boycotter le Cabinet. “Je souhaite être sur le même bateau avec lui, car c’est dans l’intérêt du Liban”. Il a signalé que dans le cas où il refusait sa proposition, il formerait probablement, un gouvernement de technocrates.

JE SUIS UN LIBÉRAL
De plus, M. Mikati a rassuré les Etats-Unis en affirmant que “le Liban ne peut qu’avoir de très bonnes relations avec Washington et qu’ils continueront à le soutenir. Ils connaissent mon passé... J’ai un background d’homme d’affaires et tout le monde sait que je suis un libéral”, insistant sur son “message d’apaisement aux marchés”.
Puis, défendant âprement son identité sunnite et affirmant disposer de l’opinion tripolitaine, il a refusé de parler de rupture avec Saad Hariri. “Quelle que soit sa position, il restera un frère et un ami”.
D’autre part, il a infirmé les rumeurs selon lesquelles il aurait tendance à former un Cabinet de confrontation avec la communauté internationale et l’Occident. “Pourquoi voulez-vous que je les affronte? Personne de sensé au Liban ne veut de confrontation avec la communauté internationale. Je respecte les engagements internationaux du Liban. Je laisse aux prochains jours le soin de dire si Najib Mikati est resté fidèle ou pas à ses constantes”.
Par ailleurs, il a affirmé que dès le début, il était contre l’accord de Doha “qui n’existe plus. Il faut revenir à la Constitution et appliquer l’accord de Taëf dans son intégralité”.

LE FUTUR: UN COUP DE POIGNARD À LA DÉMOCRATIE
A l’issue d’une réunion extraordinaire tenue sous la présidence de M. Fouad Sanioura, le Courant du futur a diffusé un communiqué disant que “les résultats des consultations parlementaires, ne témoignent pas d’un respect des règles qui les régissent... Au contraire, ils sont l’équivalent d’un coup de poignard asséné par traîtrise au cœur du système démocratique libanais. Ce dernier a été vidé de sa substance et violé, du fait d’une action préméditée, destinée à renverser les équilibres par l’usage de la menace et l’intimidation, dont l’épisode des chemises noires n’était pas le dernier.
“Toutes ces dernières années, les pratiques du Hezbollah et de ses alliés se sont illustrées par une série de paradoxes... Tantôt, ils soutiennent que le système libanais doit être fondé sur la démocratie consensuelle et c’est sur cette base qu’ils étaient sortis du gouvernement et que les portes du parlement avaient été bouclées durant 18 mois. Et tantôt, ils reviennent au système démocratique fondé sur le vote et le principe de la majorité. Et ce, afin d’assurer les intérêts du Hezbollah”.

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