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Cyber Route,
la première rubrique dédiée à la cyberculture
au Liban va sur sa cinquième année d’existence. A cette occasion,
elle s’étalera exceptionnellement sur 4 pages (dans notre édition
papier) et revêtira son plus bel habillage (dans nos deux versions
online et imprimée). Cyber
Route a confirmé
si besoin est, l’importance que revêtent les nouvelles technologies
dans notre quotidien et la place que nous leur avons réservée
depuis le début.
En 1996, “La
Revue du Liban” a été le
premier média du pays, toutes langues et toutes périodicités
confondues, à passer sur le Web.
Depuis, la pionnière de la Presse
libanaise, ne cesse d’innover et
de se renouveler sur papier et en
ligne.
Et… vous n’êtes
pas au bout de vos surprises !
Un
PALMarès haut en couleurs |
IIIc + clavier
: l’attrait d’un ordinateur sans l’encombrement...
Le
Palm IIIc (cf. RDL 3729 “High Tech” p56), est le nouveau fleuron
de Palm Computing (cf. RDL 3650).
Il est désormais disponible au Liban au prix de $475. Nouveau
look (les boutons incurvés sont nettement plus agréables
au toucher, le son se fait plus discret et plus sobre), nouvelle
couleur (boîtier en plastic noir), plus de mémoire
(8Mo de Ram au lieu de 2), nouveau système d’exploitation
et 256 couleurs, mais aussi plus grand (pour cacher la batterie)
et un peu plus épais qu’un Palm III ; il est livré
avec un couvercle protège-écran qui peut être
enlevé facilement, transformant le IIIc en cabriolet. Une
machine prometteuse, fonctionnelle
– dans la digne pérennité de ses jeunes sœurs – mais
pas révolutionnaire…
Pourquoi ?
Palm Inc. se reposerait donc sur ses lauriers, ou au contraire, devant
faire face à une concurrence de plus en plus rapide, se voit obligé
de bâcler ses produits par manque de temps ? Il y a, sans conteste,
un laisser-aller rattrapé cependant par un savoir-faire à
toute épreuve. Jusque-là, Palm refusait sciemment la fabrication
d’un Pilot avec écran couleur, arguant que celui-ci était
superflu et gourmand en énergie. Mais les applications tirant parti
de cette caractéristique se développant, ainsi que la faible
consommation du IIIc, ont transformé un handicap, a priori, en avantage.
Parlons lisibilité : la lecture sur un IIIc prend toute sa dimension
dans le noir, grâce à son écran rétro-éclairé.
Le revers de la médaille se révèle en plein jour ou
pire, sous le soleil ! Cela devient à proprement parler illisible.
Un écran à cristaux liquides tel celui du Palm V est un régal
en pleine lumière. Ceci est dû au fait que l’écran
du IIIc est à base de matrice active qui équipe actuellement
les ordinateurs portables ou les moniteurs de bureaux haut de gamme (à
base de technologie TFT). Cependant, la lecture en général
demeure fort agréable, d’autant que la luminosité peut être
augmentée, au détriment toutefois de la durée de vie
de la batterie. Le Palm IIIc est pour l’instant l’unique machine Palm à
fonctionner en couleurs. Certes, celles-ci sont minimes (256 couleurs simultanées
sur une palette de 4096, codage 8-bits oblige) mais s’avèrent fort
utiles pour des logiciels de cartographie, de visualisation d’images ou
même des outils de dessin…
L’autonomie
demeure honnête bien qu’en-deçà des performances annoncées
(deux semaines semblent être un chiffre trop optimiste pour une utilisation
raisonnable…) ; 7 heures d’utilisation intensive paraissent plus vraisemblables,
passé ce délai, la batterie du IIIc rend l’âme. Parlons
contenu : le IIIc est quelque peu déroutant pour un utilisateur
novice, il serait plutôt destiné, vu son prix (et parfois
sa complexité – ou sa réactivité avec des applications
non spécifiquement dédiées – nous verrons ce point
plus tard) aux anciens utilisateurs de machines Palm. D’ailleurs, Palm
Computing l’a bien compris en commercialisant le M100, en entrée
de gamme, idéal en tant que première machine. Quant aux applications
intégrées, rien ne change si ce n’est la couleur : le texte
est noir sur un fond blanc (à l’instar de la lecture papier), très
modestement agrémenté de quelques couleurs parcimonieusement
réparties.
Palm, Visor,
Clié et consort…
Handspring
a sérieusement percé et innové (cf. RDL 3711),
mais certaines incompatibilités et des possibilités d’évolutions
totalement absentes quant à l’O.S. (Rom non flashable : donc impossibilité
de mises à jour futures) verrouillent quelque peu le système.
Force est de constater que le mouvement engagé par Handspring avec
son Visor vers des baisses de prix rendant ces unités accessibles,
a incité Palm Computing à aller dans ce sens et à
accélérer la disponibilité de nouveaux produits. Le
passage de 2 à 8Mo pour les machines les plus puissantes a été
également entamé par Handspring. Convaincu de l’intérêt
de la couleur, Handspring a récemment sorti son Prism, affichant
65.000 couleurs simultanément. Basé sur le Palm O.S. 3.5,
le Prism est épaulé par un processeur à 33Mhz et 8Mo
de Ram pour $449 : une attaque frontale en direction du IIIc !
Comme toujours,
cette rivalité profite aux utilisateurs. Le prix américain
du IIIc passe ainsi de $399 à $329. Les 8Mo ne sont pas un luxe,
puisque non seulement le nombre d’applications augmente mais également
leur qualité et ainsi leur poids. C’est ce qu’a bien compris Sony,
dernier arrivé chez les détenteurs de licence PalmOS avec
son CLIé (Communication Link Information & Entertainment) dont
nous vous parlions dans notre numéro 3758, p34). En effet, outre
une connexion USB pour une synchronisation rapide, un JogDial qui
permet une navigation plus aisée et d’autres applications intégrées,
le CLIé dispose d’un port MemoryStick permettant d’étendre
aisément la mémoire de son unité. Tout pour plaire
et rien de superflu à un prix abordable ($400 aux E.U. pour la version
monochrome, nom de code : PEG S-300), cette machine semble être le
futur du Palm IIIc… à moins que Palm se réveille.
Palm IIIc,
sera-ce assez ?
Le IIIc se
compare d’office de par son écran couleur et son positionnement
aux PocketPC fonctionnant sous Windows CE 3.0. L’absence de vraie révolution
comme ce fut le cas lors de la sortie du Palm III, risque de mettre en
péril l’hégémonie Palm Computing eu regard à
une concurrence plus que féroce. Hélas ! pas de véritables
nouveautés, mais une simple constance qui n’amoindrit en rien la
ferveur des fidèles utilisateurs de “Pilot”. Sera-ce assez pour
continuer, progresser, exister ?
On aurait
aimé, sinon plus d’options au moins, une véritable valeur
ajoutée : un magnétophone intégré, pour dicter
des notes à la volée ; l’ajout d’une puce sonore plus évoluée
; un port d’extension, ou peut-être demain un scanner permettant
la reconnaissance de caractères ou vocale et qui sait la compatibilité
Bluetooth ? Oui, on aurait aimé ; sans pour autant tomber dans le
florilège d’options plus ou moins utiles, livrées en standard
et faisant la fierté des PocketPC (Intégration d’Internet
Explorer et d’Outlook, ceux-là mêmes qui accueillent si généreusement
toutes sortes de virus profitant de leurs failles). A bien y réfléchir,
on s’aperçoit que la politique de simplicité adoptée
par Palm, s’avère payante. Un PDA (Personal Digital Assistant) est
un outil de travail et non un jouet. On assiste effectivement à
une surenchère d’options plus ou moins utiles ; transformant ces
PDA en Laptops miniature gonflés à bloc. Mais est-ce
vraiment ce que réclament les exigeants utilisateurs de Handhelds
?
Le IIIc laisse
certes un peu sur sa faim l’utilisateur féru d’innovations, mais
reste un Palm avec tout ce que cela sous-entend : simplicité, puissance,
rapidité, stabilité du système, offre logicielle inégalée,
service après-vente impeccable, accessoires régulièrement
renouvelés, parc de machines impressionnant et nombre astronomique
de sites web dédiés.
Palm O.S.
3.5
L’O.S. 3.5
apporte quelques évolutions, pas forcément visibles du premier
coup d’œil, mais qui s’avèrent indispensables à la longue.
On aurait souhaité plus d’originalité dans l’habillage (calculatrice
identique, Datebook quasi monochrome et autres fonctions intégrées
idoines...)
Avantages
et inconvénients dans cette continuité : compatibilité
rétroactive TOTALE mais aussi impossibilité à évoluer
pour les mêmes raisons. Un écran de 320x200 n’aurait pas manqué
de séduire ceux qui se sentent à l’étroit dans le
carré de 160x160 pixels !
La synchronisation
a été nettement améliorée, de même que
la gestion des raccourcis et des commandes (fonction double click qui sélectionne
un mot entier ou toute la ligne). Des tierces applications remplissent
à merveille leur rôle de compléments nécessaires
au système d’exploitation. Isilo, qui convertit fidèlement
toute page HTML au format propriétaire ; AvantGo, qui permet la
lecture de channels offline ainsi que le browsing online
; de même que les formidables hacks, qui viennent pallier
les quelques failles et autres manques du système. Le clavier virtuel
d’origine est inutilisable... sans les hacks. Ceci est dû
à la lenteur d’exécution engendrée par le nombre de
couleurs affichées qui ralentissent le système, en dépit
d’un processeur plus rapide (20Mhz au lieu de l’habituel 16Mhz). Heureusement,
un logiciel (Depth) permet de choisir le nombre de couleurs et ainsi
d’accélérer l’affichage ; mais… il faut l’acheter. Palm aurait
dû, par exemple, inclure Datebk4 qui remplace avantageusement
le classique gestionnaire de rendez-vous ou Keybhack (qui a enfin
intégré le caractère “œ”) avec son excellent clavier
global et multilingue. A n’en pas douter, les aficionados ayant déjà
récolté nombre de logiciels Palm et s’étant habitués
à cet environnement, ne troqueront pas de sitôt leur plate-forme
favorite pour une autre. Certes, les ambitions de la concurrence ont de
quoi inquiéter, mais le nombre de machines Palm et la fidélité
de leurs utilisateurs
– comparable à celle des fans du Mac – garantissent pour l’instant,
la survie du Pilot. La couleur apporte un plus non négligeable :
meilleure lisibilité, images plus dynamiques, cartes géographiques
plus détaillées…
Communication.
Maître mot des années 2000
L’offensive
PocketPC préfigure la concurrence de demain, mais la menace n’est
pas centralisée. A l’instar des SUV (Sport Utility Vehicle
– ces 4x4 plus ou moins gigantesques, que tout constructeur automobile
se doit désormais de proposer dans son catalogue de produits) plus
une marque qui ne veuille se lancer dans la guerre des PDA, Handhelds
ou encore Palmtops : ces petits blocs électroniques tenant
dans la main, qui faisaient autrefois office de simples organiseurs, mais
qui deviennent rapidement des outils à tout faire et de fait essentiels.
Symbian – consortium regroupant Psion, Nokia, Motorola et Ericsson – intègre
déjà le PDA au téléphone portable avec le Quartz,
semblable au déjà disponible R380s à base d’O.S. EPOC
(cf. RDL 3728). Mais
aussi Samsung, Compaq, Hewlett Packard, Casio… tous mobilisent leurs troupes
autour de ce créneau. Le futur sera wireless (sans fil et
connecté) ou ne sera pas !
Accessoires
et logithèque quotidiennement enrichis sont des atouts qui jouent
– encore – en faveur de Palm. Palm Computing est évidemment leader
– toujours 70% du marché détenu par Palm et les licenciés
PalmOS : Sony, Handspring, TRG, IBM… – mais, à trop savourer ses
succès, il risque de se faire détrôner plus rapidement
qu’il n’y paraît, par des compétiteurs (Win CE, EPOC, Linux...)
forcément agressifs sachant que le marché est plus que porteur
: il promet d’être juteux !
Des machines
connectées en permanence au Réseau sont envisageables dans
un avenir proche avec la norme UMTS qui permet un débit de 2Mbits/s
(actuellement seul le Palm VII propose de tels services à une vitesse
nettement inférieure : 9600 bauds et uniquement sur le territoire
américain) et l’on parle, à terme de PDA qui seront gracieusement
cédés en contrepartie d’un abonnement à un bouquet
de services…
Le boom aura
lieu lorsque les PDA se seront réellement démocratisés
et qu’ils ne seront plus uniquement réservés à quelques
“happy few techno freaks”.
En définitive,
la tendance des PDA sera prochainement semblable à celle des cellulaires
qui se différencient par des options minimes et deviennent des outils
d’affirmation sociale. Pour l’heure, la frime est beaucoup plus accessible
et nécessite moins d’apprentissage avec un mobile…
Ouvrir
les voitures grâce au Palm
Certains logiciels
n’existent que sur Palm ; allez savoir pourquoi… Mais le fait est qu’ils
sont tout simplement extraordinaires. CityZen est une carte mondiale
vectorielle répertoriant 2861 villes, 194 pays, 229 îles…
le tout ne pesant que 161Ko et il ne vous en coûtera… rien ! Ou encore
Omniremote
qui est une télécommande universelle pouvant apprendre toutes
sortes de signaux infrarouges, même ceux de votre véhicule.
Nous avons testé avec succès ce remarquable logiciel sur
des Peugeot, Renault, BMW… les propriétaires des véhicules
appréciaient moins… Dorénavant, soyez méfiants si
le voiturier tient un Pilot à la main ! Le Palm sait quasiment tout
faire ; grâce à différents logiciels, il est possible
de consulter son e-mail, surfer le web, envoyer des SMS, lire des
e-books…
L’essentiel
dans une plate-forme, ce sont les applications ; c’est principalement ce
qui motive l’achat et qui, par effet boule de neige, draine les program-meurs
vers tel système et pas un autre. Le Pilot jouit d’une formidable
avance avec une logithèque de plus de 5.000 titres !
Quel O.S.
?
On en arrive
à la souvent ridicule guerre Mac/PC que Steve Jobs a coutumièrement
alimentée lors de l’Apple Expo à Paris ; transposée
sur les PDA. Toujours est-il que Apple et Microsoft ont sorti simultanément
leurs O.S., dont le premier pose des problèmes de synchro avec un
Palm et l’autre plante plus souvent que ses prédécesseurs…
Donna Dubinsky,
cofondatrice de Handspring et ancienne de Palm, assène : “Un
PDA doit fonctionner harmonieusement avec Windows. Nos machines se synchronisent
mieux avec Windows que celles à base de Windows CE…” ça
fait mal ! A puissance plus ou moins égale, Windows CE 3, tourne
moins vite que Palm OS 3.5. Quand il s’agit de vitesse – presque – similaire,
cela nécessite un iPaq (la Rolls des PocketPC et le concurrent direct
du IIIc) avec 32Mo de Ram, un processeur tournant à la vitesse vertigineuse
de 206Mhz (énorme pour un Handheld) l’O.S. pesant 16Mo en
Rom (contre 2Mo pour le l’O.S. 3.5 de Palm). Et malgré cela, l’exécution
de certaines applications demeure moins rapide que son équivalent
sur le IIIc. De là à penser que la troisième mouture
de WinCE n’est peut-être pas aussi valable que ce que l’on prétend,
il n’y a qu’un pas. Enfin, qui a dit que l’on devait subir sur son Palmtop
le même O.S. rafistolé, ou allégé du Desktop
? Microsoft a récemment sorti “Windows Me”, version soi-disant améliorée,
d’un système vieux de 5 ans ! Personnellement, j’utilise la version
OSR2 de Windows 95... c’est encore la moins buggée, la moins insidieuse
et la moins moucharde (depuis Win98, Microsoft peut, grâce à
des fichiers espions, connaître le contenu de votre disque dur et
suivre à la trace vos pérégrinations réticulaires).
La véritable prouesse consiste à développer un système
d’exploitation simple, peu encombrant et nécessitant le moins de
puissance possible, non de concevoir des logiciels qui exigeront des machines
ultra-rapides pour exécuter des instructions basiques. Ce qui revient
à l’éternel problème de Microsoft qui propose des
traitements de texte tenant sur un CD-ROM et réclamant un Pentium.
Ceci est un autre débat qui n’est pas sans rappeler l’époque
bénite du Commodore Amiga, dont les applications étaient
à la fois efficaces et peu gourmandes en puissance et en espace.
Tirer profit des ressources existantes jusqu’au bout, cette bravoure n’est
jusqu’ici réalisée que par Palm et Psion.
L’hégémonie
de Palm ébranlée ?
Palm se trouve
actuellement dans la situation du pionnier qui a du mal à se renouveler.
L’offre logicielle est unique et certaines applications sont exclusivement
dédiées au Pilot. L’avantage d’évoluer dans un milieu
familier et ayant fait ses preuves est un plus. En réalité,
Palm profite d’une prérogative énorme : il est l’incarnation
du PDA dans l’esprit des gens. Mais jusqu’à quand ? Le IIIc se destine
en priorité aux anciens possesseurs de série III qui désirent
conserver la compatibilité des accessoires (modems, claviers, stylets,
appareils photo…) et veulent la couleur en plus. Mais aussi pour les grands
consommateurs de contenus. La lecture en faible lumière est une
expérience unique sur l’écran parfaitement contrasté
et d’une netteté exemplaire du IIIc. Les autres préféreront
le Palm Vx (cristaux liquides avec 16 teintes de gris) au design ravageur,
qui dispose du même OS 3.5 et de 8Mo de Ram. Voire même seront
tentés par un puissant PocketPC ou un charmant CLIé. Le prochain
passage à l’O.S.4, sera accompagné d’un changement des processeurs
équipant les Palm (les DragonBall EZ de Motorola) qui auront, d’ici
là, effectué leurs cinq années de bons et loyaux services.
Lorsque les
Pocket PC parviendront à offrir les logiciels équivalents
et une ergonomie proche, ils auront su capter l’essence de ce qui fait
la spécificité Palm et peut-être que là, nombre
d’utilisateurs changeront de camp, sauf pour les intégristes de
la Palm touch.
Un peu plus
de 9 millions d’unités Palm sont sur un marché qui compte
quelque 12 millions de PDA ! Pour l’instant tout va bien, mais dans le
domaine de la haute technologie, les choses bougent vite, très vite. |